Marché des médicaments vétérinaires: deux établissements scellés à Bobo-Dioulasso

Dr Segda, encadré par les agents de sécurité procédant à la mise sous scellé de la pharmacie de SOPELA.

La direction générale des services vétérinaires a procédé à la fermeture de deux pharmacies vétérinaires, le vendredi 22 août 2025 à Bobo-Dioulasso, dans la région du Guiriko. Cette décision vise à mettre de l’ordre dans le marché des médicaments vétérinaires.

Vendredi 22 août 2025. Il est 10 heures 30 minutes à Bobo-Dioulasso. A cette heure de la journée, les clients affluent déjà à « Pharmavet », une pharmacie vétérinaire exerçant dans la commercialisation au détail des produits et matériels vétérinaires. C’est l’heure à laquelle aussi que le tenancier des lieux, Dr Ali Ouédraogo, reçoit une visite d’une mission de la direction générale des services vétérinaires conduite par le chef de service du médicament et de la profession vétérinaire, Dr Rimmibtiri Segda. « Nous sommes venus procéder à la fermeture définitive de cette pharmacie qui exerce dans l’illégalité », situe Dr Segda sur l’objet de la visite inopinée.

« Pharmavet », qui fait la vente au détail, est une annexe d’un établissement de vente en gros des médicaments vétérinaires à Ouagadougou, selon le chef de missio. « Une situation incompatible avec la loi, notamment le code de santé animale et de santé publique vétérinaire », précise-t-il. La faute est reconnue par son auteur. Seulement, il argue avoir hérité de l’établissement après le décès de son promoteur.

« Après le décès du promoteur Sékou Barry, nous avions six mois, selon les textes pour régularisation. Malheureusement, avant les six mois nous avons reçu une inspection en mai dernier à qui nous avons signifié être au courant de la situation et que nous étions en négociation avec un autre confrère pour la cession de la gestion de la pharmacie », explique tout dépité Dr Ali Ouédraogo. Avec l’inspection, Dr Ouédraogo dit avoir fait des suggestions afin d’être conforme vis-à-vis des textes sans être entendu jusqu’à ce jour. Après avoir fait l’inventaire des produits, Dr Rimmibtiri Segda et ses agents ont précédé purement et simplement à la fermeture « définitive » de l’établissement.

La fermeture de sa pharmacie, se convainc Ali Ouédraogo, donne de la « force » aux commerçants clandestins des médicaments vétérinaires.
« Avec cette pharmacie, nous contribuons à la lutte contre la fraude des médicaments vétérinaires. Mais cette fermeture va donner du tonus au secteur informel. Et c’est un peu dommage ! », se désole Dr Ouédraogo.

Ne pas ajouter le mal au mal

Un argument qui n’est pas du goût du chef de service du médicament et de la profession vétérinaires. « Cette pharmacie qui vend au détail est illégale, et il le sait bien. Ce n’est pas parce qu’il y a des acteurs illicites qu’il va se mettre dans l’illégalité. Il ne faut pas ajouter le mal au mal », martèle Dr Segda. De « Pharmavet », Rimmibtiri Segda et ses éléments se sont rendus dans l’après-midi dans la pharmacie vétérinaire de la Société pour la promotion de l’élevage en Afrique (SOPELA), cette fois pour une fermeture temporaire.

Si la fermeture du premier établissement s’est passée sans accrocs, il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour calmer le propriétaire, Dr Adama Rosario Sy Traoré, « fou furieux » qui s’opposait à la fermeture de sa pharmacie. Pour lui, il n’y a pas de raison de fermer du moment où il a entamé les démarches pour se conformer aux exigences des inspecteurs lors de leur dernier passage. Un argument balayé du revers de la main par le chef de service du médicament et de la profession vétérinaires.

Cette fermeture temporaire se justifie par une faute supplémentaire aux manquements indexés par l’inspection en mai dernier. « Suite à des informations faisant cas de la délivrance des produits à une tierce personne n’ayant pas les qualités d’exercer dans le domaine vétérinaire pour commercialisation dans une autre localité, l’autorité a ordonné la fermeture de la structure afin qu’on puisse bien étudier la situation », laisse entendre Dr Segda. A ce grief, Dr Traoré estime que l’autorité n’a aucune preuve prouvant que l’intéressé s’est effectivement approvisionné auprès de son établissement.

Par conséquent, il pense que c’est « un coup de force » qu’on lui fait en mettant sous scellé sa structure même si c’est pour un temps. En réponse, Rimmibtiri Segda laisse entendre que l’autorité n’est pas tenue à chaque fois de notifier, néanmoins, poursuit-il, un procès-verbal dans lequel les explications vont être définies. Pour de plus amples informations sur ce qui lui est reproché, le chef de service invite le tenancier du second établissement à se rendre auprès de la direction générale des services vétérinaires pour en savoir davantage.

Kamélé FAYAMA

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