L’actualité du sport au Burkina Faso est dominée par les élections fédérales à venir. A la Fédération burkinabè de vovinam viet vo dao, en l’absence du président sortant, Fernand Ouédraogo qui a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat, ce sont deux noms bien connus de la discipline, Philippe Sawadogo et Arouna Savadogo qui aspirent à lui succéder.

Ce n’est désormais plus de l’ordre des supputations, les candidatures à la présidence de la Fédération burkinabè de vovinam viet vo dao se clarifient. Pour remplacer Fernand Ouédraogo qui ne briguera pas un nouveau mandat à la tête de la fédération, le corps électoral aura à choisir entre l’actuel secrétaire général de la Fédération, Philippe Sawadogo et un acteur de première heure de la maison, Arouna Savadogo. Ce dernier a commencé la pratique de l’art martial vietnamien en Côte d’Ivoire avant de rejoindre le bercail à la fin des années 70 où il a participé à l’ancrage de ce sport sous l’impulsion du Français Robert Estom. Pour avoir donc été l’un de ceux qui ont posé les jalons de la discipline au Faso, Arouna Savadogo qui avait momentanément changé de discipline dit n’être pas resté insensible à la situation actuelle de la « famille » marquée par des remous à répétition ayant engendré une scission. « Quand les gens de la discipline, des anciens m’interpellent pour dire que ça ne va pas, je ne pouvais que répondre à l’appel », soutient-il. Car selon lui, ce sont les fondements même du vovinam viet vo dao qui sont foulés aux pieds, d’où les problèmes actuels. « Cet art martial est fait de 60% de philosophie et 40% de pratique. Mais actuellement, les gens ont inversé la donne. On ne retrouve plus cette part importante de philosophie. Il n’y a plus le respect des anciens, ni celui des maîtres. C’est ce qui explique notre volonté de revenir mettre de l’ordre », explique Arouna Savadogo.

Pour une autre génération de dirigeants

Et il entend, pour ce faire, articuler son action autour de deux priorités s’il est élu. Il s’agit de la formation des cadres qu’il trouve limitée à quelques individus au détriment du grand nombre et les compétitions qui sont à améliorer. Face au pionnier Arouna Savadogo, se dresse un autre voshing bien au fait des réalités du milieu. Il s’agit de Philippe Sawadogo, ceinture noire, 4e dan. Il est l’actuel secrétaire général de la Fédération, membre du bureau depuis 2008. C’est cette expérience acquise au plus haut niveau de l’instance dirigeante que Philippe Sawadogo compte mettre à profit pour poursuivre l’œuvre des aînés, a-t-il confié. « Si ces aînés doivent passer le relais à la jeune génération, je me sens dans l’obligation morale, doublée de la philosophie de l’art martial de m’assumer, je pense être l’homme qu’il faut pour conduire le navire », laisse entendre le SG. La consolidation des acquis au niveau africain et mondial, la formation et la culture de la relève constituent les axes principaux de son projet. Cela se traduira sur le terrain, a-t-il précisé, par un travail administratif relatif à la formation technique, philosophique, la formation de l’élite ainsi que de nombreuses compétitions dans les régions, districts et clubs. Sa candidature se veut donc, insiste-t-il, celle de tous les acteurs aux différents niveaux qui aspirent à l’avènement d’une autre génération de dirigeants pour impulser une nouvelle dynamique à la discipline au Burkina Faso. « Sinon, il serait hasardeux de se lancer sans ce soutien dans une course à la présidence de la Fédération », précise Philippe Sawadogo.

Voro KORAHIRE

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