Le Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT-BF) a tenu sa quatrième et dernière session, le mardi 15 septembre 2015, à la salle des Banquets de Ouaga-2000. A l’orée de la présidentielle et des législatives du 11 octobre prochain, les représentants de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’ONU ont appelé l’ensemble des acteurs de la scène politique burkinabè à préserver la paix pour bien parachever la Transition.
Evaluer la Transition et inciter les acteurs politiques burkinabè à des élections démocratiques, libres, transparentes et pacifiques. Tel était le but visé par la quatrième session du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT-BF). Les responsables du CISAT-BF, notamment le président de la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour le Sahel, Pierre Buyoya, l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas ont rencontré le 15 septembre les autorités de la Transition, la classe politique et les représentants d’Organisations de la société civile (OSC), le corps diplomatique et les Partenaires techniques et financiers à Ouaga-2000.
A la fin de la session, le porte-parole du GISAT-BF, Pierre Buyoya, a dressé le constat général que la Transition se trouve sur de bons rails. « Les échanges que nous avons eus avec le président du Faso, Michel Kafando, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et les autres acteurs nous ont indiqué qu’au plan politique, le climat est favorable aux élections. Au plan financier, les moyens sont disponibles et au plan social il y a un certain apaisement », a-t-il indiqué. Les membres du GISAT-BF ont félicité les autorités de la Transition, les partis politiques, les OSC et l’ensemble du peuple burkinabè et ont demandé à tous d’avoir « le même comportement jusqu’au bout pour que cette Transition soit vraiment exemplaire ». Les représentants de la communauté internationale ont remercié les différents partenaires qui contribuent à la réussite de la Transition.
« Ce qui s’est passé jusqu’à présent fait la fierté du Burkina Faso et de l’Afrique. Nous souhaitons que ça soit toujours ainsi et que les élections du 11 octobre soient un nouvel évènement dans la consolidation de la démocratie dans ce pays, dans la sous-région et tout le continent », a lancé M. Buyoya.
A l’ouverture des travaux, le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, a indiqué que la dernière session du GISAT-BF a relevé l’importance particulière de cette session. A quelques semaines des élections et de la fin de la Transition, Kadré Désiré Ouédraogo a exhorté tous les acteurs politiques à aller résolument dans le sens indiqué par tous les amis du Burkina Faso y compris, en recourant exclusivement aux voies légales pour défendre leurs intérêts. « La responsabilité leur incombe d’encourager leurs militants et partisans à faire preuve de retenue et de maturité en toutes circonstances dans leurs comportement comme dans l’expression de leurs positions », a-t-il poursuivi.
Recourir aux voies légales de manière pacifique
La CEDEAO a appelé les forces de défense et de sécurité ainsi que les forces vives de la nation burkinabè à s’abstenir dans cette phase délicate, de toute initiative pouvant mettre en péril la bonne conclusion du processus de la Transition. « L’intérêt du peuple burkinabè vaut tous les sacrifices ! », a lancé le président de la commission de la CEDEAO aux fils et filles du « pays des Hommes intègres ». L’envoyé spécial de l’ONU, Mohamed Ibn Chambas, a également félicité les acteurs politiques burkinabè pour le sens de responsabilité qu’ils ont démontré avec l’adoption du pacte de bonne conduite. « Nous les encourageons à exprimer leurs positions par des voies légales et politiques et de manière pacifique tenant compte de l’intérêt supérieur de la nation burkinabè », a mentionné Ibn Chambas.
La communauté internationale a-t-il promis, restera engagée pour le retour à l’ordre constitutionnel normal par des élections apaisées et crédibles fondées sur une large adhésion populaire, gage de l’enrichissement de la démocratie participative et conformément aux aspirations légitimes du peuple burkinabè. Par ailleurs, le président de la Transition, président du Faso, Michel Kafando, a fait un bilan avant-terme de la Transition. Il a aussi relevé la signature du pacte de bonne conduite le 21 août 2015 par les acteurs politiques, les médias et les OSC afin d’encadrer et de discipliner la campagne électorale et les scrutins. Dans le même temps, a-t-il précisé, le gouvernement de la Transition a poursuivi sa mission d’œuvrer à une véritable réconciliation nationale, de relever les défis en matière de gouvernance politique, de répondre aux besoins de base des populations vulnérables…
« Si les premiers mois de la Transition ont été consacrés à la réorganisation de l’administration et des institutions, la période qui a suivi a permis d’orienter de façon décisive l’action gouvernementale vers d’autres préoccupations, notamment économiques et dans le domaine du développement », a-t-il soutenu. Au plan sociopolitique, a ajouté le président du Faso, le gouvernement de la Transition continue de privilégier le dialogue social et la concertation pour résoudre tout différend, aplanir les divergences et partant, préserver la paix et la concorde nationale.
Bachirou NANA
Fabiola OUEDRAOGO (Stagiaire)