Auto-écoles, compagnies de transport en commun…: le coup de semonce du DG des transports terrestres et maritimes

La DGTTM a dû matérialiser la fermeture des auto-écoles ayant dissimulé leur existence dans la ville de Cinkansé.

Une équipe de la direction générale des transports terrestres et maritimes a mené, le samedi 15 novembre 2025, une visite inopinée dans les auto-écoles et compagnies de transports, à Cinkansé, dans la région du Nakambé, pour s’assurer qu’elles exercent dans la légalité.

Alors que le Directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), Sibidi Vincent Tougri, voulait faire une surprise aux détenteurs d’auto-écoles de la ville de Cinkansé, dans la région du Nakambé, ce sont ses hôtes qui lui ont réservé une, dont eux seuls ont le secret. Ayant appris la présence d’une mission de contrôle dans la région, les gestionnaires d’auto-écoles, de cette ville frontalière avec le Togo, ont passé une couche de peinture sur les façades de leurs établissements, baisser les grilles, avant de prendre les jambes à leur cou.

A l’arrivée sur les lieux, le matin du 15 novembre 2025, respectivement à Atlantique auto-école et à Alliance auto-école, c’est une peinture blanche, encore fraiche, que le DG et son équipe ont constatée sur des grilles fermées. Pourtant, des témoins ont rassuré que 24 heures plus tôt, ces écoles étaient encore fonctionnelles. Pour le directeur général, si l’on n’a rien à se reprocher, on ne peut pas avoir une telle attitude. Séance tenante, il a donné instruction afin que les deux établissements soient fermés, pour « défaut d’autorisation ». « Nous avons été surpris qu’ils aient anticipé en fermant leurs écoles », a déploré le DGTTM. Qu’à cela ne tienne, M.Tougri a souhaité que ces établissements se mettent à jour afin d’exercer en toute légalité.

Des toilettes dans un état piteux

Plus tôt dans la même journée, la mission de contrôle a été à la gare de la compagnie de transport en commun TSR de Cinkansé. Là-bas, rien ou presque n’est en conformité avec les textes règlementaires, selon le constat de l’administration des transports. Pas de copie d’agrément, pas de secrétariat, encore moins une feuille de route permettant d’identifier les passagers à bord. Pire, les toilettes, dans un état piteux, et non séparées, sont utilisées à la fois par les hommes et les femmes.

Ce qui fait office de hall d’attente est un hangar de fortune en tôles ne pouvant pas contenir 100 personnes comme le prévoient les textes. Le constat fait dans un car par les techniciens de la DGTTM révèle qu’il n’y a pas de limitateurs de vitesse. Selon le chef de gare, Daouda Ouédraogo, l’agrément se trouve à Ouagadougou. A la question du DG Tougri de savoir si la gare dispose d’un secrétaire, il a indiqué que c’est lui-même qui assure cette fonction. Et qu’en est-il de la feuille de route que doit disposer le chauffeur à bord ? M. Ouédraogo a fait savoir que les données des clients sont enregistrées dans un ordinateur. «

Ce n’est pas ce que les textes prévoient. Vous devez dresser la liste des passagers comportant leurs noms, prénoms, numéros de téléphone et donner une copie au chauffeur », a rétorqué le DGTTM. Il a ajouté que cela est d’autant plus nécessaire que le Burkina Faso traverse une période d’insécurité. En outre, il a demandé au chef de gare d’afficher les tarifs de voyage sur un tableau au vu et au su des clients.

A la gare de STAF, de la même ville, si l’établissement présente un meilleur visage, les cahiers de charges ne sont pas non plus respectés. La licence d’exploitation, selon le chef de cette gare, Morou Koudougou, se trouverait à Tenkodogo. La gare a certes un hall d’attente pour clients mais le nombre de places assises est insuffisant, a constaté l’équipe de la DGTTM. Dans l’enceinte de cet établissement, les clients font leurs besoins moyennant 50 ou 100 F CFA dans des toilettes dont le confort laisse à désirer.

Pour Vincent Tougri, le client n’a pas à débourser de l’argent pour se soulager. Mais M. Koudougou a rassuré que le paiement n’est pas obligatoire. « Disposez-vous d’une mosquée à l’intérieur de la gare », a interrogé DGTTM ? « Oui », a répondu le chef de la gare. Mais pourquoi pas une chapelle, a questionné encore le DG ? Silence. Et M. Tougri de s’expliquer : « je ne suis pas contre les musulmans. Mais au nom de l’équité, s’il y a une mosquée, il doit y avoir d’autres lieux de culte pour les autres croyants ; à défaut, il faut s’abstenir de construire un seul ».

Le point de satisfaction, noté par l’équipe de contrôle, est la présence de limitateur de vitesse, relevé dans un car, même si des membres de la délégation ont dit avoir des doutes sur son efficacité au regard de la vitesse pratiquée par cette compagnie de transport en commun sur les routes. Selon le DGTTM Vincent Tougri, cette sortie a pour but de vérifier le fonctionnement des auto-écoles, des gares routières, des compagnies de transport en commun ainsi que des entreprises de transformation de véhicules pour voir d’une part qu’ils détiennent des documents administratifs les autorisant à exercer et d’autre part, s’assurer du respect des cahiers de charges.

« Certains sont à jour, d’autres n’ont pas le minimum et beaucoup ne remplissent pas les conditions. On a donné des avertissements », a-t-il prévenu. Il a invité chacun au respect des textes afin d’éviter à son équipe de recourir, à son corps défendant, à la phase de la répression.

Anselme KAMBIRE

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