Après être sortis brillamment de la phase des poules du Mondial de leur catégorie avec deux victoires probantes face à la République Tchèque et au Tadjikistan, les Etalons cadets ont « occis » le champion en titre, l’Allemagne, à l’issue d’un match âprement disputé mais maîtrisé de bout en bout. Un coup de canon de Mohamed Zongo dès la 6e minute aura donc suffit pour sceller le sort d’un match où aucun des protagonistes ne voulait lâcher prise, avec les huitièmes de finale qui se profilaient à l’horizon.
Néanmoins et nonobstant certains déchets, nos cadets auront maîtrisé leur affaire, avec un circuit de passes rarement vu au niveau de nos équipes nationales, dont la marque de fabrique est plutôt le jeu de transition rapide. A ce label burkinabè, Oscar Barro a su ajouter un jeu plus léché, plus construit et disons-le plus séduisant. Avec le petit Barro dans le rôle de Regista, les Etalons cadets ont par moment donné le tournis à leurs vis-à-vis allemands qui n’ont dû leur salut qu’à un arbitrage à caution.
L’agression sur le gardien burkinabè Rahim Ouédraogo méritait que le fautif soit sanctionné d’un rouge vif. Aussi, la main flagrante du défenseur allemand en pleine surface de réparation dans les arrêts de jeu entraînait ipso facto un penalty. Mais trêve de bavardages pour dire que les Etalons ont failli donner le bâton pour se faire battre en vendangeant des occasions nettes de but aux 77e et 86e minute, par excès de précipitation et mauvaise option sur la dernière passe. De même, on a constaté que notre défense était battue sur les longues balles qui ont toutes profité aux attaquants allemands.
Autre fait notable, la débauche d’énergie qu’entraîne le 4-4-2 de Oscar Barro qui tourne souvent en 4-2-3-1 dans les périodes de contre pressing. Cela amène des fins de matchs pénibles ainsi qu’on l’a déjà constaté lors de la CAN face au Mali et à la Côte d’Ivoire. C’est dire qu’il va falloir rééquilibrer tout cela pour espérer aller encore plus loin dans la compétition. Ce d’autant que notre chef artificier Lookman Tapsoba et le précieux Issoufou Zallé rateront le prochain match pour cumul de cartons jaunes. La science du coaching de Oscar Barro devrait néanmoins permettre de combler ces manques qui ne sont pas aussi rédhibitoires qu’il parait de prime abord.
Aussi, l’apport de sang frais donnera certainement de la fraîcheur physique au bloc équipe qui en aura besoin après le combat de gladiateurs livré face aux Allemands. L’un dans l’autre, si l’équipe arrive à gérer ses efforts et à exploiter ses temps forts, il n’y a pas de raison que cette équipe revienne bredouille de ce Mondial. Après tout, quand on a terrassé le tenant du titre, tous les rêves sont permis. Oscar as-tu du cœur ?
Boubakar SY






