Fête de patate douce à Goabga: la première édition a tenu ses promesses

Des tas de patates douces, fierté de Goabga, exposés devant les autorités.

Goabga, village de la commune de Niou dans la province du Kourwéogo, a organisé le samedi 6 décembre 2025, la première édition de la fête de patate douce, célébrée avec faste par la population. Entre reconnaissance des producteurs, plaidoyer pour des pratiques agricoles résilientes et animations populaires, l’événement a tenu ses promesses.

Goabga, village de la commune rurale de Niou dans la province du Kourwéogo, a organisé le samedi 6 décembre 2025 la première édition de la fête de patate douce. Célébrée sur le thème, « Quelles techniques culturales adopter pour la production de la patate douce face aux effets du changement climatique ? », cette journée a bien plus été qu’un simple rassemblement. Elle a constitué un acte fondateur pour la valorisation d’une filière ancestrale et un vibrant plaidoyer pour une agriculture résiliente. La cérémonie d’ouverture présidée par le Haut-commissaire de la province du Kourwéogo, Mahamadi Congo, a revêtu un caractère solennel. Entouré des autorités administratives et coutumières, il a donné le ton en saluant une initiative « en droite ligne de la politique du gouvernement burkinabè ».

M. Congo a souligné l’engagement de l’Etat pour l’autosuffisance alimentaire, citant au passage l’Initiative présidentielle et l’Offensive agrosylvo-pastorale et halieutique. « Cette fête est la preuve tangible que Goabga a perçu le rôle des produits vivriers locaux »,
a-t-il lancé, reprenant le slogan national, « Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons ».

Un sentiment de fierté légitime a empli les discours. Salmata Maïga, Présidente de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Niou, n’a pas caché sa satisfaction. Elle a surtout mis en avant une étape décisive marquée par la structuration des producteurs en Société coopérative simplifiée (SCOOPS), officialisée par un récépissé en avril 2025. « La formalisation de la coopérative va davantage booster la production », a-t-elle assuré. Mieux, elle y voit un cadre idéal pour dialoguer avec les services agricoles et des partenaires.

Portée par l’Association zemstaaba pour le développement local (AZEDEL), l’initiative a trouvé son maître d’œuvre en la personne de Issiaka Ilboudo. Le président de l’AZEDEL, « animé d’une joie profonde et indescriptible », a adressé des remerciements appuyés aux autorités et aux ressortissants du village, au Burkina comme dans la diaspora, dont la mobilisation a été déterminante dans la concrétisation de ce projet.

Des récompenses et perspectives

Le meilleur producteur de l’année, Issa Ouédraogo, visage rayonnant, reçoit son attestation et son prix des mains du haut-commissaire.

Au-delà des célébrations, la fête a assumé une dimension pédagogique et prospective. Le Haut-commissaire Mahamadi Congo a saisi l’occasion pour dresser un tableau sans fard des défis agricoles provinciaux, pointant du doigt « la dégradation accélérée des sols et du couvert végétal », un « goulot d’étranglement » majeur à la réussite des activités agricoles dans sa province. Il a, en outre, expliqué que les services de l’agriculture et de l’environnement mutualisent désormais leurs efforts pour promouvoir l’agro écologie. C’est dans ce contexte que le choix du thème a été salué comme « interpellateur » par l’autorité provinciale. Une conférence publique animée par quatre agents du service départemental de l’agriculture de Niou a ensuite concrétisé cette réflexion.

Les producteurs ont été éclairés sur les itinéraires techniques optimaux, l’impérative adoption de pratiques culturales respectueuses de l’environnement et le recours prioritaire aux fertilisants organiques. Il ressort de ces échanges que la pérennité de la patate douce de Goabga passe par l’adaptation aux nouvelles réalités climatiques. Les conférenciers ont aussi exhorté les producteurs à bien gérer les revenus issus de la vente de leurs patates afin de faire face aux charges liées à la sécurisation de leurs champs.
L’aspect festif et incitatif n’a pas été en reste. Les autorités ont inauguré leur visite par les stands d’exposition, où les tubercules aux formes et couleurs variées, étaient à l’honneur.

Pour stimuler l’excellence, les trois meilleurs producteurs du village ont été récompensés. Issa K. Ouédraogo a remporté le prix avec une production d’environ 8 tonnes sur un hectare. Il a reçu à ce titre une attestation, un sac de compost et une somme de 40 000 F CFA. Le deuxième se nomme Adama Valian qui empoche 30 000 F CFA avec un sac de compost et le troisième, Tenga Valian se contente d’une somme de 20 000 F CFA et un sac de compost.

L’après-midi a basculé dans l’effervescence populaire avec des activités récréatives qui ont drainé les foules. Un match de football a opposé Goabga à son voisin de Napalgué. L’équipe de Goabga a remporté la coupe à la suite de sa victoire par 4 buts contre 1 à l’issue des tirs au but. En plus du trophée, elle est gratifiée par une enveloppe de
30 000 F CFA contre 20 000 F CFA à son adversaire.
Alors que le soleil descendait sur Goabga, la première édition de sa Fête de patate douce s’est achevée sur un constat unanime : le succès était au rendez-vous. Entre la solennité des discours officiels, la pertinence des échanges techniques et la joie des animations, l’événement a réussi son pari.

Ouamtinga Michel Ilboudo

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