14e Conférence annuelle de la DGI : Bâtir un système d’archivage moderne au service de la performance de l’administration fiscale

Durant ces 48 heures, agents des impôts et experts sont appelés à définir une feuille de route triennale pour la modernisation de la chaîne documentaire.

La Direction générale des impôts (DGI) a ouvert sa 14e Conférence annuelle, ce mercredi 26 novembre 2025, à Ouagadougou. Durant 48 heures, participants et experts vont échanger autour du thème central : « Modernisation de l’archivage documentaire au service de la performance de la DGI : enjeux et perspectives ».

«On ne peut conduire le présent et préparer l’avenir si l’on ne maîtrise pas sa propre mémoire ». Par cette citation de Thomas Sankara, la directrice générale des impôts, Eliane Djiguemdé, a résumé tout l’intérêt et la pertinence de placer la 14e conférence annuelle de l’administration fiscale sur le thème : « Modernisation de l’archivage documentaire au service de la performance de la DGI : enjeux et perspectives », qui se tient les 26 et 27 novembre 2025, à Ouagadougou.

Mémoire administrative qui fonde chaque décision, chaque obligation fiscale, chaque contrôle et chaque droit foncier, la modernisation de l’archivage documentaire n’est plus une option. Elle est un impératif, un levier stratégique pour une gestion rationnelle des processus, une transparence accrue et une efficacité renforcée de la gouvernance, a indiqué Mme Djiguemdé. « Dans notre contexte, où les enjeux de transparence, de traçabilité et de sécurité des données sont de plus en plus élevés, une archive perdue n’est pas seulement un document égaré : c’est un risque, une perte de crédibilité, un contentieux potentiel, et très souvent, un manque à gagner réel pour l’Etat », a-t-elle souligné.

Et la DGI, déjà engagée dans la digitalisation de ses services à travers les téléprocédures, SYC@D, eDocument et l’automatisation de certains processus administratifs, ne pourra atteindre les objectifs de son plan stratégique, si elle ne se dote pas d’un système robuste à la hauteur de ses ambitions.

« Nous ne pourrons pas devenir l’administration moderne, efficace et résiliente que nous voulons être d’ici 2027 sans une gestion rigoureuse, professionnelle et entièrement repensée de nos archives, physiques comme électroniques. C’est tout l’enjeu de cette conférence », a soutenu la première responsable de l’administration fiscale burkinabè.
La ministre déléguée chargée du Budget, Fatoumata Bako, a saluée la clairvoyance qui a prévalue au choix de placer l’archivage au centre de ces réflexions.

Professionnaliser la gestion documentaire

« L’archive n’est pas un simple ensemble de dossiers rangés dans des rayonnages ; elle est la mémoire organisée de l’administration, le fil invisible qui relie le passé aux exigences du présent et éclaire les décisions de l’avenir. Sans elle, l’action publique perd en cohérence, en sécurité et en efficacité. Avec elle, au contraire, chaque geste administratif trouve son sens et chaque ressource publique sa juste protection », a-t-elle relevé. Et il ne peut en être autrement pour un fisc appelé à répondre au quotidien et au mieux aux défis de la redevabilité et de la performance.

« Dans un environnement marqué par la transformation numérique, par la quête de transparence et par l’impératif de rapprocher l’administration des citoyens, la gestion documentaire devient un levier majeur de compétitivité, de gouvernance et de performance institutionnelle. L’avenir de la DGI et donc celui de la mobilisation optimale des ressources intérieures, dépend largement de la manière dont elle protège, classe, sécurise et valorise sa mémoire administrative », a-t-elle argumenté. Pour Mme la ministre, les acquis majeurs déjà engrangés par la DGI dans la dématérialisation de ses services et procédures lui imposent d’élever le niveau de ses standards en matière d’archivage.

Et cela passe par l’harmonisation, l’institutionnalisation et la profession- nalisation complète de sa gestion documentaire. L’option prise par la DGI est du reste en phase avec les orientations du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui appelle à une digitalisation intégrale des processus administratifs afin de garantir la transparence et l’efficacité à tous les niveaux. « La modernisation de l’archivage documentaire devient ainsi un instrument de souveraineté informationnelle, un vecteur de performance administrative et un gage de confiance vis-à-vis des citoyens.

Une information bien classée, protégée et disponible en temps utile renforce la décision publique, améliore la qualité du service et sécurise la relation avec le contribuable », a précisé la ministre déléguée.
Elle a appelé les participants à établir un diagnostic clair et sans complaisance, à identifier les pratiques à corriger, à proposer des mesures applicables à tous les services ; mais aussi à définir une feuille de route triennale pour la modernisation de la chaîne documentaire et à formuler des recommandations pour un cadre institutionnel robuste au service d’une gestion professionnelle des archives.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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