BEPC 2025 : un réseau de fraudeurs mis hors d’état de nuire à Bobo-Dioulasso

Le commissaire principal de la police de la ville de Bobo-Dioulasso, Boubacar Soumaïla Nombré, a animé un point de presse, le mercredi 11 juin 2025, sur des cas de fraude au Brevet d’études du premier cycle (BEPC), session 2025. 13 personnes dont huit femmes ont été interpelées dans le cadre des enquêtes.

Les éléments chargés de la sécurisation des examens scolaires, session 2025, ont mis fin aux activités d’un « vaste » réseau de fraudeurs au Brevet d’études du premier cycle (BEPC), au cours de l’administration des épreuves du premier tour. Ce sont 13 présumés fraudeurs dont huit de sexe féminin qui ont été interpelés par les services de la direction régionale de la Police nationale des Hauts-Bassins. Toutes ces informations ont été données par le commissaire principal de police de la ville de Bobo-Dioulasso, Boubacar Soumaïla Nombré, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 11 juin 2025, dans la cité de Sya. Tout est parti des informations reçues par les services de renseignement sur un cas de fraude, selon le commissaire Nombré.

Le président du jury1 de Péni, à une trentaine de kilomètres sur l’axe Bobo-Dioulasso-Banfora, selon Boubacar Soumaïla Nombré, dans sa déclaration liminaire, mettait à la disposition du commissariat de police de district de Toussiana, une candidate pour détention d’un téléphone et de manipulation pendant la composition de l’épreuve des mathématiques. « Les agents de police sur place ont constaté qu’elle est membre d’un groupe WhatsApp dénommé « le secret d’un peuple », où les corrigés des sujets de l’examen en cours sont transférés. Interrogée, elle a déclaré que le cerveau (c’est-à-dire l’administrateur) du groupe se trouve à Bobo-Dioulasso ainsi que la majorité des autres membres, a expliqué le commissaire principal de police de la ville de Bobo-Dioulasso. Les candidats, membres de ce réseau de fraude, devraient tout faire pour entrer dans la salle de composition avec leur téléphone portable Androïd suivant les consignes du cerveau du groupe. « Pour se faire, les filles devraient porter des jupes amples ou des pagnes en dessous de la tenue, et les garçons, de gros pantalons munis de poches cousues au bas à l’intérieur. Une fois en salle, après le partage des sujets, ils avaient reçu les consignes de diminuer la luminosité de leur écran avant de prendre des photos pour envoyer dans le groupe », a détaillé le commissaire de police.

Aucune implication des enseignants

Selon le commissaire principal de la ville de Bobo-Dioulasso, Boubacar Soumaïla Nombré, aucun élément n’indique l’implication des enseignants dans cette fraude.

Dès que le sujet est envoyé, a-t-il poursuivi, les autres membres, en fonction des matières, se chargeaient de la correction grâce à des applications dénommées ChatGPT, Gault et Deepcheet. « Mais,certaines matières comme les mathématiques sont traitées sur un tableau et une photo est prise pour envoyer aux candidats en salle », a dit le conférencier. Suite à ces informations, a indiqué le commissaire Nombré, la brigade de recherche et d’intervention du commissariat central de police de Bobo-Dioulasso a ouvert une enquête qui a permis d’identifier et d’interpeler les autres membres de ce groupe. Toutes les personnes interpelées, aux dires du principal animateur de la conférence de presse, ont tous avoué leur forfait. Un membre du groupe impliqué dans cette fraude, de par son expérience, a pris la poudre d’escampette, a déclaré Boubacar Soumaïla Nombré. « Selon une des personnes interpelées en classe de terminale, c’est depuis les sessions de BEPC 2022 et de 2023 qu’elle a créé le groupe. En 2024, elle contacte un autre ami qui a pris la relève », a précisé le commissaire principal.

« De nombreux élèves, selon les confidences des personnes interpelées ont obtenu leur diplôme de BEPC grâce à eux dans cette fraude », a fait savoir M. Nombré. Que vont devenir ces diplômes obtenus par le biais de la fraude ? Les enquêtes ont- elles révélé une implication des enseignants dans la fraude ? Que gagnaient les membres du réseau dans cette manœuvre ? A ces questions des journalistes, le commissaire et ses collaborateurs ont laissé entendre que les personnes interpelées seront remises au parquet pour la suite de la procédure et l’issue du procès pourra situer le sort des diplômes frauduleux. Sur une éventuelle implication des enseignants, Boubabacar Nombré a laissé entendre que jusqu’à cette étape de l’enquête, rien n’a été signalé. « Aucun élément à cette étape n’indique une quelconque implication du monde enseignant ou à douter de leur crédibilité », a voulu être clair le commissaire principal de la ville de Bobo-Dioulasso avec les journalistes. Quant à la contrepartie, le commissaire a indiqué qu’au départ, les élèves qui venaient à eux devraient débourser la somme de 10 000 F CFA ou plus, mais par la suite, ce sont les membres du réseau qui s’entraidaient entre copains et copines. Le commissaire principal de la ville de Bobo-Dioulasso a saisi cette occasion pour inviter les parents d’élèves à accompagner les enseignants dans l’éducation et le suivi de leurs enfants. Aux candidats aux différents concours et examens, Boubacar Soumïla Nombré les appelle à se départir de pratiques de fraudes qui sabotent, a-t-il dit, les efforts du gouvernement de garantir l’égalité des chances aux candidats.

Kamélé FAYAMA

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.