Le Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest africaine (GIM-UEMOA) a tenu sa première rencontre de sensibilisation de la presse burkinabè à ses activités, le lundi 11 juin 2018, à Ouagadougou.
Les pays membres de l’UEMOA ne cessent de mettre en œuvre des stratégies pour améliorer les transactions financières au sein de l’Union. Après les Systèmes de transfert automatisé et de règlement (STAR-UEMOA) et interbancaire de compensation automatisée (SICA-UEMOA), l’Union a innové avec le Groupement interbancaire monétique appelé GIM-UEMOA. Pour dévoiler les activités de ‘’l’un des plus beaux projets d’intégration africaine’’ à la presse burkinabè, une rencontre de sensibilisation a eu lieu, à Ouagadougou, le lundi 11 juin 2018, dans la matinée. Selon le directeur général de GIM-UEMOA, Blaise Ahouantchede, cette trouvaille constituée en février 2003 s’inscrit dans l’initiative de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BECEAO) de réformer, en 1999, les systèmes et moyens de paiement dans l’UEMOA. Pour lui, après 15 ans, le GIM-UEMOA, doté d’un fonds de 9 milliards 732 millions 780 mille F CFA financé par la Banque centrale (52, 7% ) et 125 autres banques (près de 42%) se fait ainsi connaître. « De sa création en 2003 à la fin 2017, le GIM-UEMOA a vu son réseau passer de 48 à 126 banques, institutions financières et postales, établissements de monnaie électronique et institutions de microfinances assurant les transactions monétiques pour plus de 5 millions de porteurs de cartes répertoriés dans les huit Etats de l’UEMOA », a déclaré Blaise Ahouantchede. Quelles sont les vraies motivations de la création du GIM-UEMOA ? S’inscrit-il dans la perspective d’une monnaie unique dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)? Concernant la première interrogation, le directeur général de GIM-UEMOA a indiqué que le constat est parti du fait qu’il y a très peu de paiement par carte bancaire et un faible niveau de paiement des transactions. Il a précisé, dans ce sens, que le GIM-UEMOA met en service des cartes bancaires (plus de 3 millions de cartes GIM-UEMOA)) opérationnelles et utilisables dans toutes les banques de l’espace UEMOA avec un prélèvement maximum de 500 F CFA, Toutes taxes comprises (TTC).
GIM-UEMOA, une plateforme des plus sécurisées au monde
Il s’agit, a-t-il dit, d’assurer principalement l’interbancarité, l’interopérabilité et la compensation des opérations de plus d’une centaine de banques, d’institutions et d’établissements interconnectés sur la plateforme de solutions innovantes, plus sécurisée, dans plus de 5 000 points d’acceptation. «Le GIM-UEMOA est un organisme central non bancaire, un écosystème de toutes les banques de l’UEMOA à travers 350 guichets interconnectés qui facilitent l’usage du paiement digital», a affirmé M. Ahouantchede. Au Burkina Faso, a-t-il renseigné, le GIM-UEMOA enregistre sur son interface 12 banques avec la connexion très prochaine de la banque Wend Kouni international et de la Banque agricole du Faso, compte tenu de leurs capacités à produire des services tout comme leurs homologues déjà acceptées. S’agissant de la perspective d’une monnaie unique dans l’espace CEDEAO, Blaise Ahouantchede a indiqué que le GIM-UEMOA est en avance sur la monnaie fiduciaire. Le président du comité monétique national du Burkina Faso (CMN-BF), Dieudonné Ouédraogo a expliqué que dans le financement du GIM-UEMOA, la BECEAO étant l’actionnaire majoritaire, quoi de plus normal qu’une banque ne traine pas les pas à se connecter au groupement monétique. La vice-présidente du CMN-BF, Josiane Prisca Nikiéma, elle, a informé du taux de bancarisation de 70 à 80 % projeté contre actuellement 15 à 17% au Burkina Faso et 20% dans l’UEMOA. Elle a également rappelé que le taux d’inclusion financière (utilisation des services bancaires) est de 50% au Burkina Faso. Quant au président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso (APBEF-BF), Oumar Ky, il a mentionné que la plateforme GIM-UEMOA est mutualisée au profit des consommateurs et des utilisateurs. Fort de ses acquis et de ses quinze ans d’expérience dans l’intégration monétique entre ses membres, le GIM-UEMOA entend faciliter l’accès des populations aux services financiers et bancaires. Il promet aussi de relever le défi de l’inclusion financière et d’une intégration africaine réussie. Cette séance d’échanges avec les médias burkinabè répond à la série de missions de vulgarisation déjà tenues à Cotonou (Bénin), Dakar (Sénégal), en Côte d’Ivoire en 2017 et bientôt au Niger.
Boukary BONKOUNGOU