Depuis le 6 juillet dernier, l’international burkinabè Aristide Bancé n’a plus foulé les pelouses pour cause de blessure. Présent à Ouagadougou pour sa rééducation, le sociétaire de Al Masry en Egypte, dans cet entretien, fait le point sur son état de santé, sa situation avec son club, les chances de qualification des Etalons à la CAN 2019…

Comment se porte Aristide Bancé ?
Je commence à me porter bien. Je suis actuellement à la phase de rééducation. Au début de ma blessure, franchement, ce n’était pas du tout facile. Mais Dieu faisant, aujourd’hui, ça va beaucoup mieux.

Quelles sont tes relations avec ton club, Al Masry ?

Au départ c’était difficile. La preuve, dès que je me suis blessé, mon club n’a fait aucune proposition. Je me suis pris en charge. Actuellement, je suis au pays pour ma rééducation et ce, grâce à la Fédération burkinabè de football (FBF) et au ministère des Sports et des Loisirs. Je suis toujours en pourparlers avec mon club pour trouver une solution. Il faut reconnaître qu’au départ, j’étais fâché avec eux. Maintenant ça commence à aller entre nous. J’ai toujours 6 mois de contrat avec Al Masry et je compte respecter mon engagement jusqu’à terme.

Tu as dénoncé la situation des joueurs étrangers dans les pays magrébins en général et en Egypte en particulier à travers une vidéo sur les réseaux sociaux. Es-ce que tu as été interpellé par la FBF?

Oui, j’ai été interpellé par le président Sita Sangaré. En plus de son statut de président, il m’a conseillé en tant que grand frère. Le président a d’abord essayé de me calmer. Il a avoué comprendre notre situation. Franchement, cela m’a beaucoup réconforté. Je n’étais pas le seul à vivre cette situation. Nous étions nombreux. J’ai trouvé nécessaire de dénoncer ce qu’ils faisaient subir aux joueurs étrangers. Mon objectif est qu’on traite bien les joueurs.

Al Masry en éliminatoires de la coupe CAF a été battu par un club burkinabè, Salitas FC, sur ses installations. Comment as-tu vécu le match ?

J’ai vécu cette défaite de mon club étant à Ouagadougou. Etant un joueur de Al Masry, cela m’a fait mal. Mais étant burkinabè je suis fier. Une équipe burkinabè allée gagner en Egypte, c’est une première.

Es-ce que tu as pensé un instant à un scénario pareil ?

Pour vous dire vrai, j’ai jamais imaginé que Salitas FC allait s’imposer en Egypte. Mais quand j’ai vu le classement de mon club, j’ai constaté qu’il y’avait beaucoup d’absents et cela n’était pas à notre faveur. Le coach a pratiquement aligné l’équipe réserve.

Es-ce que pendant ta longue blessure, tu es resté en contact avec le sélectionneur, Paulo Duarte ?

Si. Nous sommes toujours restés en contact. Il m’a toujours encouragé avec des messages de soutien. Et moi à mon niveau j’ai toujours apporté mon soutien à mes coéquipiers à chaque match des Etalons. Quel que soit ce que les gens vont dire, Paulo Duarte est le coach qui a toujours aidé ses joueurs dans les situations d’indisponibilité. Il a également trouvé des clubs pour des joueurs burkinabè en Europe et plus précisément au Portugal.

Le Burkina Faso n’a plus son destin en main . Penses-tu que les Etalons seront à la CAN 2019 ?

Nous nous sommes retrouvés dans une situation compliquée. Mais ne pas être du rendez-vous de la prochaine CAN, cela va nous faire mal surtout que nous avons été classés 3e à l’édition précédente. Mais je pense que nous allons nous qualifier parce que nous jouons à la maison et l’Angola à l’extérieur. Nous allons tout faire pour gagner à Ouagadougou et espérer un nul ou une défaite de l’Angola. Je crois à notre qualification parce qu’en 2013 tout comme en 2017, nous avons obtenu notre ticket à la dernière journée.

Au début des éliminatoires, est-ce que tu as pensé que le Burkina allait être dans cette situation ?

Je me rappelle quand on a fait le tirage, j’ai eu le capitaine Charles Kaboré au téléphone. Dans notre échange, il a avoué que ça ne va pas être facile surtout avec la Mauritanie que tout le monde sous-estime. Idem pour le coach. Voilà qu’aujourd’hui, c’est cette même équipe de la Mauritanie qui est en tête de la poule. La situation de notre poule ne me surprend pas. Je remercie le public d’être toujours dernière nous. C’est vrai que l’équipe est dans une mauvaise posture, mais il doit toujours continuer à jouer son rôle de 12e homme. Il ne doit pas oublier ce qu’on a fait hier. Rien n’est encore perdu.

Si le coach te fait appel pour le dernier match, est-ce que tu auras du répondant ?

Je pense que quand on décide de jouer pour son pays, on doit être fier. Je suis actuellement en rééducation. Avec le courage, je vais forcer pour être physiquement au point avant le match afin de pouvoir défendre ma patrie si toutefois le coach me faisait appel.

Depuis un certain temps, le sélectionneur donne la chance aux jeunes joueurs en l’occurrence Abou Ouattara ou encore Zakaria Sanogo. Quelle est ton appréciation?

C’est une bonne chose. Il le faut. Ce sont de bons joueurs. Ils doivent s’accrocher et donner le meilleur d’eux-mêmes. Ils doivent travailler deux fois plus que les anciens.

Bancé est l’un des professionnels africains qui bouge beaucoup. Pourquoi changes-tu autant de clubs ?

Ces quatre dernières années j’ai toujours signé un contrat d’un an. C’est à Al Masry que j’ai signé tout dernièrement deux ans et je l’ai regretté par la suite. Si c’était un an, j’étais déjà parti. De nos jours, beaucoup de clubs ne sont pas sérieux. Les retards de paiement de salaires et autres sont récurrents. Ce sont tous ces aspects qui me poussent à signer des contrats de courte durée.

– Entretien réalisé par Ollo Aimé Césaire HIEN

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