Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a participé avec ses pairs du continent, à la 32e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA). Le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fatha al-Sissi, assure désormais la présidence en exercice de l’organisation continentale, en remplacement du Rwandais Paul Kagamé, et appelle à «consolider l’action commune africaine» dans l’esprit des pères-fondateurs.
L’année 2019 est celle des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées. C’est la décision prise par les dirigeants africains, à la recherche de solutions durables aux déplacements forcés en Afrique. Les chefs d’Etat du continent se disent conscients de la nécessité de reconnaître les liens entre déplacement, paix et sécurité.
Nouvellement porté à la tête de l’Union africaine, Abdel Fatha al-Sissi a tenu à réaffirmer le principe de solutions africaines aux problèmes africains. De ce point de vue, il engage tous ses pairs du continent à travailler main dans la main pour « améliorer la paix et la sécurité durable». Il considère que «le terrorisme demeure le cancer qui tue les nations africaines» et appelle les Africains à se débarrasser de l’extrémisme violent.
La place de la jeunesse africaine, comme avenir du continent, a aussi été réaffirmée, et les chefs d’Etat africains se sont engagés à ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes, tout en les invitant au travail. Les enfants du continent sont en droit d’escompter en héritage, un monde meilleur, et le défi, aujourd’hui, pour les dirigeants africains, est de ne pas trahir cet espoir. Faisant sienne une citation de Nelson Mandela, selon laquelle « Le courage, ce n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à surmonter sa peur », le nouveau président de l’Union a invité ses pairs à s’engager résolument sur le chantier de la construction de cette Afrique nouvelle, qui assume son destin, et offre des perspectives heureuses pour ses fils et filles.
Les femmes justement auront un « avenir radieux» en Afrique, foi de al-Sissi, qui a annoncé que «rien n’empêchera les femmes africaines de réaliser leurs rêves».
Avant de prendre les rênes de l’Union et de prendre la parole, le nouveau président en exercice a été précédé à la tribune par plusieurs orateurs, au nombre desquels, le président de la commission, Moussa Faki Mahamat, Bill Gates de la fondation Bill et Melinda Gates, Gianni Infantino de la FIFA, Tedros Adhanom Ghebreyesus de l’OMS, Ahmad Aboul Gheit de la Ligue arabe, Antonio Guterres des Nations unies, Mahmoud Abass de la Palestine, et le président en exercice sortant de l’UA, Paul Kagame, qui ont, tour à tour, donné en partage leurs visions des enjeux qui se posent au continent.
Paul Kagamé s’est félicité de l’appui et de l’expertise de classe «mondiale», dont il a bénéficié de la part des fonctionnaires, et de la commission de l’Union africaine, tout le long de son mandat.
«La lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad continue d’être une véritable préoccupation pour nous tous», a estimé le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui dit avoir vécu dans sa chair, le drame des réfugiés. Il juge que « la situation y reste très grave » en dépit des efforts déployés par les pays et « appelle un nouvel élan de solidarité » en faveur du Sahel.
La solution passe aussi par l’organisation d’une conférence de paix et de réconciliation en Libye, car la persistance de la crise libyenne nourrit la déstabilisation des pays du Sahel et du bassin du Lac Tchad.
Agriculture, environnement, santé, éducation, recherche scientifique et innovation, sont au centre de l’agenda 2019 de l’Union et même au-delà. L’ambition, selon le président de la commission, «est de chercher à ce que l’UA soit perçue par les citoyens, non pas comme un être lointain, mais devienne un acteur agissant sur leur quotidien.»
Il nous appartient d’adopter des approches de développement, et de mettre en œuvre des programmes de création d’emplois, pour maintenir les Africains sur le continent, a déclaré le nouveau président en exercice de l’UA.
La prolifération des conflits, le changement climatique, sont autant de raisons à l’origine de migrations et de déplacements de populations en Afrique. « La communauté mondiale est à la traîne pour ce qui est de résoudre deux problèmes majeurs : atteindre les objectifs de développement durables et lutter contre le changement climatique» a déclaré Antonio Guterres le Secrétaire général de l’ONU à la tribune du Sommet.
Le rêve de l’unité africaine a été porté par des pères fondateurs, dont l’Empereur Haïlé Selassié d’Ethiopie. A la faveur de ce 32e sommet, une statue a été érigée à l’Est du siège de l’UA, en hommage au Négus, pour avoir porté cet idéal africain. La statue dévoilée au cours d’une cérémonie en présence des chefs d’Etat du continent, présents à Addis-Abeba, est la deuxième du genre. Celle du Dr Kwame Nkrumah, un autre père du panafricanisme, trône déjà, côté Ouest du siège de l’Union africaine.
Direction de la
communication de la Présidence du Faso