L’ASFA-Y est interdite de recrutement par la FIFA.

Les clubs burkinabè Salitas, l’ASFA-Y et l’AS Douanes sont interdits de recrutement par la FIFA. Ces équipes sont coupables de non-paiement d’arriérés de salaire à leurs joueurs tous de nationalité étrangère.

L’affaire remonte il y a 3 ans pour certains et moins pour d’autres. Salitas, l’ASFA-Y et l’AS Douanes dans la quête de l’oiseau rare pour renforcer leur effectif se tournent vers des talents à l’étranger. Les Colombes de Ouaga 2000 jettent leur dévolu sur les Maliens Ali Diallo et Aboubacar Tounkara. L’ASFA-Y, lui, est séduit par le Ghanéen Juge Aaron Amate. Quant à l’AS Douanes, il avait recruté le Ghanéen Richard Amoah. Ils s’engagent avec ces clubs et signent leur contrat en bonne et due forme. Quelques mois après, ces derniers n’ont pas le rendement escompté. « Ils ne sont pas extraordinaires. On en trouve mieux au Faso », lâche un dirigeant de ces trois clubs.

Ils sont alors libérés sans forme de procédure. Leur salaire n’est plus honoré. Les contrats qui les lient avec ces joueurs ne sont plus respectés. Ignorance des textes ou négligence de ces dirigeants ? En tous les cas, ces joueurs, surement entourés d’un bon conseil, se retournent vers la FIFA. C’est le cas de l’ex-sociétaire de l’ASFA-Y, Juge Aaron Amate. Lui, a adressé une lettre le 30 septembre 2024 à la FIFA pour réclamer ses arriérés de salaire. Le verdict tombe quelques mois plus tard. La formation « vert et or » de la capitale burkinabè est sommé de lui payer 3 millions FCFA. Ali Diallo et Aboubacar Tounkara suivent la même procédure. Eux, doivent percevoir de Salitas, des arriérés de salaire cumulés de 6 millions FCFA. Pour le cas de l’AS Douanes, la situation est peu spécifique. Selon une source proche du club, le joueur était porté disparu. Il a donc été considéré comme un déserteur en son temps par les dirigeants et le staff technique des Gabelous. Il ne recevait plus, de ce fait, un revenu. Malgré tout, la FIFA ne l’entend pas de cette oreille et sanctionne la formation douanière. Toutes ces mesures ont été prises conformément à la proposition formulée par le secrétariat général de la FIFA en vertu de l’article 20 des règles de procédures du Tribunal du football.

Le non-respect des obligations financières

L’AS Douanes aurait déjà réglé
le cas de Richard Amoah.

Selon cette instance de la FIFA, les 2 parties ont accepté la proposition. Ce qui rend la décision finale contraignante pour toutes les parties conformément au règlement du statut et du transfert des joueurs. Les joueurs en question devaient être payés sous 35 jours. C’est le non-respect de ce délai qui a suscité la mise en application de l’article 24 du règlement. Cet article stipule que « le club se verra imposer une interdiction de recruter des nouveaux joueurs au niveau national et international d’ici à ce que la somme due soit payée. La durée de cette interdiction d’enregistrement est de 3 périodes consécutives. Si la somme susmentionnée ainsi que les intérêts ne sont pas payés d’ici la fin de l’interdiction, le cas sera soumis sur demande à la commission de discipline de la FIFA pour considération et décision ». Ces sanctions peuvent aller jusqu’à l’interdiction de participer aux compétitions nationales et internationales. Selon l’article 12 bis traitant des arriérés de paiement, « les clubs sont tenus de respecter leurs obligations financières vis-à-vis des joueurs et les autres clubs conformément aux conditions stipulées dans les contrats signés avec leurs joueurs professionnels et dans les contrats de transferts ».

L’AS Douanes se serait exécuté

Au moment où nous traçons ces lignes, nous apprenons que l’AS Douanes a épongé sa dette envers Richard Amoah. Les Gabelous sont désormais aptes à recruter au cours du mercato qui débute le 28 janvier prochain. Ces sanctions mettent à nu ce qui est devenu comme une sorte d’épidémie dans le football burkinabè : les arriérés de salaire des joueurs. Rare sont les clubs qui ne sont pas redevables à leurs joueurs. Chaque saison avec son lot de plusieurs mois de salaires impayés.
Certains joueurs quittent le club pour un autre sans percevoir la totalité de ses émoluments. Aussi, cette affaire est le signe que des joueurs, surtout étrangers ont trouvé un filon pour se faire des sous. Qualitativement limités, ces joueurs séduisent le plus souvent les dirigeants en mettant parfois en avant leur passé où lors de leurs premières sorties avec le club. Au fil du temps, ils n’ont pas le rendement escompté. Les dirigeants tombent ainsi dans leur piège. Oubliant qu’ils sont sous contrat, ils sont libérés avant terme (souvent même à leur insu) sans être dédommagés. L’instance suprême du football mondial est ainsi saisie. La sentence, dans ce cas, est
inévitable.

 

Yves OUEDRAOGO

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