Des “ terroristes” derrière le clavier

Au moment où le Burkina s’emploie à relever le défi de la sécurité avec des résultats militaires de plus en plus probants, comment comprendre que des individus s’échinent à vouloir à tout prix ouvrir d’autres fronts ? On l’aura constaté ces derniers jours; une pluie d’informations de sape, de désarticulation et d’abrutissement de la société tombe dru sur les Burkinabè, affectant leur état psychologique déjà fragilisé par les nombreuses attaques terroristes.

Cela se traduit par ces appels aux massacres, à la défiance de l’autorité, à l’affrontement intercommunautaire, ou encore par de fausses informations sur des attaques imminentes, de l’instauration d’un couvre-feu, des augmentations de prix de produits de grande consommation, des accusations et des révélations pour le moins farfelues. C’est à la limite consternant ! On assiste ainsi à une sorte d’assaut à base de fake news, de gavage d’alertes insensées, par une armée d’impies coalisés, écumant le cyberespace pour répandre à la volée, à travers textes, sons et images, de forts sentiments aux relents de haine, de pessimisme de désespoir, etc.

Les discours haineux, les appels à ostraciser des communautés à coup sûr, ressemblent, à s’y méprendre, à une guerre terroriste. Ou à tout le moins, à une stratégie bien outillée par les communicants liés à ces groupes de tueurs sans foi ni loi. Qu’il nous souvienne, dans leur début, croyant pouvoir démultiplier les raisons de leurs attaques sordides sur le Burkina, les terroristes avaient trouvé judicieux de chercher coûte que coûte à mettre en conflit deux entités nationales.

Ils avaient voulu la guerre des communautés. Pour ce faire, ils étaient entrés dans une stigmatisation sans frais, indexant des communautés jugées victimes qui payeraient le lourd tribut d’une stigmatisation voulue et programmée. Pour atteindre leurs objectifs hasardeux, ils mettaient en accusation certains comme coupables d’exactions planifiées pour porter atteinte à la vie des autres. Ayant constaté que la mayonnaise ne prenait pas, ces mêmes individus avaient changé leurs fusils d’épaule, appelant de tous leurs vœux, à une guerre inter-religieuse.

Dans un pays cité comme modèle pour la tolérance de ses filles et fils dans les religions différentes. A la vérité de leur mode opératoire, les Burkinabè peuvent se soulager, parce que ces individus lâches, cachés derrière les claviers de leurs ordinateurs, ne connaissent pas le peuple burkinabè. Notre vivre-ensemble a connu des péripéties qui ont cultivé un pont entre nous, au lieu du mur qu’ils veulent dresser. Le métissage religieux et communautaire est une donne jamais démentie au pays des Hommes intègres.

C’est chez nous que des évêques assistent à la prière de Ramadan ou de Tabaski et des musulmans répondent à l’invitation à une rupture de jeûne chez le Cardinal. Rien que le weekend dernier, cet élan de cohabitation religieuse s’est manifesté avec la présence du président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger et d’un représentant de la Fédération des Eglises et missions évangéliques à l’installation du président de la Communauté musulmane du Burkina Faso.

Tirer sur cette fibre ethnico-religieuse, c’est bien perdre son temps et son énergie. C’est pourquoi les Burkinabè de toutes confessions, de différentes communautés ethniques, doivent se départir de ce discours haineux qui, comme par coïncidence, est débité au moment où l’hydre terroriste ne parvient plus à cacher son « exaspération » vis-à-vis des forces de défense et de sécurité. Les discours qui circulent sur les réseaux sociaux sont donc la preuve que les efforts de nos soldats paient.

Du reste, au-delà de ce vacarme, disons-le ainsi, il y a manifestement une gêne dans le camp des terroristes qui, à leur corps défendant, s’en prennent aux civils sans armes et plastronnant dans des vidéos où ils se présentent comme des justiciers. Si parmi les Burkinabè, il s’en trouve qui mordent à cet appât démagogique, l’Etat peut se donner les moyens de les débusquer et leur infliger le sort qu’ils méritent.

Il y a bien sûr des terroristes en armes et des terroristes derrière des claviers qui, en réalité, œuvrent tous pour la même cause : lézarder le socle de l’unité nationale, endeuiller. Les Burkinabè dignes ne doivent pas se laisser distraire par ces oiseaux de mauvais augure bercés d’illusion de pouvoir. Il nous faut impérativement ériger des remparts contre ces charlatans tapis dans l’ombre.

Par Assetou BADOH/GUIRE

badohassetou@yahoo.fr

1 COMMENTAIRE

  1. Belle caricature de la situation actuelle que traverse le Burkina Faso c’est triste que les mêmes causes produisent les mêmes effets. A mon avis il faut changer le fusil d’épaule absolument voir même le partenariat si nous voulons réellement vaincre le terrorisme sur notre territoire.