Académie africaine des sciences: Pr Halidou Tinto intègre le cercle des immortels

Le chef de l’unité de recherche clinique de Nanoro, Pr Halidou Tinto, est membre de l’Académie africaine des sciences depuis le 10 août 2020. Son élection dans cette société savante est une reconnaissance de l’excellence de ses travaux notamment dans la recherche d’un vaccin contre le paludisme depuis 2009.

La nouvelle de l’admission du professeur Halidou Tinto, investigateur en chef du projet d’essai clinique du vaccin RTSS contre le paludisme, comme membre de l’Académie africaine des sciences (AAS), est tombée le 10 août 2020. Il en a été informé par un courriel de la validation de sa candidature en tant que nouveau « fellow » de l’Académie africaine des sciences à travers une lettre expédiée par la directrice exécutive de l’académie, Pr. Catherine Ngila. « C’est la joie de la reconnaissance de mon mérite par mes pairs à l’international qui m’anime en ce moment, car l’AAS est une société savante très prestigieuse dont le rôle est de promouvoir la recherche scientifique en Afrique. C’est très touchant et encourageant. Cela est une invite à plus d’excellence et à m’impliquer davantage dans les travaux de recherche que nous menons », a réagi Halidou Tinto. En effet les fellows sont des Africains vivant sur le continent ou à l’étranger qui travaillent sur la science en Afrique. Ils sont élus par des fellows de l’AAS précédemment élus sur la base de réalisations qui incluent leur dossier de publication, leurs innovations, leur rôle de leadership et leur contribution à la politique. Parasitologue, Pr Halidou Tinto est à la tête de l’unité de recherche clinique de Nanoro qui s’investit depuis 2009 pour mettre au point un vaccin contre le paludisme. « Ce vaccin représente un grand espoir pour le monde de la recherche. A la fin de l’étude, 4 doses de RTSS ont fait baisser les cas de paludisme de 36% durant les 4 années de suivi chez les enfants et de 26% durant les 3 années de suivi chez les nourrissons. Dans les régions où le fléau du paludisme sévit beaucoup, plus de 6 000 cas d’accès palustres ont été évités par tranche de 1 000 enfants vaccinés durant la période de l’étude », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à notre confrère Le Pays.

Une communauté de 384 scientifiques

Dans le cadre de la contribution de la communauté scientifique à la lutte contre la COVID-19, il conduit actuellement l’essai clinique CHLORAZ, afin de savoir comment les malades réagissent lorsqu’ils sont traités avec la chloroquine dans les conditions actuelles de notre système de santé. Selon lui, l’étude qui a débuté en avril 2020 est toujours en cours avec la poursuite du recrutement des patients sur le terrain. Par sa nomination, Pr Tinto vient porter le nombre des chercheurs burkinabè du CNRST ayant intégré l’Académie africaine des sciences à trois après Jean Bosco Ouédraogo en 2018 et Paco Sérémé en 2017. L’AAS a été fondée en 1985 à la suite d’une proposition présentée par l’entomologiste Thomas Odhiambo lors de la réunion inaugurale de l’Académie mondiale des sciences (TWAS), à Trieste, en Italie. Sa vision est de voir des vies transformées sur le continent africain grâce à la science. Les « fellows » forment une communauté de 384 scientifiques avant l’admission de la cohorte de 2019 dont fait partie le Pr Tinto. La communauté est prête à s’engager avec les gouvernements et les décideurs politiques pour permettre des investissements judicieux pour l’avenir du continent. L’académie, à travers ses fonctions de groupe de réflexion, englobe les politiques et le plaidoyer, pour identifier, articuler et évaluer les questions de politique scientifique, technologique et d’innovation (STI) en temps opportun afin de créer un cadre d’élaboration des politiques. Cette initiative fournit également un forum solide pour l’échange d’idées et d’informations entre les principales parties prenantes afin de guider et d’informer les initiatives pour avoir un impact positif sur les investissements en STI dans toute l’Afrique.

Nadège YE

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