L’Assemblée législative de Transition a donné, le samedi 27 décembre 2025, son quitus pour le budget de l’Etat, exercice 2026. Cet acte majeur marque une nouvelle étape dans la conduite des affaires publiques, à un moment où le Burkina Faso est engagé sur le double front de la consolidation des acquis de la reconquête du territoire et de l’accélération d’un développement endogène, fondé sur les priorités nationales. Avec des recettes globales projetées à 3 431,5 milliards F CFA et des dépenses arrêtées à 3 918,3 milliards F CFA, le budget 2026 affiche un déficit de 486,8 milliards F CFA. Un chiffre qui, loin d’être préoccupant, traduit un choix assumé d’investir aujourd’hui pour sécuriser demain et poser les bases d’une croissance durable au profit de tous.
Dans un contexte comme celui du Burkina, le budget apparaît ainsi comme un outil stratégique au service de la résilience nationale. En effet, l’analyse de la répartition sectorielle des ressources propres confirme cette orientation. Le secteur de l’Education, premier bénéficiaire, capte 837,52 milliards F CFA, soit 29,43 % des ressources propres, en hausse par rapport à 2025. Ce choix est un signal fort. Former l’Homme, investir dans le savoir et la jeunesse, c’est préparer la victoire sur le long terme, aussi bien sur le terrain de la sécurité que sur celui du développement économique et social.
La défense et la sécurité, pilier central de la reconquête du territoire, bénéficient de 707,89 milliards F CFA, représentant 24,87 % des ressources propres. Si cette enveloppe est en légère baisse par rapport à 2025, elle demeure substantielle et traduit une phase de consolidation des acquis. Après des efforts intenses, l’embellie observée sur le front sécuritaire permet d’optimiser les ressources, tout en maintenant les capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Le secteur de la santé, avec 361,77 milliards F CFA, soit 12,71 % des ressources propres, enregistre une progression de près de 1% par rapport à l’année précédente. Cette hausse traduit la volonté des autorités de poursuivre la dynamique de renforcement du capital humain et d’amélioration de l’accès aux soins pour garantir une meilleure couverture sanitaire, condition indispensable à une population productive et confiante en l’avenir. Quant au développement rural, doté de 161,75 milliards F CFA (5,69 % des ressources propres), il s’inscrit pleinement dans la dynamique du développement endogène. Soutenir l’agriculture, l’élevage et les filières locales, c’est répondre à l’exigence de souveraineté alimentaire, créer des emplois et réduire la dépendance extérieure. Au-delà des chiffres,
le budget 2026 rappelle aux Burkinabè que l’unité, la discipline et l’engagement collectif sont les leviers de la transformation nationale.
Aux investisseurs nationaux et internationaux, il offre un cadre lisible, orienté vers la stabilité, la sécurisation progressive du territoire et l’investissement dans les secteurs porteurs. Cependant, il convient de noter qu’un budget n’est qu’une prévision. Sa réussite dépend de sa mise en œuvre effective. Cela suppose une mobilisation accrue des ressources internes qui appelle au civisme fiscal, un acte patriotique. En s’acquittant de leurs impôts, les citoyens comme les entreprises transforment les lignes budgétaires en écoles, en centres de santé, en routes, en sécurité et en opportunités économiques.
Le budget 2026 est donc une promesse. A chacun d’en faire une réalité.
Par Assetou BADOH
badohassetou@yahoo.fr




