Une délégation du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a échangé avec des acteurs du G5 Sahel, le samedi 23 mars 2019 à Bamako au Mali. La partie burkinabè était représentée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry.
Recueillir les préoccupations des acteurs clés du G5 Sahel et de ses partenaires relatives à l’opérationnalisation de la Force conjointe (FC) ; tel a été l’objet de la rencontre qui a réuni les premiers cités et la délégation du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), en début de soirée, du samedi 23 mars 2019 à Bamako au Mali.
Durant environ trois heures d’horloge, l’équipe du Conseil de sécurité composée des ambassadeurs François Delatre de la France, de Christoph Heusgen de l’Allemagne, de Kacou Houdja Léon Adom de la Côte d’Ivoire avec à leurs côtés, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, a échangé avec les représentants du G5 Sahel. Il s’agit du ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry de son homologue du Mali, Kamissa Camara et du secrétaire permanent du G5 Sahel, le Nigérien, Maman Sambo Sidikou.
Au sortir de l’entrevue, le ministre Alpha Barry en même temps, ministre des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel, a d’abord rappelé que par la résolution 2391 du 8 dembre2017, le Conseil de sécurité avait instruit le secrétaire général (SG) de l’ONU de conclure un accord de coopération technique entre la MINUSMA et la FC-G5 Sahel.
Revoir l’arrangement technique
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré par ailleurs, président en exercice du G5 Sahel a souhaité, a-t-il poursuivi, que l’accent soit mis sur ce besoin au niveau de cette force, de sorte à revoir l’arrangement technique entre les Nations unies et le G5 Sahel. « Nous avons fait une évaluation de cet arrangement technique qui existe déjà après une année, pour voir comment elle fonctionne et comment nous pouvons l’améliorer selon le vœu des chefs d’Etats des pays membres lors du sommet de février dernier à Ouagadougou », a-t-il déclaré.
Au cours du point de presse avec la délégation du Conseil de sécurité, l’ambassadeur François Delatre a confié, que les deux parties ont eu des échanges de très grande qualité. « Nous avons salué la récente relance des opérations de la FC et les progrès réalisés dans la mise en place du cadre de conformité en matière de droit de l’homme et de la composante de police qui sont des éléments importants et de bonnes nouvelles », a opiné l’ambassadeur des Nations unies.
Sur la base des indications formulées par les représentants de la force G5 Sahel, François Delatre, a promis, en lien avec les autres membres du Conseil de sécurité, et dans le cadre de la démarche coopérative menée jusqu’ici, d’examiner l’accord technique pour le rendre plus adapté au besoin du terrain et à l’évolution de la menace. « Le 28 mars prochain, nous aurons une réunion ministérielle qui se tiendra à New York sur la FC.
Ce sera l’occasion de poursuivre la discussion et de préparer le rapport du SG des Nations unies ainsi que le briefing de la force qui est prévue en mai », a-t-il partagé. De l’avis de l’ambassadeur Kacou Leon Houdja Adom, la FC doit être soutenue. « Pour nous, elle demeure un modèle d’appropriation par les pays africains pour leur sécurité collective », a-t-il insisté. Car selon lui, il faut trouver des solutions durables aux défis sécuritaires et empêcher une expansion des attaques dans toute la sous-région.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
De retour de Bamako, Mali
Au moins 110 morts dans l’attaque du village d’Ogossago
Au petit matin du samedi 23 mars aux environs de 5 heures, le village d’Ogossagositué au centre du Mali dans la région de Mopti, habité majoritairement par des peulh, a été attaqué. Ce massacre, dont les auteurs n’ont pas encore été formellement identifiés, a fait au moins 110 morts et 46 blessés. Selon les autorités locales, tous les animaux domestiques dont 80 caprins, ont été tous tués et calcinés. De la même source, l’on dénombre également 84 greniers brûlés, 410 cases incendiées et les recherches sont toujours en cours.
A en croire le représentant spécial du SG de l’ONU, Mahamat Saleh Annadif, une force de réaction rapide de la MINUSMA a été déployée sur les lieux de l’incident. Des mesures pour évacuer des blessés vers Sévaré ont été aussitôt prises. Il a lancé un appel aux autorités maliennes de diligenter une enquête, afin que justice soit faite et que les auteurs de ces atrocités répondent de leurs actes.
POO