Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, a ouvert la Pré-SAMAO (Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest), le 23 septembre 2025, à Ouagadougou. Cet évènement se tient à deux jours de l’ouverture officielle de la 7e SAMAO, sur le thème : « Développement d’une industrie du ciment respectueuse de l’environnement à partir des ressources locales du Burkina Faso : défis technologiques et opportunités économiques ».
Le gouvernement veut faire de l’industrie locale du ciment, un vecteur de croissance durable et de souveraineté économique. Conformément à cette vision, il a inscrit le sujet au centre des échanges de la Pré-SAMAO (Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest), qui se tient les 23 et 24 septembre 2025, à Ouagadougou, sur le thème : « Développement d’une industrie du ciment respectueuse de l’environnement à partir des ressources locales du Burkina Faso : défis technologiques et opportunités économiques ». Selon le directeur général des Carrières, Stanislas Touobèkourè Meda, en dépit de son potentiel géologique caractérisé par d’abondantes substances de carrières, le Burkina Faso reste un gros importateur de matériaux de construction.
Pour lui, il est temps d’inverser la donne, en faisant du secteur des carrières un levier de développement durable et de souveraineté industrielle. « Et cela passe par une adaptation des technologies aux spécificités des matériaux locaux, le renforcement des compétences des acteurs pour de nouvelles pratiques de production, l’élaboration des cadres réglementaires incitatifs et clairs, et la mobilisation des parties prenantes autour d’une stratégie commune et inclusive », a-t-il fait savoir.
Ce qui devrait permettre de saisir les opportunités qu’offre le secteur, à savoir exploiter la diversité des matières premières locales pour produire du ciment à moindre empreinte environnementale, stimuler l’économie locale en réduisant les importations et en créant des emplois dans les filières amont et aval. Il y a également l’opportunité de renforcer la recherche et l’innovation pour positionner le Burkina Faso comme acteur régional de référence en ciment durable, a ajouté M. Meda. Cet atelier Pré-SAMAO devrait y contribuer.
Car, il se veut un cadre pour faire connaître et cartographier le potentiel des substances
de carrières du pays, renforcer les capacités techniques et réglementaires des professionnels, favoriser le partage d’expériences, de procédés et d’innovations, identifier les voies d’une industrialisation durable et économiquement viable et pour proposer des orientations de politique publique pour accompagner la transformation du secteur, a-t-il précisé.
Mettre fin au paradoxe des importations

Pour le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, le choix du thème de cette Pré-SAMAO traduit la volonté politique du gouvernement de valoriser l’industrie nationale du ciment dont l’importance n’est pas à démontrer. « Le Burkina Faso, à l’instar de biens d’autres pays africains, connaît une croissance urbaine soutenue, accompagnée d’une demande sans cesse croissante en infrastructures
et en logements, occasionnant des besoins considérables de matériaux de construction d’une manière générale et de ciment en particulier », a-t-il souligné.
Pour lui, il est impératif d’exploiter à l’optimum cet important potentiel en substances de carrières dont dispose le pays des Hommes intègres, afin de mettre fin au paradoxe des importations, et être ainsi en phase avec la vision d’un développement endogène durable et souverain porté par les plus hautes autorités. « L’industrie du ciment qui au cœur de la construction peut devenir un puissant levier de transformation. En effet, en intégrant des matériaux alternatifs tels que l’argile calcinée, le calcaire dolomitique ou la chaux, les tufs, la poudre de basalte ou du granite, nous avons l’opportunité de produire des ciments à faible émission de carbone, tout en stimulant l’économie locale et en réduisant notre dépendance aux importations », a-t-il indiqué.
Et au regard des enjeux, le ministre Gouba a invité les participants à ce cadre de réflexion à des échanges ouverts, constructifs, orientés vers l’action et à même de guider les politiques, afin de bâtir, dans la synergie, une cimenterie burkinabè symbole de durabilité, d’innovation, de fierté nationale et qui renforce sa souveraineté industrielle. Les acteurs du secteur se sont réjouis de cet honneur fait à leur secteur et qui offre l’opportunité de se penser sur les défis liés à la durabilité. « L’activité des carrières intègre de nombreux intervenants, parmi lesquels les cimentiers.

Pour les cimentiers, les substances de carrière sont des éléments très importants qui rentrent dans le cadre de la fabrication du ciment. C’est donc pour nous un honneur d’être à cet atelier qui nous donne l’occasion de pouvoir participer au développement des recherches relatives à l’amélioration des conditions environnementales de l’industrie de la cimenterie », a confié le président de l’Association des cimentiers du Burkina, Jacques Amiong et par ailleurs directeur général de CIMBURKINA. Cet atelier, a-t-il relevé, va servir de tribune pour passer en revue les défis liés à la valorisation des matériaux locaux, questionner les pratiques de protection de l’environnement, la production du ciment, mettre en exergue les rôles de l’ensemble des parties prenantes, notamment les pouvoirs publics, les cimentiers, les professionnels des carrières.
Mahamadi SEBOGO
windmad76@gmail.com