Insécurité au patrimoine mondial W-Arly-Pendjari : « C’est à l’Etat burkinabè de demander notre aide », Dimitri Sanga de l’UNESCO

Le nouveau directeur régional du Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest-Sahel, Dimitri Sanga, a accordé un entretien à Sidwaya, le 28 février 2019. Ce technocrate évoluant dans le système des Nations Unies depuis une dizaine d’année parle de ses missions et ambitions et de l’insécurité dans le Sahel.

 Sidwaya (S) : Pouvez-vous nous présenter brièvement le bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel ?

Dimitri Sanga (DS) : Je viens de prendre les rênes du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel), il y a trois mois et je suis du système des Nations Unies depuis 15 ans. L’UNESCO est une agence spécialisée du système des Nations Unies, qui a pour mandat de construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes à travers l’éducation, les sciences, la culture et la communication.  Le siège de l’UNESCO se trouve à Paris en France, mais nous avons des bureaux régionaux dans les différentes régions du monde.

En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, nous avons cinq bureaux régionaux notamment l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Ouest (Sahel), l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe. Je m’occupe du Bureau Afrique de l’Ouest – Sahel qui couvre le Sénégal, le Cap Vert, la Gambie, la Guinée Bissau, le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Je suis en même temps Directeur régional et représentant résident au Sénégal mais non résident dans les autres pays incluant le Burkina Faso.

S : De façon concrète, quelles sont les activités que vous menez ?

DS : Nous menons des activités dans les domaines relatifs aux secteurs de l’éducation, des sciences naturelles, des sciences sociales et humaines, de la culture, et de la communication et de l’information. En ce qui concerne l’éducation par exemple, plusieurs organisations s’occupent de certaines questions relatives à l’éducation, telle que l’UNICEF avec un accent sur les jeunes garçons et filles. Le FNUAP, autre agence spécialisée, traite également des questions d’éducation.

Mais l’UNESCO est cette agence qui détermine les normes, comme par exemple le ratio entre le nombre d’étudiants et d’enseignants dans un pays. L’UNESCO appuie les états membres par exemple dans la formulation des politiques d’éducation, de sorte qu’un Etat ne soit pas en train de naviguer à vue. Il s’agit d’œuvrer à ce qu’un pays, étant donné le nombre de sa population, puisse se projeter sur un horizon lointain et prévoir le nombre de salles de classe qu’il faut pour satisfaire toute sa population potentielle en âge d’aller à l’école.

La grande particularité de l’UNESCO est de s’occuper des questions d’éducation de la petite enfance jusqu’au tertiaire. Ce que nulle autre agence ou organisation ne fait. Evidemment, les questions d’éducation sont très complexes et ne peuvent pas être résolues par une seule institution comme l’UNESCO. Nous bâtissons donc des partenariats avec tous ceux qui peuvent faire avancer cette cause sur le terrain.

S : Quels sont vos plus grands défis de votre organisation?

DS : Les plus grands défis de l’UNESCO, dans l’appui aux Etats membres dans ses différents domaines d’intervention sont déteminés par les états membres. L’UNESCO ne fait qu’appuyer les Etats et les organisations qui travaillent dans les domaines de la science, de la culture, de l’éducation et de la communication.

Ce n’est pas nous qui, au jour le jour, mettons les programmes en œuvre sur le terrain. Nous avons beau développer des normes, du matériel didactique, des projets et programmes, ce sont les Etats, les partenaires, les ONG, les communautés et les autres parties prenantes qui vont les mettre en œuvre. En ce qui concerne l’UNESCO, l’un des plus grands défis consiste en des problèmes de coordination entre les différents partenaires et intervenants, mais aussi, le nerf de la guerre, reste la question des financements.

L’UNESCO travaille donc au niveau normatif, en apportant un appui technique aux Etats sur comment formuler les programmes, comment renforcer les capacités des intervenants dans les différents domaines d’intervention. Dans le domaine de l’éducation par exemple, afin de mettre en œuvre les programmes et projets, on a besoin de ressources pour payer les enseignants, les mettre à jour dans leurs domaines spécifiques. Il faut également des infrastructures. Cela relève du domaine régalien des Etats, avec lesquels nous collaborons. Nous pouvons aussi créer un environnement favorable aux discussions entre partenaires techniques et financiers pour les accompagner dans la mobilisation des ressources.

S : Qu’en est-il alors des interventions de l’UNESCO ?

DS : L’UNESCO ne vient pas dire aux Etats ce qu’il faut faire dans ses domaines d’intervention, à savoir l’éducation, les sciences, la culture et la communication. Elle répond aux besoins. Et ce sont les défis auxquels font face les pays qui militent en faveur de nos interventions. Si nous prenons le cas du Sahel qui nous préoccupe, les plus grands défis sont à l’unanimité, les problèmes d’insécurité, les changements climatiques, la démographie galopante, les questions de genre, la gestion des ressources naturelles etc. Car, les taux de croissance des populations les plus élevés sur ce continent sont dans la région de l’Afrique de l’Ouest et principalement au Sahel. Les taux de natalités les plus élevés au monde se retrouvent dans le Sahel. Il faut donc que cette région soit préparée à recevoir de plus en plus d’enfants et par conséquent, beaucoup plus d’écoles et d’enseignants que le reste du monde. Il faut des politiques pour que les jeunes filles ne décrochent pas.

Elles commencent l’école au même titre que les garçons, mais plus on avance, plus la jeune fille est sous représentée. Au primaire, on voit déjà qu’il y a un écart entre la fréquentation scolaire des jeunes garçons et filles. Quand on monte au secondaire et au tertiaire, l’écart devient encore plus grand. Il faut des politiques garantissant les mêmes chances d’aller à l’école à la jeune fille et au garçon. Parce qu’à la fin, si on laisse ces écarts s’accentuer du primaire jusqu’au niveau universitaire, cela va se répercuter dans leur vie réelle. Il faut que les gouvernements adoptent des politiques, qui permettent de garder la jeune fille à l’école autant que le jeune garçon pour que les deux aient les mêmes opportunités par la suite.

S : Est-ce qu’on peut véritablement inverser la tendance vu les pesanteurs socio-culturels ?

DM : Les pesanteurs socio-culturelles font partie des problèmes sur lesquels on ne peut pas fermer les yeux. Ce n’est pas à une agence comme l’UNESCO ou le système des Nations unies dans son ensemble de régler les questions liées à l’égalité des sexes. Ils conseillent plutôt les Etats et les accompagnent dans les mesures à prendre pour y arriver. Il faut que les différentes parties prenantes de ces pesanteurs soient autour de la table, parce qu’on ne peut pas régler les questions de natalité en Afrique de l’Ouest et de fréquentation scolaire des jeunes filles en Afrique de l’Ouest, sans parler avec les familles, les responsables religieux, les autorités traditionnelles et la communauté. Sans oublier les politiciens eux-mêmes qui prennent les décisions. C’est un ensemble d’intervenants, qui doivent être autour de la table et les agences comme la mienne vont proposer des solutions adaptées.

S : Vous avez une stratégie opérationnelle couvrant la période 2014-2020, censé consolider les systèmes éducatifs en Afrique. Quels en sont les objectifs et les programmes phares ?

DS : La plupart des systèmes éducatifs en Afrique sont reliques de la période coloniale. Après l’accès aux indépendances, on voulait former des ingénieurs, des médecins, des docteurs en sciences sociales etc.. Nous avons un peu sauté un certain nombre d’étapes incluant celle de former des techniciens car pour un ingénieur on a besoin de plusieurs techniciens et pour un médecin on a besoin de plusieurs infirmiers ou infirmières. C’est la formation technique et professionnelle qui nous permet d’avoir ces techniciens. Cette Nous prônons le fait que la cette formation technique et professionnelle ne soit pas considérée comme une cinquième roue.

Cela vient du fait que nous ne valorisons pas assez les métiers.   Un autre aspect, c’est ce qu’on appelle la formation à la citoyenneté. Nous parlons du Sahel aujourd’hui, des questions d’insécurité, qui résultent d’un certain nombre de choses de base. Nous fournissons beaucoup d’efforts dans la formation contre l’extrémisme violent. Et pour que cela, il faut que les enseignants soient formés. Nous travaillons également pour la reconnaissance des diplômes à l’échelle communautaire pour favoriser la mobilité. La formation dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques a aussi une place choix dans cette stratégie sans oublier la qualité de l’enseignement.

S : Quelles sont les actions planifiées en faveur du Burkina Faso ?

DS : Nous travaillons sur un projet de formation des jeunes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les emplois du 21e siècle ne sont plus ceux d’hier. Aujourd’hui, tout est devenu électronique, et nous voulons dès l’école primaire démystifier l’ingénierie, les technologies de l’information et de la communication et les mathématiques. Nous avons donc un grand programme pour former la génération actuelle quel que soit le domaine d’activité en technologie de l’information.

Nous ne sommes pas en train de réinventer la roue. En effet, l’UNESCO a eu à accompagner au Gabon, un programme similaire suite à un constat que les banques ou les sociétés de télécommunications avaient des difficultés à trouver des ressources humaines   compétentes, faute de connaissances en technologies de l’information et de la communication.   Ce programme   d’un coût de 6 millions de dollars, financé par des sociétés installées au Gabon, a permis de former de nombreux jeunes dans le ddomaine du numérique. Il y a des spécificités au Burkina Faso, que l’on pourra intégrer dans un tel programme avec le concours des différents ministères.

S : Vous intervenez dans le domaine de la culture, qui ne semble pas être une priorité pour les Etats

 

DS : Lorsque l’on parle de culture, les gens pensent généralement à quelque chose de folklorique : la musique et les mets traditionnels. Pourtant la culture, c’est bien plus que cela. Le FESPACO en est une illustration. La culture, c’est la créativité. Le principe, c’est la transmission des valeurs et connaissances de génération en génération. La culture est très importante pour le développement et la paix. Par exemple, la parenté à plaisanterie qui existe en Afrique de l’Ouest a permis de par le passé, aux différents groupes de décanter des situations conflictuelles et de régler de façon pacifique leurs différends. C’est le genre d’exemple à puiser dans notre culture pour réduire les conflits récurrents observés dans le Sahel, notamment entre agriculteurs et éleveurs. Quand on parle de culture, il y a également les industries créatives.

Un pays comme la France injecte près de 7 milliards d’euros par an dans l’industrie culturelle. Ce qui rapporte en en retour près de 57 milliards d’euros. Ce pays a donc un gain de 50 milliards, mais c’est parce qu’il a reconnu l’importance des différentes sortes de culture à savoir la mode, les musées et autres.   Plus proche de nous, vous avez l’exemple du Nigeria où l’industrie cinématographique, Nollywood, a contribué en 2017 à près de 2% du PIB de ce pays. Si les pays ont des politiques culturelles de qualité avec des législations adaptées, cela peut encourager les créateurs et créatrices mais aussi contribuer au développement.

S : Quelle est la position de l’UNESCO par rapport à la restitution des biens culturels africains présents dans les pays occidentaux ?

DS : La question est importante et nécessite que les Etats discutent des détails du rapatriement. Déjà, c’est une bonne chose qu’on parle de la possibilité que ces biens retournent dans leurs pays d’origine. Leur retour doit être le fruit de négociation entre les Etats. Si un Etat nous sollicite pour l’aider dans les négociations avec un autre Etat nous lui offrirons nos services. L’UNESCO n’est pas un Etat et ne peut donc pas s’auto saisir d’une question qui intéresse deux pays souverains.

S : Que fait l’UNESCO pour encourager les industries culturelles en Afrique et en particulier au Burkina Faso ?

DS : A ce sujet, dans le cadre du FESPACO, nous avons eu une séance très intéressante sur la Convention de 2005 pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Tous les pays africains, dont le Burkina Faso, l’ont signée. Cette Convention vise exactement à propulser les industries créatives pour qu’elles contribuent au développement. La première étape a été de demander aux Etats de mettre en place un certain nombre de cadres législatifs qui vont aider cette industrie à fleurir.

Chaque Etat produit tous les quatre ans un rapport qui nous permet de faire le suivi sur un certain nombre de points. Pour ce faire, nous avons un fonds international pour la diversité culturelle qui finance les Etats jusqu’à hauteur de 200 mille dollars dans ce cadre. Six pays ont partagé leur expérience de l’usage de cette enveloppe de l’UNESCO, lors d’une réunion au cours du FESPACO. Par exemple, le Malawi a utilisé cette aide financière pour mettre en place une caisse d’épargne des artistes. Ce qui parait intéressant. Le secteur privé ne s’y intéressera que lorsqu’il verra son intérêt.

 S : Le Parc W d’Arly-Pendjari, une vaste forêt que le Burkina Faso partage avec le Niger et le Benin, est devenu une sorte de refuge pour les terroristes. Est-ce qu’il y a un risque que le site soit retiré du patrimoine mondial de l’UNESCO ?

DS : Il y a énormément de choses qui sont faites actuellement en ce qui concerne la conservation du patrimoine en période de crise. Au Mali, on a eu la destruction des manuscrits, des monuments et des mosquées. Le gouvernement a fait appel à l’UNESCO et d’autres partenaires. Ces monuments sont en voie de reconstruction. Le cavalier Al-farouk, qui représente, selon la légende, le protecteur de la ville de Tombouctou, détruit en 2012 lorsque la ville a été prise, a été restauré.

D’ailleurs, c’est au Burkina qu’il a été produit et transporté et réinstallé au Mali. Certaines mosquées détruites ont été aussi reconstruites. Les manuscrits extirpés des sites lors de l’occupation ont été numérisés et conservés. La situation dans le parc W est récente. On peut se baser sur ce qui a été fait au Mali pour sauver ce patrimoine. C’est à l’Etat burkinabè de demander l’aide de l’UNESCO. Il doit demander un accompagnement dans la protection, parce que lorsqu’un site est inscrit au patrimoine, on ne doit pas perde les caractéristiques de son inscription.

S : L’Etat burkinabè peut-il solliciter l’appui de votre organisation dans la lutte contre le terrorisme?

DS : Les institutions internationales aident les pays à régler les problèmes auxquels ils font face et l’un des plus importants dans la plupart des pays en Afrique de l’Ouest est celui de l’insécurité. Si vous faites appel à l’UNESCO pour vous aider à régler le problème d’insécurité, évidemment l’institution va apporter son aide dans le cadre de son mandat. Elle ne peut pas prétendre venir aider le pays avec une force militaire ou de l’argent, par exemple. Nous pouvons faire de la prévention en éduquant différentes couches de la population contre l’extrémisme violent.

S : Est-ce que le Burkina a formellement fait une demande de soutien ?

DS : Avec le Burkina, on travaille déjà sur les questions de prévention de l’extrémisme violent, dans les programmes éducatifs. On aimerait introduire des modules dès le bas âge. Ils vont porter sur l’acceptation d’autrui et les précautions à prendre pour éviter l’endoctrinement. Par ailleurs, on a réuni des journalistes du Mali, du Niger et du Burkina pour discuter du traitement et de la diffusion de l’information en vue d’éviter la désinformation.

En effet, il y a une manière de communiquer en ces périodes. L’autre point est de savoir comment lutter contre le trafic illicite des biens culturels. Lorsque des pans entiers du territoire sont hors contrôle de l’État, cela donne lieu à toutes sortes de trafics illicites incluant des biens culturels. Nous avons en ce sens organiser des séminaires à l’intention de forces de l’ordre, de sécurité et des services des douanes en provenance des pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Burkina Faso. Ces séminaires ont été organisés en collaboration avec Interpol et l’Organisation mondiale des douanes.

S : Présentement, bon nombre d’écoles ont été fermés du fait du terrorisme, comment l’UNESCO compte aider le Burkina à les rouvrir?

DS : Il ne faut pas attendre que la situation se calme. Il est important de prendre des mesures pour former les gens même en période d’insécurité. Il s’agit par exemple de bâtir sur des modèles utilisés par le passé dans le cadre des programmes pour former les enfants des populations nomades, parce qu’ils bougent selon les périodes.

 S : Quelles sont les activités prévues au Burkina Faso pour la promotion des droits des femmes et des jeunes filles ?

DS : On fait tout pour que la jeune fille et le jeune garçon aient accès à la même éducation et dans les mêmes domaines pour qu’ils aient les mêmes opportunités plus tard. Au Burkina Faso, nous travaillons principalement sur ce que l’on appelle les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématique).

Nous collaborons avec le ministère en charge de l’Enseignement supérieur et celui en charge de l’Economie numérique pour créer des modules qui vont être insérés dans la formation avec un accent particulier sur les jeunes filles dès l’école primaire. En plus de cela, avec un certain nombre de partenaires, il va s’agir de donner l’opportunité aux jeunes filles de pouvoir avoir des cours accélérés pour démystifier les sciences, les technologies et l’ingénierie.

S : Quelles sont les perspectives de l’UNESCO ?

DS: Les perspectives de l’organisation sont posées dans le sens des défis qui vont devenir de plus en plus importants. Nous ne pouvons plus avoir les mêmes systèmes éducatifs qu’il y a 40 ans. Le futur appartient aux campus virtuels. L’on a commencé à travailler avec les gouvernements pour insérer cela dans le système éducatif. Au Sénégal, il y a déjà 12 campus virtuels où les jeunes gens peuvent de là où ils sont à partir de leurs téléphones aller chercher des modules de cours sur les maths, sur la comptabilité avec des exercices à l’appui.

Il y a des facilitateurs qui animent une plateforme de questions-réponses. Nous sommes heureux de savoir qu’il y a les germes de ces campus virtuels au Burkina Faso. C’est l’une des initiatives que nous allons appuyer dans le cadre du programme sur les technologies de l’information. Nous travaillons aussi sur l’assurance qualité. Il y a un certain nombre de domaines où l’Etat n’a plus le monopole de la formation. Il y a de plus en plus des instituts de formation privés. Mais il faut que le diplôme qui est donné dans le cursus de l’Etat et celui du privé soit concordant. A ce sujet, nous accompagnons le Burkina Faso à mettre en place un organisme d’assurance qualité dans l’enseignement supérieur. En ce qui concerne les sciences, nous sommes au Sahel et l’une des causes des mouvements des populations et les violences que nous constatons, c’est la rareté des ressources incluant celles en eau. Le lac Tchad par exemple n’est qu’à 10% de la superficie qu’il avait il y a 40 ans.

Ce qui fait que quelques cent millions de personnes qui vivaient autour du lac s’agglutinent autour des 10% restants. Ce n’est pas étonnant que nous ayons chaque jour des claches entre éleveurs, cultivateurs et pêcheurs. Cela contribue à alimenter l’insécurité. Nous travaillons dans le domaine des sciences naturelles à faire une cartographie des ressouces en eau en Afrique de l’Ouest et facilitons les discussions entre états pour une gestion et exploitation durables de ces ressources en eau.

Interview réalisée par la Rédaction

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