
Le ministère de la Santé organise, du 22 au 26 juillet 2025, une caravane de presse, dans quatre régions, afin de permettre aux hommes de médias de constater l’effectivité de la réduction des prix des examens médicaux et de certains médicaments génériques dans les hôpitaux publics et mesurer son impact sur l’offre de soins. La première étape de cette tournée a concerné les régions du Kadiogo (ex-région du Centre) et de Oubri (ex-région du Plateau central).
La réduction des prix de certains examens médicaux ainsi que ceux de certains médicaments génériques, dans les formations sanitaires publiques au Burkina Faso est effective. C’est le constat fait par une équipe de journalistes, dans le cadre d’une caravane de presse organisée par le ministère de la Santé qui se déroule, du 22 au 26 juillet 2025, dans quatre régions. Les premiers centres de santé publique visités par la vingtaine de journalistes, accompagnés de responsables du ministère de la Santé, ont été ceux de la région du Kadiogo (ex-région du Centre) et de la région de Oubri (ex-région du Plateau central). Entrée en vigueur depuis le 1er avril 2025, la mesure de réduction, ont indiqué les responsables du ministère de la Santé, concerne les examens de scanner, d’Imagerie par résonnance magnétique (IRM) et les actes d’hémodialyse dans les hôpitaux publics.
Dans la région du Kadiogo, une visite guidée de l’unité de dispensation et de rétrocession des médicaments essentiels génériques, du scanner, de l’IRM, au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo, a permis aux journalistes de s’en convaincre. Selon le chef de service de la pharmacie hospitalière du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo, Dr Zacharie Wendpenga Kafando, la pharmacie hospitalière est bien effective, à travers deux modalités de délivrance de médicaments. Il a cité, par exemple, la dispension à délivrance individuelle, qui consiste à délivrer le médicament au lit du patient après la préparation des doses individuelles. Il y a également, a poursuivi le pharmacien, la rétrocession qui concerne les patients venus pour une consultation ou ceux suivis en ambulatoire. « Nous sommes là pour mettre en œuvre la pharmacie hospitalière dans toutes ses composantes, et il en ressort une satisfaction globale des usagers par rapport à cette mesure », a déclaré Dr Kafando. Et, ce n’est pas Mahamadi Tiemtoré qui a accompagné son père pour des soins de dire le contraire. En effet, il a indiqué avoir été surpris de la baisse drastique des prix des médicaments. « Vraiment, l’initiative du gouvernement est très louable. Quand je venais avec mon papa, j’avais très peur pour les coûts des soins. Mais, j’ai été heureux de constater la réduction des prix des médicaments ici à Bogodogo », a-t-il confié.
Un grand pas de l’Etat
Dans le service d’imagerie médicale et de radiologie, la réduction des coûts est également effective dans ce centre sanitaire de référence du Burkina Faso. Cela, a-t-on indiqué, à la satisfaction des malades. C’est ce qu’a fait savoir le chef de service de cette unité, Pr Benild Marie Ange Kambou. Là, a-t-elle révélé, le scanner, qui coûtait auparavant 50 000 FCFA est désormais facturé à 25 000 FCFA et pour l’Imagerie médicale par résonnance magnétique (IRM), le tarif est désormais de 40 000 FCFA, au lieu de 100 000 FCFA. Corrélativement, elle a indiqué qu’avec la réduction des coûts de ces examens, il y a une véritable optimisation de la prise en charge des patients, en raison de certaines maladies chroniques qui peuvent être détectées à temps et bien suivies. Le patient étant, s’est-elle réjouie, à même de payer son examen. « C’est un grand pas que l’Etat a fait », a reconnu Pr Benild Marie Ange Kambou. La réduction des coûts, a-t-elle souligné a induit l’augmentation des capacités de travail des médecins favorisant une meilleure prise en charge des patients. Au nombre de ceux-ci, il y a Flora Ouédraogo, venue pour un examen d’IRM pelvienne. Elle a confié avoir déboursé la somme de 40 000 FCFA au lieu de 150 000 FCFA pour ce même examen, ailleurs dans le privé. Elle a traduit sa gratitude au gouvernement pour cette initiative tout en souhaitant sa pérennisation car, salvatrice, selon elle, pour de nombreux Burkinabè. « Il y a 50 à 100 personnes qui se sont ajoutées à nos statistiques et cela est lié à la baisse des coûts », a confié Pr Benild Marie Ange Kambou. Pour plus d’efficacité et d’efficience, elle a souhaité la maintenance constante du matériel, afin qu’il soit toujours disponible, mais également un renforcement du service d’imagerie en personnel de radiologie. A ce propos, le Directeur général (DG) du CHU, Seydou Nombré, a laissé entendre que des dispositions ont été prises par le ministère de la Santé pour accompagner les hôpitaux pour la réussite de cette nouvelle dynamique. Le DG a, en effet, souligné que depuis l’entrée en vigueur de la mesure, sa structure s’est faite l’obligation de l’appliquer de façon rigoureuse. « Tous les intrants sont disponibles pour une bonne administration des soins. Nous avons une croissance de 17%, pour les examens de l’IRM et nous sommes passés de 35 à 50 scanners réalisés par jour, depuis l’entrée en vigueur de la mesure, a détaillé Seydou Nombré.
Un engouement particulier des patients vers le scanner

A l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, les responsables ont également confirmé l’effectivité des nouvelles mesures prises par le gouvernement. L’équipe de journalistes, au pas de course, a pu constater cette réalité dans le service de radiologie et d’imagerie médicale. Pour son chef de service, le Pr en radio diagnostique et imagerie médicale, Nina Astrid Ouédraogo, se félicitant de l’initiative, la réduction des examens d’imagerie a créé un engouement particulier des patients dont une augmentation de 38%, ce qui est un motif de satisfaction. Cependant, cet engouement, a relevé Pr Ouédraogo, fait que le service
n’arrive pas à satisfaire tous les patients. A l’entendre, 75% des malades refusent les rendez-vous qui leur ont été donnés, en raison des délais prolongés. Afin donc de venir à bout de cette situation, le chef de service de radiologie et d’imagerie médicale a suggéré l’acquisition d’un deuxième scanner pour le bonheur des populations. « Notre scanner reçoit 40% des patients des urgences. Si on avait deux scanners, on peut dédier un aux urgences et l’autre aux autres malades et des patients non urgents », a-t-elle préconisé.
La suppression de la caution de la dialyse, un soulagement
Au service de néphrologie et d’hémodialyse, les dialysés, et même les médecins soignants ont salué la mesure de réduction du gouvernement. Le service dispose de deux unités de dialyse fonctionnelles, selon son premier responsable, le médecin de néphrologie et d’hémodialyse, Hassane Traoré. Il a indiqué que les deux unités reçoivent plus de 300 patients en hémodialyse par semaine. Revenant sur le prix de cet examen vital, il a rappelé la suppression de la caution de 500 000 FCFA qui était jusque-là obligatoire. Fort de cela, a-t-il souligné, 16 nouveaux patients ont intégré l’unité, depuis la mise en œuvre de la mesure sans avoir payé cette caution. Laquelle caution, a rappelé Dr Traoré, empêchait nombre de malades à se faire dialyser. Un malade en traitement retrouvé sur place dans l’unité de dialyse a confirmé sa prise en charge gratuite sans la caution. Difficilement audible, elle a soutenu avoir été libérée d’une charge dans le cadre de son traitement. « C’est vraiment bien !», a-t- elle brièvement fait savoir. Et, selon le néphrologue Traoré, quatre autres unités d’hémodialyse sont en construction. De son point de vue, elles vont achever de montrer l’importance de cette nouvelle dynamique pour la population et pour les dialysés en particulier.
Après la région du Kadiogo, les journalistes se sont rendus au Centre hospitalier régional (CHR) de Ziniaré, dans la région de Oubri. Son directeur général, Madi Zorné, a souligné que la réduction des prix des examens d’imagerie a permis la réduction des évacuations dans sa structure sanitaire, notamment en ce qui concerne le scanner. De son point de vue, elle a permis surtout aux médecins soignants d’améliorer la qualité de certains soins. Par voie de conséquence, reconnaissant les efforts consentis par le gouvernement, M. Zorné a invité les populations à fréquenter les centres de santé où des prestations de qualité et accessibles à tous sont disponibles. « Les malades ne sont plus stressés pour faire leurs examens de scanner grâce à la baisse du coût », a révélé l’administrateur des services des hôpitaux Madi Zorné. Pour ce qui est de la baisse du prix de certains produits, le constat fait ressortir sa mise en application dans cette région avec un impact réel sur les patients. C’est le cas de Judith Yaméogo qui a reconnu avoir été soulagée par cette initiative gouvernementale. « Je remercie nos autorités pour cette vision », a-t-elle laissé entendre.
Soumaïla BONKOUNGOU