Il a la particularité d’avoir été fidèle à un club dans sa carrière professionnelle. Il s’agit du FC Sheriff Tiraspol de la Moldavie, club dans lequel Benjamin Wilfried Balima y a passé 16 ans. Depuis 4 ans, il a intégré le staff technique du club avec des missions et des objectifs.

La nouvelle et les images de ton mariage ont longuement été commentées sur les réseaux sociaux. Comment s’est déroulé cet événement spécial de ta vie ?

Super ! C’est avec plaisir, gaieté et enthousiasme que cet événement s’est déroulé. Je tiens à remercier par cette occasion mes proches. J’ai été honoré. Car, en plus des parents et des amis d’enfance qui étaient présents, le monde sportif burkinabè a été fortement représenté. Je n’ai qu’un seul mot à leur égard : merci.

Les gens s’interrogent sur ta fin de carrière que tu n’as pas officiellement annoncée. Pourquoi ce silence ?

J’ai décidé de ne pas en parler pour le moment. Je suis en train de travailler discrètement. D’ici là, j’annoncerai quelque chose.

Peut-on s’attendre à un jubilé ?

Affirmatif ! Il aura lieu. C’est envisagé. Je vais m’y mettre pour cela, car, je suis une légende du FC Shériff Tirsapol.

Ton nom apparaît ces dernières années dans le staff technique de Tiraspol. Quel est ton rôle exact dans le club où tu as évolué durant une vingtaine d’années ?

Je suis l’entraîneur adjoint de l’équipe première. Je joue en quelque sorte également le rôle de sélectionneur. J’essaie de convaincre les joueurs africains à rejoindre le club. Je représente le club en Afrique. J’effectue souvent des missions dans certains pays africains dans ce cadre.

Qu’est ce qui explique une telle longévité dans ce club moldave ?

J’y ai passé 16 ans en tant que joueur. J’y suis effectivement toujours et cela fait 20 ans maintenant. Quand j’étais sur le terrain, j’ai eu des propositions pour partir, notamment en Russie et en Ukraine. Même des entraîneurs qui sont passés par le club voulait m’emmener. Je n’ai pas quitté à cause du président. Il avait de bons projets pour moi. Sans oublier de bonnes propositions qui m’ont motivé à rester. C’est un peu la raison de ma fidélité à Sheriff.

Quelle sera pour toi la reconversion parfaite ?

J’avoue que j’ai pensé me reposer un tant soit peu. Mais, j’ai aussi jugé bien de rester pour servir de guide à mes jeunes frères. C’est cette hypothèse qui a prévalu. J’ai donc décidé de rester travailler avec le président du club qui l’avait souhaité. J’ai un projet de porter sur les fonts baptismaux un centre de formation au Burkina. J’en ai parlé au président. Il aime l’Afrique et n’hésite pas dans son soutien aux joueurs du continent. Vous l’aurez remarqué que l’effectif du club est constitué en majorité de joueurs africains.

Trois Burkinabè évoluent actuellement à Sheriff. Quelles sont les appréciations du club et des supporters sur leur prestation et leur implication ?

Ils sont appréciés et par le club et par les supporters. Ils sont des piliers de l’équipe. Personnellement, j’essaie de les épauler. Je veux parler de Cédric Badolo, d’Abou Ouattara et de Cyrille Bayala. J’ai même joué avec Cyrille dans ce club. Je puis vous rassurer que tout se passe bien dans l’ensemble.

Quelle relation entretiennent-ils avec toi ?

J’allais dire une relation de fraternité et d’aînesse. C’est d’ailleurs ce genre de relation avec les autres joueurs. Mais particulièrement avec mes frères burkinabè, on entretient de très bonnes relations. On se taquine quand il le faut mais je suis souvent sévère dans le cadre du travail.

Quels sont les grands regrets et satisfactions de ta carrière de footballeur ?

Je n’ai pas de regret en tant que tel. Même si j’aurais aimé donner plus avec les Etalons, notamment en remportant la CAN 2013 où nous avons disputé la finale. Comme satisfaction, c’est notre place de vice-champion d’Afrique en 2013. Mais aussi pour avoir été souvent meilleur joueur et meilleur buteur de Sheriff Tiraspol. Sincèrement, je suis reconnaissant envers ce club qui m’a adopté. Je suis aimé par les populations, le staff et les joueurs.

Comment trouves-tu l’équipe des Etalons ces dernières années ?

Je vois une équipe forte. Une équipe très jeune et prometteuse. Des joueurs qui se comprennent dans la discipline et dans le travail. Je les encourage à rester sur cette lancée.

Qu’est-ce qu’il faut aux Etalons pour remporter la CAN selon toi ?

Ça va venir avec le temps. En 2013, on avait une équipe forte parce qu’il y avait une bonne entente, une cohésion et on vivait comme une famille. C’était le cas même hors du terrain. Je souhaite la même chose pour l’actuelle génération et celles à venir. Chacun doit connaitre sa place.

Wilfried Balima suit-il le Faso foot ?

Je suis même si ce n’est pas de façon régulière. J’ai suivi récemment le match entre l’USFA et l’ASFA-Y avec un bon niveau dans l’ensemble.

Tu es un pur produit de l’USO qui végète depuis quelques saisons en D2. Un commentaire ?
Dans les années 2000, l’USO était une équipe forte très compétitive. Je suis mal placé pour commenter ce qui s’y passe présentement, car, j’ignore vraiment le climat actuel du club. Mais, j’ai bon espoir qu’avec le travail, tout ira pour le mieux.

Wilfried Balima un jour dans le staff des Etalons, est-ce envisageable ?

Ça sera avec plaisir. Ça sera un honneur de travailler pour mon pays et aux côtés de mes frères, afin d’apporter ma pierre à l’édifice comme le font déjà d’autres. Je saisis l’occasion pour féliciter Charles Kaboré pour sa nomination. Il fait déjà beaucoup pour le Burkina. Je félicite aussi d’autres anciens footballeurs, qui, par leur abnégation travaillent pour le développement du football burkinabè. C’est ensemble qu’on peut travailler et produire quelque chose de meilleur. Pour mes fans et à tous, je tiens à exprimer ma reconnaissance pour le soutien. Je les rassure que je travaille dans l’ombre avec le FC Sheriff. Tout sera situé cette année par rapport à ma situation. J’ai des projets avec le FC Sheriff.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

 

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