Un renouveau diplomatique

A la tête d’une forte délégation burkinabè, le Président de l’Assemblée législative de Transition (PALT), Dr Ousmane Bougouma, a représenté le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, au 1er sommet Saoudo-Afrique à Riyad en Arabie saoudite, vendredi 10 novembre dernier. Avec cette présence affichée en terre saoudienne, le Burkina Faso, en Afrique et partout dans le monde, donne ce message selon lequel il ira là où il trouvera des peuples disposés à l’écouter dans le respect de sa souveraineté. Il n’y pas de parti pris, mais juste une nouvelle lecture qui commande les relations internationales, un drapeau égal par ailleurs à un autre. Il faut donc le prendre comme une valeur humaine, une entité avec qui on peut entretenir des relations gagnant-gagnant. C’est ce qui explique également la tournée de la cheffe de la diplomatie burkinabè, Olivia Rouamba, dans ces capitales disposées à coopérer pour le développement de notre pays.

En retour, le Burkina déroule le tapis rouge à ses dignes hôtes qui font le déplacement pour constater de visu ses prouesses, malgré une situation sécuritaire qui aurait pu le réduire à néant. Ce renouveau diplomatique prend toutes les formes et à tous les niveaux, preuve d’un engagement à gagner le pari de la souveraineté. Il justifie aussi les sorties du Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, qui se pare parfois du manteau de la diplomatie pour répondre à l’invitation de potentiels partenaires. La preuve la plus vivante demeure la création de l’Alliance des Etats du Sahel qui n’a pas encore déroulé son time-table, mais qui pose déjà les bases d’une union durable et profitable aux populations des trois pays concernés : le Mali, le Burkina et le Niger. Plus besoin d’avoir d’abord l’approbation avant de courir dans une capitale.

C’est bien le Président Sankara qui avait résumé cet état de fait en traduisant l’iniquité des relations entre Etats. Sur la Libye de Kadafi, Sankara avait décrit trois types de relations. Ceux comme le Burkina qui ne se gênaient pas à entretenir des relations décomplexées avec le Guide. Quitte à plaire ou pas. Il y a ceux qui passaient par le Burkina pour plaider en leur faveur. Et le troisième groupe c’est bien ceux qui arpentaient les ruelles de Tripoli ou de Benghazi la nuit tombée pour négocier des prébendes. Oui, les relations internationales sont parfois teintées d’une hypocrisie sans nulle autre pareille. Il y avait tous les relais. Dites ce que vous voulez et ils se chargent de jouer le porte-parole. A voir la cheffe de la diplomatie burkinabè parcourir le monde sans complexe et s’exprimer en toute indépendance, les Burkinabè devraient se réjouir de ce ton nouveau qui donne déjà des fruits. Les filles et fils du pays des Hommes intègres voient leur patrie recevoir le fruit de la solidarité nationale qui enrichit les soutes des Forces combattantes et ouvre progressivement la voie du succès. Pour l’heure et sans vraiment discuter du sexe des anges, le Burkina, avec ses amis vrais et sincères, déroule son programme qui comprend en priorité la reconquête de son territoire, l’objectif premier auquel se greffe tout le reste. A voir l’organisation réussie des grandes manifestations nationales, le pays a retrouvé son train de vie parce que de partout, des citoyens d’un monde de paix criaient leur désir de retrouver Ouaga et ses « poulets bicyclettes », son charme naturel et sa population accueillante. Aujourd’hui, le rythme peut avoir changé, mais le pays vit. Le chemin reste encore long, mais, main dans la main sans calculs basiques et égoïstes, les Burkinabè retrouveront leur quiétude d’antan. Il faut y croire et redoubler d’efforts car « il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait dans quel port il veut arriver ».

Assetou BADOH

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