Brèves économiques du 28 mars 2028  

Les pays de l’UEMOA enregistrent un déficit budgétaire global de 6 971 milliards FCFA en 2022.

Roland Yago : le Burkinabè qui « note les banques ouest-africaines »

Roland Yago, l’expert financier burkinabè qui « note les banques ouest-africaines »

Peu connu des Burkinabè, Roland Yago est une tête bien faite dans le monde de la haute finance. Titulaire d’un Bachelor en économie et finances à l’université de Coventry à Londres (Grande-Bretagne), d’un master en ingénierie financière à l’Université de Poitiers (France), et actuellement en MBA à Boston University (Etats-Unis) et après une riche carrière internationale dans des entités de renom comme KPMG à Paris et Meridiam qui est un Fonds d’investissements européen, ce jeune burkinabè de 31 ans a décidé de rentrer au pays et d’y créer une agence de notation financière panafricaine dénommée Africa Golbal Ratings (AGR), en 2020.

AGR est par ailleurs la première agence de notation environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) en Afrique. Outre son siège de Ouagadougou, la jeune agence a un bureau de représentation à Singapour, en France et une filiale à Londres. M. Yago revendique sa structure comme la seule agence africaine de notation financière et se fait l’ardent promoteur de cette discipline, qu’il voit comme un outil indispensable pour améliorer la gestion des entreprises africaines, fait savoir Africa Intelligence. Selon notre confrère, le patron de AGR a tissé des liens avec les principales banques actives en Afrique de l’Ouest, ainsi qu’avec des hommes politiques de tous bords dans son pays et en Côte d’Ivoire.

« Roland Yago vole actuellement à la rescousse de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy), confrontée à de graves difficultés financières. AGR finalise aussi l’évaluation financière des distributeurs de carburant au Burkina pour permettre à la Sonabhy d’obtenir des lettres de crédit sur les volumes qu’ils souhaitent importer, pour un montant global de 140 à 180 millions de dollars pour l’année 2023. Le financier et ses équipes d’AGR mettent par ailleurs la dernière main à la notation non sollicitée des principales banques d’Afrique de l’Ouest, tant sur le plan financier qu’en matière sociale et environnementale, afin de s’imposer comme référence en la matière auprès des investisseurs internationaux », confie Africa Intelligence.

 

UEMOA : un déficit budgétaire de 6 971 milliards FCFA (28%) en 2022

Les pays de l’UEMOA enregistrent un déficit budgétaire global de 6 971 milliards FCFA en 2022.

Dans l’espace communautaire UEMOA, la gestion des finances publiques en 2022 a été marquée par un déficit budgétaire de 6 971 milliards FCFA (-6,4% du PIP) contre un déficit de 5 435 milliards FCFA (-5,4% du PIB), soit un taux d’accroissement de 28%, a indiqué Sika Finances. « Cette évolution résulte d’une augmentation plus importante des dépenses des Etats qui n’a pas été compensée par la mobilisation des recettes budgétaires. En effet, alors que les dépenses se sont accrues de + 3 265, 7 milliards F CFA (+14,2%) pour atteindre 26 332,4 milliards F CFA (40,14 millions d’euros), les recettes et dons n’ont progressé que de + 1 729,3 milliards F CFA (+9,8%) pour s’établir 19 360,7 milliards F CFA (29,5 millions d’euros) fin 2022 », explique notre confrère. Et d’ajouter que cette progression des dépenses a été impulsée par les dépenses d’investissements de +23,8%, et dans une moindre mesure par les dépenses courantes (+9,5%) tirées par les dépenses liées à la mase salariale (+10,7%), aux transferts subventions (22,8%) et aux intérêts de la dette (+16,2%).

Pour ce qui est de l’encours de la dette de l’Union, il est passé de 54 845, 5 milliards FCFA à 62 464, 8 milliards FCFA, soit un taux de progression de 13,9%. S’agissant du taux d’endettement de l’espace communautaire (ratio dette/PIP), il s’est établi à 56,9% en 2022, contre 54,8% en 2021.

Croissance dans l’UEMOA en 2023 : le Sénégal en tête avec un taux taux attendu 10,1%

L’activité économique des pays membres de l’UEMOA devrait poursuivre son « dynamisme », avec un taux de croissance moyen de 7,2% à la fin de l’année 2023, contre 5,8% en 2021 et 6,1% en 2022, rapporte Afrimag, citant le rapport 2022 sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union. Selon les projections de l’institution communautaire, l’économie sénégalaise, avec un taux de croissance 10,1% prévu en 2023, surclasserait les autres économies nationales ; alors qu’elle occupait le 5e rang en 2022, avec un taux de croissance de 4,8%. Le pays de la Téranga est suivi par la Côte d’Ivoire qui va connaitre un taux de croissance de 7,3%, le Niger (7,0%), le Togo (6,6%), le Bénin (6,5%), le Burkina Faso (6,0%), la Guinée-Bissau (5,7%) et le Mali (5,1%).

Cette croissance à 10 chiffres attendue du Sénégal est en phase avec les prévisions faites par les autorités sénégalaises, qui s’attendent à une croissance économique de 10% au moins en raison de l’exploitation prévue cette année des ressources de pétrole et de gaz. Pour ce qui est de l’évolution des prix, le taux d’inflation annuel moyen de l’Union, il serait d’environ 5,5% en 2023. S’agissant des échanges extérieurs, il est attendu que les Etats membres de l’UEMOA réalisent un excédent de 410,8 milliards F CFA en 2023   après un déficit de 2 714,4 milliards F CFA en 2022.

  1. Energie : l’Afrique détient entre 20% et 90% des réserves mondiales de 11 minéraux nécessaires à la transition énergétique

Selon un rapport publié en novembre dernier par l’ONG Natural Resource Governance Institute (NRGI), l’Afrique détient entre 20% et 90% des réserves mondiales de 11 minéraux nécessaires à la transition énergétique comme les métaux du groupe du platine, le cobalt, le chrome et le zircon, rapporte Agence Ecofin.

« Intitulé « Triple win : How mining can benefit Africa’s citizens, their environment and the energy transition », ce rapport précise que le continent dispose de plus de 90% des réserves planétaires des métaux du groupe du platine (ruthénium, rhodium, palladium, osmium, iridium, platine et rhénium), qui sont notamment utilisés dans la fabrication des piles à combustible, des électrolyseurs nécessaires à la production de l’hydrogène vert et des catalyseurs automobiles », indique notre confrère. Et d’ajouter que l’Afrique abrite également 80% des réserves mondiales de phosphate nécessaire à la fabrication des cathodes des accumulateurs LFP (Lithium, Fer, Phosphate) et des engrais.

Tout en précisant que le berceau de l’humanité détient également des parts importantes des réserves mondiales de neuf autres minéraux indispensables pour la fabrication des solutions de stockage d’énergie, des panneaux photovoltaïques, des pales d’éoliennes et de divers composants des véhicules électriques.

Il s’agit du manganèse (55% des réserves mondiales), du cobalt (44%), l’ilménite (43%), l’yttrium (43%), chrome (40%), vanadium (30%), bauxite (22%), graphite (21%) et du zircon (20%).

« Le rapport, qui révèle aussi que l’Afrique détient 19 % des réserves mondiales de métaux nécessaires à la fabrication d’un véhicule électrique standard alimenté par une batterie, souligne que le continent est encore peu exploré puisqu’il possède la plus faible concentration de richesses minérales connues dans le monde.  Une exploration plus poussée pourrait ainsi révéler de nouveaux gisements de minéraux critiques. Mais même dans l’état actuel des choses, il est indéniable que le continent joue déjà un rôle très important dans la réalisation des objectifs de réduction des émissions à l’échelle globale », conclut notre confrère.

Dépenses publiques : le FMI avertit la France

Le FMI appelle la France à recadrer ses dépenses publiques.

Les institutions de Breton Woods sont taxées à tort ou à raison d’être des donneurs d’ordres aux pays en développement. Même si une fois n’est pas coutume, le FMI vient de montrer qu’il peut tutoyer aussi les grandes économies du monde. Et c’est ce qu’il a fait avec la France.

En effet, « la France, l’un des principaux partenaires de l’Afrique, a récemment reçu des « avertissements » du Fonds Monétaire International à propos de la qualité de ses dépenses publiques. L’institution estime en effet, que bien que la réponse budgétaire de la France aux chocs successifs de la période 2020 à 2022 ait été rapide et efficace, elle a été coûteuse, ce qui a réduit son espace budgétaire et accru sa dette publique en comparaison avec d’autres pays de même importance dans la zone euro », fait savoir l’Agence Ecofin.

Notre confrère ajoute que dans un rapport daté du 28 février 2023, les experts du FMI soulignent aussi, que l’augmentation des dépenses pour des secteurs comme la santé, la sécurité sociale ou encore l’éducation au cours des trois dernières décennies laisse la France avec le ratio de dépenses le plus élevé en Europe. Ils recommandent ainsi à la France d’inverser cette tendance avec des réformes structurelles pour reconstruire les tampons fiscaux qui ont été érodés par la forte réponse budgétaire aux chocs successifs de 2020-2022.

« En résumé, le FMI reproche à la France de dépenser plus que ce que son économie produit, et cette situation risque de ne pas changer à court terme. Les prévisions économiques de 2023 pour le pays sont préoccupantes : la croissance économique sera très faible à 0,7%, le déficit budgétaire sera le plus élevé d’Europe à 5% (au-dessus de la norme de convergence de la zone euro de 3%), et le déficit commercial a atteint en fin décembre 2022 son niveau le plus élevé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, à savoir 164 milliards € », précise l’Agence Ecofin. En termes clairs, le FMI demande à la France de procéder à des ajustements structurels, comme la réforme difficile des retraites, pour maintenir une politique budgétaire viable.

Rassemblées par

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Sources : Sika Finance ; Agence Ecofin ;

Afrimag ; Africa Intelligence

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