Le ministre des Sports et des Loisirs, Dominique Nana, a assisté, samedi dernier, au match amical entre la Côte d’Ivoire et le Burkina. Dans cet entretien, il revient sur la rencontre et aborde des sujets d’actualité.
Comment avez-vous vécu le match entre la Côte d’Ivoire et le Burkina ?
En allant au stade, très peu avait l’esprit au match, eu égard à la situation que nous vivons au pays. Nous avons estimé que comme c’était un front ouvert où le peuple se bat, le match était également un front où nos sportifs aussi pouvaient apporter un peu de joie et de réconfort à nos populations meurtries. Pendant 71 mn, j’ai eu cette satisfaction de voir des Etalons guerriers, combattants et très disciplinés. Il y a eu malheureusement les 20 dernières minutes qui n’ont pas tourné à notre faveur. Il appartiendra aux techniciens d’analyser. Mais, nous avons été moins à l’aise et l’équipe s’est désunie. Nous avons pris des buts sur des balles arrêtées, notamment celui de la 97e mn qui coûte un résultat qui aurait été flatteur.
Quelle a été la réaction des joueurs sur les évènements de Solhan ?
Les joueurs sont sensibles à ce qui se passe à Solhan. Ils se sont mobilisés et ont réuni la somme de 16 millions F CFA que nous allons remettre au ministère de l’Action sociale pour un soutien aux populations frappées à Solhan, afin que les blessés et les survivants puissent être mieux pris en charge. Au-delà du montant, c’est le geste qui compte. Ils se sont dit que c’est de leur devoir d’être solidaires avec ceux qui sont tombés à Solhan. Au nom du gouvernement, je les remercie pour cet élan patriotique envers nos populations qui sont dans le deuil et la peine. Nous espérons que les autres corps de métier suivront leur exemple de manière à ce que les populations frappées à Solhan soient réconfortées par cette solidarité autour d’elles.
Qu’attendez-vous des Etalons sur les matchs amicaux qu’ils sont train de disputer ?
Nous sommes dans une phase de préparation. Le plus important est de préparer ce qui va se passer en septembre pour les éliminatoires de la Coupe du monde et en janvier pour la CAN. Les résultats des matchs de préparation sont importants parce qu’ils nous enseignent sur ce que nous avons comme qualité et surtout les défauts à corriger. Contre la Côte d’Ivoire, il y a des leçons à tirer et j’espère qu’il en sera de même à Rabat. Les résultats sportifs sont flatteurs mais ne sont pas très importants à ce stade. Vaut mieux avoir des résultats décevants pendant la préparation et avoir une équipe prête pour les éliminatoires de la Coupe du monde et la CAN à venir.
Les éliminatoires débutent en septembre et le stade du 4-Août risque de ne pas être prêt pour accueillir les matchs des Etalons…
La réfection du stade du 4-Août n’a rien à voir avec le calendrier des éliminatoires. Il est important que nous réalisions un travail de qualité pour que notre stade soit aux normes internationales. Nous ne lions pas les travaux au calendrier des éliminatoires qui devraient se tenir en juin. La CAF s’est d’ailleurs rendu compte de la difficulté à pouvoir jouer dans ce mois. Il nous reste deux à trois mois. De notre côté, ce qui doit être fait sera effectué. Nous ne comptons pas faire du rafistolage. Nous comptons faire un travail sérieux qui sera apprécié par notre peuple, nos sportifs et les instances qui gèrent les compétitions.
Avez-vous ciblé un stade où les Etalons devront évoluer si le 4-Août n’est pas prêt en septembre ?
Nous ne pouvons pas nous permettre de travailler sans hypothèses. Notre plan A est qu’on joue à Ouagadougou. Pour l’hypothèse B, le président de la FBF a contacté des pays qui ont répondu positivement. Entre les premières tractations et aujourd’hui, il y a eu une évolution. Des pays que nous avions ciblés et où nous pouvions jouer, ont vu leur stade être suspendu par la suite. Donner aujourd’hui le nom d’un pays où nous allons jouer, c’est livrer une information qui n’est pas exacte.
Qu’est-ce que vous inspire le stade d’Ebimpé à Abidjan ?
Chaque pays a ses réalités. La Côte d’Ivoire est dans l’organisation d’une phase finale de CAN et c’est dans ce cadre que ce stade a vu le jour. Vous connaissez les ambitions en la matière pour le Burkina Faso. Après avoir raté les Jeux islamiques, nous avons l’accord de l’ACNOA pour l’organisation des Jeux africains. Il reste le plaidoyer politique pour avoir l’accord de l’Union africaine. Si nous l’obtenons, nous pouvons rêver d’avoir un stade de cette dimension, sinon meilleur. Cependant, tout cela entre dans un projet. On ne peut pas construire un stade sans projet sportif.
C’est pourquoi, nous nous battons pour avoir l’organisation de compétitions majeures afin de pouvoir réaliser certaines infrastructures. Si nous obtenions les Jeux africains, il est évident qu’en symbiose avec la FBF, nous allons travailler à l’organisation d’une CAN. Nous avons travaillé à ce que les stades régionaux du Burkina soient aux normes, de façon à ce que l’organisation d’une CAN n’engendre pas un effort financier très important pour notre pays. Parce que nous avons des priorités qui ne sont pas seulement du sport.
Propos recueillis à Abidjan
par Sié Simplice HIEN