Raymond Dagba dit “Papy”, concepteur des slogans motivationnels pour les jeunes Étalons, veut aujourd’hui construire une identité de jeu pour le football burkinabè. © : Béranger Ilboudo pour Sidwaya.info/sport. Éditions Sidwaya

Il est le concepteur « des salopards » en 2021 et récemment « des truands ». Un concept qui semble aller comme un gant dans une main tant les juniors se l’ont approprié pour se qualifier pour la CAN 2021 après 14 ans d’absence et dernièrement, les cadets l’ont également apprivoisé pour aller contre vents et marrées arracher la qualification pour la CAN Algérie 2023 après 12 années dans l’ombre.

Le déclencheur de ce concept n’est autre que Raymond Dagba dit “Papy”. Il n’est pas à ses premiers faits d’armes. Alors qu’il était vice- président de la commission football des jeunes sous le magistère de Honoré Nabéré Traoré, il avait déjà eu l’idée de créer un slogan qui allait motiver les jeunes.

Ainsi, sous sa coupe, le Burkina allait se qualifier pour la première fois à la CAN en Guinée en 1999 et dans la foulée, à sa première coupe du monde des cadets Nouvelle Zélande 1999.

Le concept ayant fait des émules, il sera reconduit deux ans plus tard avec le même résultat. Une qualification à la CAN des cadets aux Seychelles et une présence en coupe du monde à Trinité-et-Tobago avec une troisième place mondiale à la clé.

Il disparaitra des radars après l’éviction de la Fédération de Honoré Traoré pour de nouveau apparaitre près de 20 ans plus tard dans la Fédération de Lazare Banssé. Et son concept a toujours fière allure.

Mais qu’est-ce qui peut pousser « Papy » à lancer des slogans motivationnels ? « C’est une autre forme de management que je fais depuis que je suis dans le football. Je le faisais déjà quand j’étais président de la section handball de l’ASFA-Y. Je suis un président manager, je vais à l’affectif avec les joueurs. La saison passée avec les juniors, je les appelais les salopards. Cela est resté dans leur subconscient et lorsque certains juniors des équipes de D1 venaient jouer avec leur club à Ouagadougou, quand ils m’apercevaient au stade, ils s’écriaient à vive voix, nous sommes les salopards bien que ce ne soit pas l’équipe nationale U-20 qui jouait. C’est une façon de communiquer et d’apporter quelque chose à ces jeunes et il y a un lien affectif qui vous lie et vous pouvez faire passer tous vos messages », a affirmé Raymond Dagba.

Il renchérit en indiquant que les générations 99 et 2001 sont toujours collées à lui et qu’il est aujourd’hui comme leur papa. Son passage au RCK en tant que directeur sportif lui a aussi permis d’affiner son style de management. Ce qui lui a permis d’avancer qu’un président est scotché à l’organisation réelle de son club. Il est avec les entraineurs, il est proche des joueurs et c’est sa vision qui prime.

« Je suis très pointilleux sur les détails. Certains entraineurs me trouveront emmerdant mais en cas de réussite, c’est leur nom qui passe en premier. Sur les formes tactiques, je ne dors pas beaucoup. Il m’arrive de réveiller un technicien à 2h ou 3h du matin pour discuter d’un schéma par rapport au jeu de l’adversaire », se plait à dire “Papy”.

Pour Raymond Dagba, le comité exécutif de la FBF est composé de 21 membres et chacun est manager de son coté. Mais il compte insuffler une dynamique et une identité à notre football.

« Nous cherchons notre identité. Je tiens à imprimer cette identité pour que, quand on voit le Burkina jouer, que ce soit en minimes, cadets, juniors ou seniors, on ait cette marque. Le Cameroun, le Nigeria voire le Ghana, ont tous une identité de jeu et il faut que le Burkina arrive à cela. Sita Sangaré a joué une finale et cela nous oblige à faire plus. C’est une volonté également que le président Banssé joue une finale avec son projet et son programme. Celui qui viendra après lui aura aussi le même défi et ce sont ces genres de challenge qui font gagner », soutient “Papy”.

Béranger ILBOUDO

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