Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux. Louange à Allah, Celui qui est pur et n’accepte que ce qui est pur. Il est Celui à qui appartient la royauté des cieux et de la terre, qui ne S’est point attribué d’enfant, qui n’a point d’associé en Sa royauté et qui a créé toute chose en lui donnant ses justes proportions. Il n’a ni créé ni institué les choses en vain. Il a assigné une utilité et une finalité à chacune d’elles. Puisse-t-Il déverser, abondamment, Sa paix et Ses bénédictions sur Son bien Aimé Messager Mouhammad, envoyé à l’univers comme miséricorde.
A la suite des quatre premières finalités de la législation islamique, analysons, maintenant, la dernière.
➣ La sauvegarde des biens (mâl)
La sauvegarde des biens du musulman est justifiée, en partie, par la sacralité de ces derniers selon les propos du Prophète : « Le caractère sacré des biens du musulman est identique au caractère sacré de son sang ». Par cette formulation de cette parole du Prophète, il n’est pas question de comprendre une autorisation de porter injustement atteinte aux biens ou aux personnes de ceux qui ne sont pas musulmans. Bien au contraire, l’Islam interdit de porter atteinte injustement à leurs biens, à leur honneur ainsi qu’à leurs personnes.
Il importe de préciser, d’emblée, que les biens dont il est question, ici, concernent l’ensemble du patrimoine humain regroupant l’actif matériel de valeur pécuniaire comme l’argent, la maison, mais aussi le capital immatériel comme la santé, le temps, le savoir.
Les biens sont une grâce qu’Allah donne à qui Il veut. Ils doivent être gérés en toute responsabilité et loin de tout gaspillage et ingratitude à l’égard du Seigneur car « Ceux qui gaspillent excessivement sont les frères des démons, et le diable est très ingrat envers son Seigneur » (S17 V27). C’est aussi pour cela qu’Allah nous enjoint à cette bonne gestion quand Il dit : « Et ne confiez pas aux incapables vos biens dont Allah a fait votre subsistance ». (S04 V05) pour éviter qu’ils ne les gaspillent ou ne commettent des malversations.
Tout compte fait, les biens sont marqués par la sacralité, doivent être bien gérés et sont protégés. En effet, une punition a été établie en Islam dans le but de préserver les biens des personnes contre les vols.
Ainsi, il est consacré la préservation des biens par l’obligation de réparation en cas de transgression et bien d’autres sanctions pour le vol. Toutefois, ces sanctions ne se pratiquent pas de manière aveugle et arbitraire. Il faut, pour son application, la réunion de plusieurs conditions cumulatives. La peine de l’amputation ne sera pas appliquée en l’absence d’une des conditions ou s’il y a un doute.
D’abord, le bien doit être dans un endroit protégé que le voleur brise pour s’en approprier. Il s’agirait, en guise d’illustration, d’un vol avec effraction, ou cambriolage, qui désigne l’acte de pénétrer illégalement dans un lieu fermé comme une maison, un appartement, un magasin pour soustraire frauduleusement ce qui, à autrui, appartient.
Pour ce qui est du bien exposé, sans protection, si le voleur s’en accapare, le coupable engage, également, sa responsabilité et le voleur doit subir le paiement d’une somme forfaitaire
Ensuite, le motif du vol ne doit pas être la faim ou la soif. Si tel est le cas, il n’y a pas d’amputation car nous serons face à un cas de force majeure qui aurait contraint la personne à agir de la sorte. Il en est ainsi conformément à la décision de Omar ibn Khattab qui avait décidé de suspendre la sanction contre le vol à l’année de disette.
En outre, la valeur du bien volé doit atteindre un seuil minimum légal. Enfin, la peine n’est appliquée qu’en cas d’absence de doute comme dit le Prophète : « Repoussez autant que vous le pouvez, les peines criminelles contre les musulmans. Si vous trouvez une issue pour le musulman, laissez-le, car il vaut mieux pour le dirigeant d’être indulgent par erreur que de sanctionner par erreur ».
Dans tous les cas, il faut retenir que le vol est un péché majeur et le Prophète nous enseigne que : « Quiconque s’approprie injustement le bien d’un musulman rencontrera Allah alors qu’Il est en colère contre lui ». Aussi, il est autorisé à toute propriétaire de défendre et de protéger ses biens qu’il s’agit que c’est un djihad qu’il fait s’il agit de la sorte. C’est pourquoi le Prophète nous dit :
« Quiconque est tué en défendant ses biens est un martyr ». Nous avons une pensée particulière à l’égard de l’ensemble de nos compatriotes ou de toute personne d’ici ou d’ailleurs qui résistent ou qui ont payé le lourd prix dans la défense de leurs patries.
Enfin, la charia islamique somme l’usurpateur de restituer le bien spolié ; s’il l’a usé ou dilapidé, il doit en restituer le prix. Toutefois si le propriétaire renonce à son droit, le coupable en est exempté, mais subit néanmoins une sanction disciplinaire.
Seigneur Allah, reçoit en martyrs tous ceux qui meurent en défendant légitimement leurs terres, leurs patries et accorde-nous la force de résister et d’être dignes de Tes grâces.
NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.
Fin.
Dr Inoussa COMPAORE
Imam à l’AEEMB et au CERFI