
Le réseau des services de conseil agricole et rural d’Afrique de l’Ouest et du Centre a organisé un atelier national de partage des résultats du projet « Sustain Sahel » au Burkina Faso et de plaidoyer sur l’agroforesterie, mercredi 13 août 2025 à Ouagadougou.
Débuté en septembre 2020 et exécuté sur une période de cinq ans, « Sustain Sahel », un projet de recherche action, financé par l’Union européenne et réalisé au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal tire à sa fin. Pour montrer les résultats atteints et partager les connaissances nécessaires, les acteurs du secteur agricole, des représentants des ministères, des chercheurs, des organisations paysannes et des partenaires techniques et financiers, se sont réunis, le mercredi 13 août 2025, à Ouagadougou.
Selon le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Emmanuel Nanema, par ailleurs représentant du secrétaire général du ministère en charge de l’enseignement supérieur, au terme de ces cinq années, les activités du projet ont permis d’identifier des ligneux et leurs usages dans les zones du projet, d’évaluer la reproduction séminale et végétative de certaines espèces agroforesteries (Gliricidia sepium, Faidherbia albida et Pterocarpus erinaceus) suivant les différents régimes d’eau, d’analyser les modes de gestion des parcs agro forestiers, et les perceptions locales des espèces agroforesteries et de leurs services éco-systémiques.
Les producteurs soulagés
Le projet a également contribué à évaluer les effets des densités des arbustes et des arbres sur les propriétés physico-chimiques et biologiques des sols et sur les rendements des cultures. Sur le plan académique, il a noté l’accompagnement des étudiants-chercheurs. Des productions scientifiques et la réalisation de 28 communications orales ou affichées ont également été faites. Dans les zones d’intervention du projet au Burkina Faso, a soutenu M. Nanema, le projet a permis de structurer les acteurs avec la mise en place de deux plateformes d’innovation à Saria et à Yilou, des localités situées respectivement dans les communes de Koudougou et de Guibaré.
« Douze journées de dissémination ont été tenues et ont permis aux producteurs-relais de partager leurs connaissances avec plus de 600 producteurs de leur communauté, dont 40% des femmes », a-t-il ajouté. Chercheur à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles, Hadja Oumou Sanon, a expliqué qu’à cause des facteurs biophysiques, socio-économiques, politiques et institutionnels, le secteur agricole est confronté à une faible productivité des cultures et du bétail.
Pour elle, l’intégration des systèmes agrosylvo-pastoraux s’avère nécessaire pour exploiter les avantages complémentaires inhérents au système agricole mixte, améliorer la gestion efficace des éléments nutritifs et favoriser la gestion durable des ressources naturelles. A travers ce projet, plusieurs producteurs ont été accompagnés et leurs pratiques culturales se sont améliorées. C’est le cas de la productrice, Hélène Kabré, installée à Saria. Elle a remercié les initiateurs et plaidé pour le renouvellement du projet. « Nous souhaitons un renouvellement du projet afin que d’autres producteurs puissent bénéficier de l’accompagnement, particulièrement les femmes », a-t- elle déclaré.
Oumarou RABO Jemima LANKOANDE
(Stagiaire)