
L’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) a organisé un atelier de dissémination des résultats de l’étude sur l’évaluation de l’Interruption sécurisée de grossesse (ISG) selon la loi du Burkina Faso, jeudi 24 juillet 2025 à Ouagadougou.
La mise en œuvre des activités de promotion des droits en santé sexuelle et reproductive a été effective au cours d’une étude sur l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi du Burkina Faso avec différents acteurs. Les résultats de l’étude ont été présentés jeudi 24 juillet 2025 à Ouagadougou au cours d’un atelier organisé par l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) dans le cadre du projet « ADO Avance Ensemble » en présence de la direction de la santé de la famille.
L’étude suscitée par le Centre de recherche en reproduction humaine et en démographique (CRHUD) basée à Cotonou a été conduite dans 5 pays : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Togo et le Burkina Faso. Au Burkina Faso, elle a concerné quatre régions à savoir les régions du Kadiogo, Guiriko, Nando et Nakambé. Le médecin de santé publique, William Nignan qui a présenté les résultats, a confié que l’étude révèle que plusieurs femmes en âge de procréer subissent de grossesses non-désirées, ce qui implique de nombreux cas d’interruption de grossesses. Il a aussi indiqué que cette étude détermine quelques obstacles qui peuvent empêcher l’accès des femmes à l’Interruption sécurisée de la grossesse (ISG) au Burkina Faso.
Il s’agit, entre autres, a-t-il cité, les obstacles communautaires et socio-culturels qui peuvent être la peur, la stigmatisation, le manque de soutien de la famille qui pense que l’enfant est un don de Dieu en Afrique et les obstacles politiques et judicaires. Il a aussi relevé les retards dans les procédures judicaires qui peuvent retarder l’accès des femmes à l’interruption. « Pour les cas des viols et d’inceste, l’interruption est autorisée dans un délai de 14 semaines au Burkina Faso », a-t-il fait savoir. Il a en outre noté des obstacles rencontrés au niveau des acteurs eux-mêmes.
Faire des choix éclairés sur la santé sexuelle
La coordonnatrice du projet « ADO Avance Ensemble » à l’ABBEF, Mariam Ouédraogo, a assuré que le projet prône la promotion des droits sexuelles et reproductives des adolescents et des jeunes âgés de 10 à 19 ans voire 24 ans. Elle a indiqué que le projet a pour objectif de permettre aux adolescents d’avoir des informations qui leur permettront de faire des choix éclairés sur leur santé sexuelle et reproductive. « Nous savons que cette question est encadrée par la loi au Burkina à travers des critères et conditions. C’est pourquoi notre étude s’est basée sur cette loi pour permettre aux femmes et filles éligibles des ISG de pouvoir en bénéficier », a-t-elle soutenu. Le président du Conseil d’administration de l’ABBEF, Saïbou Kaboré, a expliqué que l’étude menée
répond à un besoin primaire. Pour lui, la présente étude a permis d’éclairer les parties prenantes et les décideurs. Il a noté qu’il est utile et nécessaire pour la population cible de connaitre ce qui se passe et prendre les dispositions pour anticiper et résoudre le problème.
Gbetcheni Constantin Bertrand KAMBIRE
Collaborateur