Le VIH/Sida et le cancer du col de l’utérus font des ravages au Burkina Faso. Afin d’améliorer la prise en charge de ces deux pathologies, l’Association IES Femmes a organisé, le vendredi 27 décembre 2024 à Ouagadougou, un atelier de réflexion visant à intégrer la thématique du cancer du col de l’utérus dans les activités de sensibilisation sur le VIH au sein des files actives.
Le VIH/Sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent des défis majeurs de santé publique au Burkina Faso. Selon les membres de l’Association pour l’Intégration Économique et Sociale des Femmes (IES Femmes), le cancer du col de l’utérus (CCU) représentait en 2020 74,72 % des décès chez les femmes au Burkina Faso. Les femmes vivant avec le VIH présentent un risque accru de développer des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus en raison de l’immunosuppression induite par le virus. Cet atelier a donc été organisé afin de définir des stratégies de lutte et de sensibilisation contre le cancer du col de l’utérus.
Selon le Dr Hamidou Compaoré, point focal DSSR (Droit en Santé Sexuelle et Reproductive) pour le compte d’IES Femmes, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’action soutenu par l’appui technique et financier de Médecins du Monde. L’objectif de cette réflexion est de plaider pour que la thématique du cancer du col de l’utérus soit abordée dans les files actives au même titre que les autres thématiques de santé.

« Le lien entre le VIH et le CCU renforce la nécessité de traiter ces deux problématiques conjointement. Les femmes séropositives sont six fois plus susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus que les femmes séronégatives. L’immunosuppression provoquée par le VIH accélère la progression des infections à papillomavirus humain (HPV), principal facteur étiologique du CCU. L’intégration de la thématique du CCU dans la sensibilisation sur le VIH permettra de mieux prendre en charge cette comorbidité en optimisant les interventions au niveau des files actives. Cela renforcera également la prévention secondaire à travers le dépistage précoce et régulier des lésions précancéreuses chez les femmes vivant avec le VIH et améliorera la coordination des acteurs pour une approche globale de la santé des femmes », a-t-il expliqué.
La file active regroupe les personnes atteintes du VIH, qui sont prises en charge par les agents de santé communautaire dans le respect de la confidentialité. Au cours de cet atelier, les participants ont identifié des approches adaptées et pertinentes, notamment la formation, la sensibilisation, le plaidoyer auprès des autorités sanitaires et le renforcement des capacités des agents de santé pour inclure la thématique du cancer du col de l’utérus dans la sensibilisation au sein des files actives.
Les recommandations issues de cet atelier incluent l’intégration du CCU dans le plan triple, la mobilisation des ressources pour le renforcement des capacités des acteurs, ainsi que l’utilisation des communications digitales pour sensibiliser les autorités sanitaires et les partenaires financiers sur le CCU.

« Je trouve que l’initiative est louable. Si la lutte contre le cancer du col de l’utérus est intégrée dans les différentes interventions, cela permettra aux personnes vulnérables d’être mieux informées, de se faire dépister et de bénéficier d’une prise en charge plus efficace », a déclaré Mme Bibata Nana née Zoundi, représentante du ministère en charge de l’Action humanitaire.
L’Association IES Femmes a été créée en 2005 avec pour mission d’aider les personnes vulnérables, notamment les enfants et les femmes. Elle intervient dans plusieurs domaines, notamment la santé, les droits humains, l’éducation et la protection de l’environnement.
Romaine SAWADOGO
(Stagiaire