Assistance aux déplacés internes à Barsalogho: le projet 901 capitalise ses acquis

A la suite des conflits communautaires ayant engendré de nombreux déplacés dans la commune rurale de Barsalogho (région du Centre-Nord), un projet de résilience dénommé « Assistance aux ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire et aux ménages victimes de conflits communautaires dans la région du Centre Nord Burkina Faso » a été lancé en mai 2019. Après sa mise en œuvre, les acteurs ont organisé, le mercredi 21 octobre 2020 à Kaya un atelier de capitalisation des acquis et résultats dudit projet.

L’heure est à la capitalisation des acquis et résultats du projet OSRO/BKF/901/FRA, un an après sa mise en œuvre dans la commune rurale de Barsalogho, province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. Pour ce faire, les principaux acteurs se sont réunis, le mercredi 21 octobre 2020, à Kaya pour faire le point et dégager des perspectives pour des actions futures. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le gouverneur de la région du Centre-Nord, Casimir Segda. Au regard des acquis engrangés par ce projet, M. Segda n’a pas manqué de traduire, au nom du gouvernement burkinabè, sa reconnaissance aux partenaires. « Je voudrais saisir l’occasion pour exprimer la gratitude du gouvernement à l’endroit des partenaires techniques et financiers et plus particulièrement à la République française, à la FAO et au PAM pour leur accompagnement inestimable aux efforts de développement du pays », a-t-il relevé. Selon l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, cette rencontre se veut un exercice très utile qui consiste à voir avec les bénéficiaires ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. « Nous avons l’intention de continuer à soutenir les autorités burkinabè en matière d’assistance aux personnes déplacées internes. Malheureusement on a atteint le chiffre d’un million de personnes aujourd’hui avec beaucoup de besoins à la fois pour les déplacés eux-mêmes et aussi les communautés hôtes », a-t-il souligné. Ces communautés hôtes, a rappelé le représentant de la FAO au Burkina, Dauda Sau, sont considérées comme les premiers humanitaires eu égard au rôle qu’elles jouent dans la prise en charge des déplacés internes. « Ce sont ces communautés hôtes qui apportent les premiers secours en quelque sorte aux personnes déplacées », a renchéri Luc Hallade. A son avis, cette rencontre vise à tirer les enseignements en vue d’améliorer les prochaines interventions. A la question de savoir comment mettre fin à ces mouvements de populations au Burkina Faso, le diplomate français a réfuté toute la responsabilité à l’Etat burkinabè, estimant qu’il dispose des instituions fonctionnelles à même d’enrayer le phénomène. « C’est aux autorités de rétablir la sécurité dans le pays. Nous, nous sommes là comme partenaires privilégiés et nous luttons aussi contre le terrorisme ; malheureusement, on voit avec les évènements récents en France que le terrorisme ne touche pas que le Burkina Faso, c’est un phénomène mondial », a dit Luc Hallade. Selon le gouverneur de la région du Centre-Nord, le présent atelier a pour objectif principal de partager les acquis et les résultats du projet avec l’ensemble des parties prenantes. Aussi, a-t-il mentionné, cette rencontre permettra d’échanger sur les difficultés rencontrées afin d’en tirer les leçons. Il a exhorté les participants à formuler des recommandations pertinentes de manière à tracer les sillons d’interventions similaires à l’avenir. De ce fait, le gouverneur a invité les uns et les autres à être assidus aux travaux. Ce projet qui a démarré en mai 2019 a été financé par la République française à hauteur de 300 millions FCFA, à la suite d’une requête de la FAO à l’ambassade de France au Burkina. Il a permis d’assurer la résilience des populations face à la crise sécuritaire qui secoue la région du Centre-Nord. Il prend en compte les populations hôtes, déjà éprouvées par l’insécurité alimentaire. L’impact de ce projet dans la vie des bénéficiaires n’est plus à démontrer. En termes d’acquis, il a permis d’accompagner 1800 ménages constitués de 261 ménages de déplacés internes et 1539 ménages hôtes, soit un total de 19272 personnes touchées dans la commune rurale de Barsalogho. Comme il fallait s’y attendre, le représentant de la FAO au Burkina, Dauda Sau, s’est dit satisfait des résultats. Pour lui, en dépit du contexte difficile marqué par une double crise, sécuritaire et sanitaire avec la lutte contre la pandémie de la COVID-19, le projet a atteint ses objectifs. « La FAO, au regard de ses expériences et avantages comparatifs a été désignée par le gouvernement du Burkina Faso pour fournir l’assistance technique concernant la mise en œuvre du projet », a-t-il expliqué. Il a exhorté les participants à des échanges fructueux pour qu’au sortir de cet atelier, les parties prenantes puissent capitaliser les succès, les éventuelles insuffisances et mettre en lumière les leçons apprises. « Je voudrais formuler le vœu que des recommandations pertinentes sortent de cet atelier afin de faciliter au maximum la mise en œuvre de projets similaires à l’avenir », a souhaité M. Sau. Les représentants des bénéficiaires ont témoigné leur gratitude à leurs bienfaiteurs. Zénabo Sawadogo a affirmé que grâce à ce projet, elle a pu reconstruire sa vie. A l’écouter, des kits composés de petits ruminants, de la fourrure, de l’engrais et divers autres dons leur ont été remis. Au nom des bénéficiaires, elle a remercié les donateurs et prié Dieu pour que la paix revienne. « Si nos provisions finissent, on enlève un animal et on le vend pour reconstituer nos stocks ; de même, si un membre de la famille est malade, c’est grâce aux revenus tirés de la vente des animaux que nous arrivons à le soigner », a-t-elle signifié. Un film documentaire d’une dizaine de minutes montrant les actions entreprises sur le terrain et suivi des témoignages des bénéficiaires a été projeté au profit des participants de l’atelier.

Ouamtinga Michel ILBOUDO
Omichel20@gmail.com

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