L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) organise, du 27 au 29 novembre 2018 à Ouagadougou, un atelier régional sur l’opérationnalisation de la gestion des déchets liés aux soins de santé en Afrique de l’Ouest. Les experts vont élaborer une feuille de route pour une gestion harmonisée durable dans l’espace communautaire.
Les déchets médicaux sont des déchets issus des activités de soins prodigués dans les centres de santé. Ce sont pour la plupart les emballages, les seringues, les compresses, les objets tranchants et les liquides biologiques (l’urine et le sang) et les eaux usées. Ces déchets, mal détruits, constituent un réservoir de micro-organisme susceptible d’infecter les patients, les personnels de santé, les populations et d’affecter l’environnement. Et pour preuve, en 2000, l’OMS a estimé que les accidents avec les déchets piquants/tranchants, ont causé 66 000 cas d’infection par le virus de l’hépatite B, 16 000 cas pour l’hépatite C et 200 à 5000 pour l’infection à VIH chez le personnel de soins. Malgré ces grands risques, l’existence des politiques en la matière, comme les directives sur la prévention et le contrôle des infections, les procédures de gestion des déchets médicaux, continuent d’être mal gérées dans l’espace CEDEAO. Des actions urgentes s’imposent. C’est pourquoi, l’Organisation ouest- africaine de la santé (OOAS) organise, du 27 au 29 novembre à Ouagadougou, un atelier régional pour opérationnaliser la gestion des déchets liés aux soins de santé en Afrique de l’Ouest. Il a réuni les experts de la question de l’espace communautaire dans le but d’identifier une feuille de route pour une gestion harmonieuse et durable des déchets médicaux au sein des pays membres. Le représentant du ministre de la Santé, Dr Isaïe Médah, et directeur général de la santé publique, a relevé qu’en en 2015, une évaluation conjointe de l’OMS et de l’UNICEF, réalisée sur 52 674 établissements sanitaires dans 24 pays de la zone Afrique dont 10 pays de l’espace CEDEAO, a ressorti qu’à peine plus de la moitié disposait de systèmes adaptés pour éliminer les déchets médicaux en toute sécurité. La majorité des soins en Afrique de l’Ouest n’assure pas correctement la gestion des déchets médicaux. Pour lui, plusieurs raisons expliquent cette gestion inappropriée. Ce sont la faiblesse des cadres législatifs et règlementaires, l’insuffisance de communication et de formation pour un changement de comportement. A cela s’ajoute l’absence de ressources financières. « L’atelier qui nous réunit se veut une plateforme de réflexion de tous les acteurs concernés par la gestion des déchets liés aux soins de santé », a déclaré le représentant du directeur général de l’OOAS, Me Ely Noël Diallo.
Le soutien de la Banque mondiale
Une rencontre qui vient à point nommé, selon le représentant du représentant- résident de la Banque mondiale au Burkina, Christophe Rockmore, dans la mesure où, elle contribue à accélérer le processus d’opérationnalisation. Dans ce sens, il a confié que le groupe de la Banque mondiale s’est engagé à aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé en vue du bien-être des individus et des sociétés. Dans le cadre de la gestion des déchets médicaux, la Banque mondiale a déjà appuyé la CEDEAO dans l’élaboration des plans stratégiques nationaux de gestion des déchets médicaux, de déchets dangereux et leur exécution. Le représentant de l’OOAS a rappelé que des actions urgentes ont été menées dans le sens d’une amélioration de la gestion des déchets médicaux. Il s’agit d’études pour l’évacuation de la situation en matière de gestion des déchets médicaux, d’élaboration de plans nationaux, guides et autres outils de gestion. Il y a eu également la dotation en incinérateurs et la formation des acteurs.
Mariam OUEDRAOGO