L’étudiant Halilo RABO, inscrit au département de sociologie de l’Université Joseph Ki-Zerbo, a brillamment soutenu, ce vendredi 25 juillet 2025 à Ouagadougou, son mémoire de master recherche. Le thème de son travail, intitulé « De la cueillette de miel à l’élevage d’abeilles : les déterminants sociaux de l’adoption de l’apiculture moderne dans la commune de Zitenga au Burkina Faso », explore une pratique ancestrale en pleine mutation.
C’est sous l’égide du département de sociologie de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines (UFR/SH) que l’étudiant Halilo RABO a défendu ses travaux. Après avoir exposé les résultats de ses recherches devant un jury académique, il a répondu avec pertinence aux critiques, suggestions et questions soulevées. À l’issue des délibérations, le jury lui a décerné la mention Bien avec une note de 15/20.
Cette soutenance a mis en lumière une problématique à la croisée de plusieurs enjeux : sociaux, économiques et environnementaux. Dirigé par le Docteur Alexis KABORE, spécialiste en développement rural, le mémoire interroge l’apiculture moderne comme levier de développement durable et comme outil de préservation des écosystèmes.
« Mon point de départ a été un rapport du ministère des Ressources animales datant de 2018, selon lequel la commune de Zitenga comptait le plus grand nombre d’apiculteurs du Burkina Faso », explique Halilo RABO. Pourtant, poursuit-il, « cette zone ne dispose pas d’un couvert végétal exceptionnel comparé à des régions comme de l’Est ou des Cascades. Pourquoi alors cette forte adoption locale ? » C’est à cette question que son étude sociologique a tenté de répondre.
L’étudiant a cherché à comprendre les représentations sociales autour du miel et les facteurs motivant l’engouement pour l’apiculture. « Le miel est perçu ici comme un produit pur, aux vertus médicinales, alimentaires et même spirituelles. Certaines personnes disent même qu’il aide les enfants à réussir à l’école », explique-t-il.
Au-delà de cet imaginaire collectif valorisant, l’apiculture est également considérée comme une activité économiquement viable. « Pour de nombreux apiculteurs, elle constitue une source de revenu secondaire à même de subvenir à des besoins tel que la scolarisation de leurs enfants, les soins des membres de la famille, acheter une moto ou construire une maison.», ajoute Halilo RABO.
Pour le Dr Alexis KABORE, l’intérêt de cette thématique est indéniable. « L’apiculture dépasse largement la simple récolte de miel. C’est un véritable élevage qui exige de nourrir les abeilles, de les protéger et de gérer leur habitat », affirme-t-il. Il insiste également sur les retombées écologiques de cette activité : « Pour produire du miel, il faut de la végétation. L’apiculteur devient donc un protecteur de la nature, des arbres, des sols et de l’eau. »
Wamini Micheline OUEDRAOGO