L’Organisation mondiale des douanes (OMD), en collaboration avec la direction générale des douanes du Burkina Faso, organise, du 12 au 22 juin 2018, à Ouagadougou, un atelier de formation des formateurs et d’accréditation d’experts sur le trafic illicite d’espèces sauvages menacées d’extinction. Prennent part à cet atelier, dix-sept cadres venus des administrations douanières de six pays d’Afrique, à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, Madagascar et le Togo.
Constituer un vivier d’experts en matière de lutte contre le trafic illicite d’espèces de la faune et de la flore sauvages au profit des administrations douanières d’Afrique centrale, de l’Ouest et de Madagascar. Tel est l’objectif de l’atelier de formation des formateurs et d’accréditation d’experts sur le trafic d’espèces sauvages protégés qui se tient à Ouagadougou, du 12 au 22 juin 2018, sous les auspices de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), en partenariat avec la direction générale des douanes du Burkina Faso. Selon la directrice adjointe des douanes du Burkina Faso, Micheline Ilboudo, représentant le directeur général des douanes à la cérémonie d’ouverture, cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet INAMA de l’OMD qui « vise à renforcer les capacités de lutte contre la fraude d’administrations douanières ciblées en Afrique subsaharienne et en Asie, en se concentrant sur le trafic illicite d’espèces sauvages, et notamment sur les espèces inscrites à la CITES».
Pour elle, les questions environnementales de manière globale et celles de la protection des espèces sauvages en particulier, sont plus que d’actualité. « Elles sont cruciales à notre époque et ont, de ce fait, occasionné plusieurs rencontres au sommet, tant il est vrai que l’on est de plus en plus conscient de l’action destructrice de l’homme et de la nécessité de l’encadrer », a-t-elle soutenu. Il importe donc que les douaniers qui travaillent aux frontières des pays comprennent ce phénomène de trafic illicite d’espèces protégées, a souligné Micheline Ilboudo, mais aussi qu’ils cernent au mieux les enjeux liés à la pratique.D’autant plus que ce trafic frauduleux peut servir à alimenter d’autres plus dangereux, à financer des activités terroristes par exemple, à en croire la représentante de l’administration douanière burkinabè. « Il est important pour les douaniers de comprendre cela et de savoir que derrière un trafic d’espèces protégées peut se cacher une menace sécuritaire pour le pays en question », a souligné la directrice générale adjointe des douanes du Burkina Faso. Dans cette même logique, le chef du programme environnement de l’OMD, Roux Raath, a indiqué que la mission de la douane ne consiste pas seulement à saisir des marchandises à la frontière mais également et surtout à contribuer à la stabilité économique et sociale des Etats.
Former aussi les formateurs
Pour être accrédités experts en matière de protection d’espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction, au terme de cette session de haut niveau, les dix-sept participants venus du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de Madagascar et du Togo auront à se familiariser, durant les deux semaines de formation, avec plusieurs thématiques. Selon le coordonnateur du programme environnement de l’OMD, la formation portera, dans un premier temps, sur la convention pour la protection des espèces sauvages en voie d’extinction, sur les risques opérationnels dans le contrôle de ces espèces. « Nous allons aussi aider les participants à cette formation à préparer une proposition pour les administrations douanières pour l’inclusion de la problématique dans le cadre du programme national de formation », a ajouté M. Roux. La deuxième et dernière partie de la session de Ouagadougou sera essentiellement consacrée à la formation des formateurs au niveau pédagogique.
Au regard de l’importance et de la complexité de la problématique du trafic des espèces fauniques et floristiques sauvages protégées, le directeur général de l’école nationale de la douane du Burkina, Casimir Sawadogo, a souhaité qu’à l’issue de la formation, « tous les participants soient reçus et fassent partie de cet important groupe d’experts qui vont contribuer au renforcement des actions et initiatives de la région en matière de formation ». Animé par des experts de l’OMD, cet atelier constitue le troisième du genre organisé par cette instance. Notons qu’au Burkina Faso l’éléphant, le chimpanzé, le vautour, certains serpents constituent, entre autres, des espèces protégées.
Mahamadi SEBOGO