Gestion intégrée des frontières : des acteurs renforcent leurs connaissances

A l’occasion de la 11e édition de la Journée africaine des frontières, les participants ont pu renforcer leurs capacités sur des thématiques telles que les règlements des conflits frontaliers, la gestion des ressources naturelles partagées.

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, à travers la Commission nationale des frontières, a initié, le mercredi 9 juin 2021, un atelier de formation en gestion intégrée des frontières au profit des acteurs de la région du Centre-Ouest.

Une cinquantaine d’acteurs frontaliers de la région du Centre-Ouest a pris part à l’atelier de formation sur la gestion intégrée des frontières. L’atelier d’une journée s’est tenu en marge de la célébration de la 11e édition de la Journée africaine des frontières tenue à Léo, le lundi 7 juin 2021. Des thématiques telles que les référentiels de gestion des frontières, la matérialisation des frontières, les règlements des conflits frontaliers, la coopération transfrontalière, la gestion des ressources naturelles partagées et la coopération sécuritaire ont permis aux participants de renforcer leurs capacités.

Au cours de l’atelier, les participants ont aussi fait part de leurs préoccupations. Il s’agit, entre autres, de la formalisation d’un cadre de concertation de coopération transfrontalière entre le Burkina Faso et le Ghana, les tracasseries liées à la libre circulation des personnes et des biens et la gestion des espaces pastoraux. Selon la secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières (CNF), Léontine Zagré, il est prévu dans la prise en compte des préoccupations soulevées, la réactualisation du projet d’accord-cadre, portant sur l’institutionnalisation des rencontres périodiques entre les autorités administratives frontalières des deux pays. Cet accord, a-t-elle déclaré, va permettre d’accompagner les collectivités territoriales frontalières pour la création d’un espace de coopération transfrontalière et partant, la mise en place d’un groupement local de coopération transfrontalière de ces deux pays.

« Les frontières sont comme les limites d’une parcelle pour un individu. Lorsqu’elles ne sont pas suffisamment mises en valeur où que les limites ne sont pas maîtrisées, il est indéniable que les voisins vont empiéter sur cette parcelle ou exploiter illégalement les biens qui y sont entreposés », a-t-elle relevé. Mme Zagré a indiqué que la matérialisation des frontières et la gestion de façon intégrée des espaces frontaliers demeurent un souci de tous les pays. C’est dans cette dynamique, a-t-elle poursuivi, que le gouvernement a adopté des référentiels pour la gestion des frontières. « Ces référentiels se présentent comme des documents d’orientation pour l’ensemble des acteurs intervenant dans le développement du pays », a-t-elle précisé.

Tout en saluant l’initiative de la tenue de l’atelier dans sa province, le haut-commissaire de la Sissili, Sié Aristide Mohamed Kam, a souhaité que ce cadre soit formalisé le plus tôt possible afin de faciliter la collaboration avec la partie ghanéenne. Pour lui, la barrière linguistique ne doit pas constituer un frein à la coopération transfrontalière entre les deux peuples. Il a cependant mentionné l’absence d’accord avec le Ghana dans le domaine de la transhumance. Car, celle-ci pose des problèmes aux éleveurs lorsqu’ils veulent franchir la frontière avec leurs troupeaux. Qu’à cela ne tienne, les participants se sont familiarisés avec les outils dans le domaine de la gestion des questions de la transhumance et les actes réglementaires que les bergers doivent avoir avant de traverser les frontières.

Olivier Alexandre NIGNAN
AIB/LEO

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