Une impérieuse nécessité

Aussi longue et sombre soit la nuit, les angoisses des populations déboussolées, la constante détermination de nos vaillants soldats, les interminables veillées de travail de nos autorités, le jour de l’espoir finira par se lever sur notre chère patrie. Si proches, si lointains, les lendemains meilleurs bruissent distinctement dans les broussailles où tapissent encore quelques groupuscules sans avenir, pour peu que tous les fils de ce pays s’accordent sur l’enjeu de cette guerre.

De ce que le terrain nous confie ces derniers temps, les initiatives offensives et les ripostes de nos forces de défense et de sécurité sont de plus en plus foudroyantes. Dans bien de localités, les ennemis sont acculés et ne se gênent guère à dénoncer de prétendues exactions. Que nous lui tendions donc l’autre joue alors ! Quelle ironie ! Malgré des pertes combien douloureuses dans les rangs de nos combattants sur le champ d’honneur et en dépit des actions désespérées des terroristes à l’encontre des populations civiles, les tendances s’inversent notablement et la peur change de camp. C’est à juste titre que le mérite de nos frères, militaires, paramilitaires et volontaires pour la défense de la patrie, prêts au sacrifice suprême pour la cause nationale, soit reconnu, salué et récompensé par le président du Faso en personne.

Mais le chemin est encore long. Si long que nous pourrions vivre encore des moments troublés par la mitraille. Nous vivrons aussi, certainement, le retour des enfants repentis, déposant les armes et confessant leurs erreurs. L’approche alliant dialogue et développement communautaire aidant. Pour que cela se produise dans de brefs délais, il est temps que les esprits timorés et pessimistes s’amendent et se joignent résolument à la mobilisation générale afin d’impulser un tournant décisif à cette lutte de longue haleine et assener un coup contondant à l’hydre. Il est temps que le Burkinabè cesse d’offrir gîte et couvert à son bourreau. Car au-delà de ce que ces parias pillent à nos populations, une véritable économie de la terreur s’est installée, avec ravitaillement en denrées de tous genres. D’ailleurs, pendant que le Burkinabè peine à remplir son réservoir par manque de carburant, eux en ont suffisamment pour se déplacer sur tout le territoire. Pourtant à ce stade, il n’y a pas d’autre choix que d’affronter de concert les forces des ténèbres. Il n’y a pas d’autre issue que la victoire.

Par l’engagement de tous, le drapeau rouge et vert, frappé au cœur de l’étoile dorée de la dignité du peuple burkinabè, flottera à nouveau sur l’ensemble de notre territoire. Mais le chemin est encore miné d’incertitudes. La cadence, l’intensité et la diversité des efforts doivent être maintenues, accrues et généralisées à toutes les strates de notre société. Plus encore, en ces moments si critiques, l’union sacrée autour du principal défi est d’une nécessité impérieuse. Tout autre calcul n’est que débauche futile d’énergie, et personne ne sera épargné de l’abîme. Il nous faut donc sortir de cette posture qui consiste à dénier nos propres responsabilités et à trouver le bouc émissaire parfait du mal qui nous étreint. Plus que jamais, il est temps de surseoir aux petits calculs égoïstes pour affronter avec lucidité ce cauchemar qui nous est imposé. Car cette épreuve de meurtrissures nous laisse plus que jamais convaincus que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, sur notre sueur et notre sang versés pour atteindre le rivage de la liberté où les nations tirent grandeur.

Par Assetou BADOH/GUIRE

badohassetou@yahoo.fr

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