Grande mare de Dori : des actions en vue pour sa sauvegarde

La direction générale de l’agence de l’eau du Liptako a organisé un atelier de concertation sur les problématiques et la protection de la grande mare de Dori, le mardi 6 juin 2023. A l’issue des échanges, des recommandations ont été formulées pour sa sauvegarde.

C’est dans le cadre de ses missions de protéger de façon durable les ressources en eau de son espace de compétence que la direction générale de l’agence de l’eau du Liptako a initié un atelier de réflexion sur les problématiques de la grande mare de Dori ,le mardi 6 juin 2023. Le directeur général de l’agence de l’eau du Liptako, Constantin Nikiéma, a d’emblée précisé que l’objectif est de mener la réflexion sur les problèmes qui menacent la grande mare et de dégager des pistes de solutions à même de la protéger. En effet, a-t-il rappelé, autrefois, la grande mare de Dori servait de zone de fourrage, à abreuver le bétail, aux activités domestiques et à la culture maraichère. Malheureusement, a-t-il déploré, celle qui faisait la fierté de Dori est confrontée à des problématiques qui menacent sa disparition au grand désarroi de la population. « Elle est malmenée par le changement climatique, les actions anthropiques contribuent à une part importante à l’ensablement et à l’envasement de sa cuvette. L’ensablement est dû au fait que l’érosion hydrique déverse et charrie des matériaux comme le sable et les déchets solides qui bouchent la mare », a décrié Constantin Nikiéma. Sur le terrain, s’est-il inquiété, le constat est macabre dans la mesure où les eaux usées domestiques coulent directement dans la mare tandis que cette même eau est utilisée pour la consommation, la baignade, la lessive, foulant ainsi aux pieds les mesures élémentaires d’hygiène. Par ailleurs, il a ajouté que la défécation à l’air libre y est pratiquée par les occupants des concessions construites sur les berges de la mare. Aussi, a-t-il insisté, les pratiques agricoles néfastes et l’érosion éolienne menacent la disparition de la mare. Dans l’optique d’échanger et de trouver des solutions idoines à tous ces problèmes qui menacent la grande mare de Dori, l’atelier a regroupé divers acteurs. Il s’agit entre autres des responsables des Organisations de la société civile (OSC) intervenant dans la protection et la sauvegarde de la grande mare, des maraichers utilisant les berges de la mare, des services techniques déconcentrés, des collectivités territoriales ainsi que des filles et fils de Dori.

Délimiter une bande de servitude

De façon unanime, les participants ont formulé des recommandations qui se résument, entre autres, à la délimitation d’une bande de servitude, la réalisation d’un périmètre pour la pratique de la maraicher-culture et au reboisement des berges de la mare en vue de freiner l’ensablement et l’envasement. C’est pourquoi, M Nikiéma a exhorté l’ensemble des parties prenantes, les usagers et surtout les OSC, à accompagner ses services à sensibiliser davantage les populations à entretenir la mare en mettant en œuvre les recommandations. Pour ce faire, la responsable de l’entreprise Andal ingénierie conseil, Djalika Dicko, a indiqué que dans le cadre de l’exécution du projet Eau clé du développement durable (ECDD), il est prévu la délimitation de la grande mare de Dori en mettant des balisages sur 22 kilomètres. En clair, a-t-elle dit, la mission de son entreprise qui s’entendra de mi-juin à la fin du mois de juillet 2023, consistera à réaliser 440 balises dont chacune sera implantée sur 50 mètres. A l’issue de la rencontre, le secrétaire général de la région du Sahel, Abdoul-Karim Zongo, a félicité tous les participants pour les échanges francs et les recommandations constructives formulées. De son avis, le problème d’eau est une affaire de tous. C’est pourquoi, il a rappelé que dans un passé récent, la grande mare de Dori a fait la fierté des habitants de la ville et des villages riverains au regard de son immensité et son usage social et économique.

Souaibou NOMBRE Snombre29@yahoo.fr

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