
Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a présidé la cérémonie officielle de clôture du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC-GC), mardi 22 avril 2025, à Ouagadougou.
Mis en œuvre depuis 2020, le Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC-GC) a pris fin. A cet effet, le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a présidé la cérémonie officielle de clôture du programme, mardi 22 avril 2025, à Ouagadougou.
Le coordonnateur national du PAIC-GC, Mambourou Soma, a salué les avancées notables rendues possibles grâce à ce programme. Il a souligné que le projet avait pour objectif principal la création d’un environnement favorable à l’intégration des industries culturelles et créatives au niveau national. Il a ajouté que plusieurs leviers ont été activés, notamment le renforcement des capacités techniques du ministère en charge de la culture, ainsi que l’élaboration de statistiques culturelles fiables en collaboration avec l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD).
Selon M. Soma, ces efforts ont permis de mieux mesurer le poids du secteur culturel dans l’économie nationale. « Plus de 4 milliards F CFA ont été mobilisés sous forme de subventions directes, facilitant ainsi l’émergence de projets culturels structurants, la création de plus de 7 000 emplois directs et la professionnalisation des acteurs », a-t-il précisé. Il a cité en exemple le Conseil régional des Hauts-Bassins, qui s’est distingué en développant une stratégie durable autour de produits culturels emblématiques tels que les balafons et les masques.
Le coordonnateur a également mis en avant l’essor de la diffusion numérique, devenue un levier essentiel pour la promotion des œuvres culturelles et l’ouverture à de nouveaux marchés. Il a, en outre, relevé un changement de comportement positif chez les opérateurs culturels, désormais mieux organisés autour des chaînes de valeur. Parmi les enseignements tirés du programme, M. Soma a insisté sur la nécessité de consolider les chaînes de valeur, d’élargir l’accès au financement et d’intégrer les infrastructures éducatives et culturelles dans les politiques futures. Il a, par ailleurs, évoqué les bonnes pratiques à pérenniser, telles que la structuration des entreprises culturelles individuelles et la collaboration avec des partenaires non étatiques, comme la confédération nationale de l’agriculture.
Vers un PAIC-GC 2 ?
Le ministre chargé de la Culture, Gilbert Ouédraogo, a exprimé sa grande satisfaction au regard des résultats engrangés. Il a rappelé que ce programme, fruit d’un partenariat entre son ministère et l’Union européenne, s’est distingué tant par son envergure que par les réformes structurelles et les appuis concrets apportés aux industries culturelles. Le ministre a félicité l’ensemble des parties prenantes, coordonnateurs, partenaires techniques, équipes d’appui et bénéficiaires pour leur engagement ayant permis d’atteindre des objectifs ambitieux.
Il a aussi souligné que les résultats obtenus prouvent que la culture constitue un véritable levier de développement, tant au niveau national que local. Par conséquent, M. Ouédraogo a plaidé pour la création d’un PAIC-GC 2, spécifiquement dédié au Burkina et couvrant la période 2025-2030. Il a justifié que ce nouveau cycle permettra de consolider les acquis du programme précédent. Il a salué les retombées concrètes du programme, citant notamment le financement du projet cinématographique dont parmi tant d’autres, « Sira » d’Apolline Traoré, Etalon d’argent 2023, « Katanga, la danse des scorpions », Etalon d’or 2025 de Dani Kouyaté.
« Nous sommes tous très contents, satisfaits et fiers des résultats de ce beau projet », a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Daniel Aristi Gaztelumendi. Il a précisé que ce partenariat de cinq ans a permis de mobiliser 6 milliards F CFA, de financer 186 projets culturels et de générer plus de 5 000 emplois directs et indirects. L’ambassadeur a, en outre, confié qu’un nouveau projet régional et transfrontalier d’un coût de 10 millions d’euros est en cours de conception.
Celui-ci visera à renforcer les liens entre les pays d’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, avec des impacts attendus en matière d’économies d’échelle, de réduction des coûts et d’augmentation des recettes. Concernant un éventuel renouvellement du PAIC-GC à l’horizon 2030, M. Gaztelumendi a précisé qu’il faudra, au préalable, conduire une évaluation approfondie des résultats obtenus, des mécanismes de mise en œuvre et des axes à améliorer. La porte-parole des bénéficiaires du PAIC-GC, Apolline Traoré, a salué le projet. De son avis, il a été d’un grand appui surtout dans le monde du cinéma qui nécessite beaucoup de moyens. « L’Etat ne peut pas tout nous donner et ce programme a été un gros soulagement. Il nous a permis de finaliser nos projets », a-t-elle renchéri.
Abdoulaye BALBONE
Samira KIENORE
(Stagiaire)