Le plan stratégique 2019-2023 du Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) a été validé, le 4 décembre 2018 à Ouagadougou. Il identifie 6 domaines de recherche utiles qui bénéficieront de financement.
L’outil de planification, de coordination et d’exécution de toutes les activités entrant dans le champ d’intervention du Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) pour la période 2019 à 2023 a été soumis à l’appréciation des différents acteurs impliqués dans le financement de la recherche au Burkina Faso, au cours d’un atelier de validation, le mardi 4 décembre 2018 à Ouagadougou. Le plan stratégique du FONRID a un volet institutionnel interne qui fait le tour des mécanismes de fonctionnement les plus appropriés pour améliorer son efficience. Ensuite, il aborde le cadrage des activités scientifiques qui doivent être financées, notamment les six domaines prioritaires définis à savoir les sciences agricoles, les sciences humaines qui traitent des problèmes de la société, l’éducation, la culture. Il y a aussi la santé humaine et animale, l’énergie renouvelable et l’environnement. Le nouveau plan stratégique prévoit également une réorganisation pour aller à l’assaut des ressources financières autres que celles mises à disposition par l’Etat.
Pour le secrétaire d’Etat chargé de la Recherche scientifique et de l’innovation, Urbain Ibrahim Coulidiati, le plan va impulser un dynamisme nouveau au financement de la recherche pour le développement, en partenariat avec le secteur public et privé. « Le plan stratégique 2019-2023 est une boussole pour le fonds. Il va faire en sorte que conformément à ses missions, le fonds puisse apporter de façon efficiente sa contribution au rayonnement socioéconomique du Burkina Faso », a-t-il poursuivi.

Le directeur général du FONRID, Hamidou H. Tamboura, pour sa part, a invité les participants à œuvrer davantage pour la mobilisation des ressources financières. «Nous n’ignorons pas que de nombreux projets existent dans vos ministères avec des composantes- recherche pour le développement ou recherche actions qui peinent à se concrétiser. C’est le lieu pour nous de vous exhorter à faire en sorte qu’une partie de ces ressources viennent financer par le canal du FONRID, les équipes de recherche de notre pays tout en restant calées sur les objectifs spécifiques », a-t-il plaidé.
Consolider les acquis
Il a aussi formulé l’espoir de voir l’adoption des textes d’application de la loi d’orientation de la recherche scientifique et de l’innovation autorisant le prélèvement de certaines taxes.
Le directeur général du FONRID s’est, par ailleurs évertué à faire le bilan du plan stratégique 2014-2018 qui arrive à échéance. Selon lui, ce plan a connu une mise en œuvre assez difficile liée à la conjoncture nationale et internationale qui n’a pas permis de mobiliser les ressources à la hauteur des prévisions. En effet, le fonds en grande partie tributaire des ressources de l’Etat, a subi les contre-coups des difficultés rencontrées au début des années 2010 par le budget. « On a également eu des problèmes au niveau des porteurs de projets, notamment concernant la gestion des ressources publiques mises à leur disposition », a-t-il ajouté. M. Tamboura s’est engagé à accentuer la formation sur les procédures de la dépense publique pour que les ressources allouées soient bien gérées.

Concernant les acquis, il a évoqué l’expérience capitalisée, la maîtrise des processus et de mobilisation des ressources notamment nationales et des partenaires non étatiques. « Notre activité sur la scène nationale et internationale au cours de ces dernières années, nous a permis de conforter notre présence sur l’environnement de la recherche et de l’innovation et de mieux nous faire connaître comme fonds de financement », a-t-il expliqué. De plus, le FONRID a noué plusieurs partenariats bilatéraux et multilatéraux avec des structures-sœurs et des bailleurs d’autres pays tandis que plusieurs conventions sont dans le pipeline.
Le fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement a été créé en 2011. « L’Etat a voulu, en créant ce fonds, s’affirmer sur l’échiquier national en occupant nos chercheurs à la recherche de souveraineté », a précisé le secrétaire d’Etat à la Recherche scientifique et à l’Innovation. Il est né dans un contexte où l’essentiel des ressources dédiées aux activités de recherche dans les centres de recherche et les universités provenait de l‘extérieur et/ou seuls ceux qui avaient suffisamment d’expériences et aguerris aux compétitions internationales arrivaient à s’occuper mais la plupart du temps pour servir ceux qui les finançaient, a estimé M. Coulidiati. « L’amélioration de la mobilisation des ressources pour la pérennité du fonds face à l’amenuisement des ressources publiques est primordiale », a-t-il conclu.
Nadège YE