Le Ramadan et la famille : de quelle polygamie parle-t-on ?

Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux.
Louanges infinies à Allah, le Juste qui aime la justice, les personnes justes et nous enjoint à la justice en toutes circonstances. Puisse-t-Il déverser abondamment et de manière ininterrompue, Sa paix et Ses bénédictions sur Son bien-Aimé Mouhammad et sur l’ensemble des croyants de tous les temps.
La polygamie qui est le mariage entre une personne et plusieurs conjoints a deux variantes à savoir la polygynie et la polyandrie. Cette dernière désigne le mariage entre une femme et plusieurs hommes alors que la polygynie désigne le mariage entre un homme et plus d’une femme. C’est cette deuxième variante qui est acceptée et agréée par l’Islam. Dans cette chronique, nous utiliserons de manière indifférenciée les termes polygamie et polygynie.

La polygamie fait l’objet de tellement de controverses, même dans le rang des musulmans, non pas sur son caractère licite parce qu’il n’y a aucun doute là-dessus à partir du moment où Allah l’a consacrée. Le problème réside dans sa pratique. En effet, certaines femmes, au regard de ce que certains hommes ont fait de la polygamie, ne rêvent même pas en faire partie.

L’une des conditions essentielles pour observer la polygamie est d’observer la justice entre les épouses. Cette justice ne signifie pas l’égalité d’amour entre les épouses parce qu’on entend souvent qu’un cœur ne peut aimer de la même manière plusieurs personnes. Il n’a jamais été question d’aimer de la même manière sans quoi les parents auraient été capables d’aimer leurs enfants exactement de la même manière. La justice dont il est question doit être respectée au niveau du traitement entre les épouses. Allah met en garde celui qui ne peut l’observer à rester monogame. Et le Prophète de prévenir que celui qui traite mal ses épouses viendra le jour dernier en trainant une partie paralysée.
Pourtant, il y a des hommes, qui dans leurs comportements font preuve d’injustices notoires entre les épouses. Des épouses ainsi que leurs enfants sont laissés à eux-mêmes par rapport à leurs charges. D’autres hommes, malgré l’existence du mariage abandonnent totalement une partie de la famille. C’est un grand péché qui est commis ainsi et ce n’est point le modèle du Prophète, c’est même une trahison. D’autres, parce qu’ils veulent prendre plus de cinq (5) femmes disent avoir prélevé une des femmes en aumône comme si elle était un bien.

La fuite de leurs responsabilités par d’autres hommes fait que le chao règne dans la famille. Les femmes se combattent et certaines vont jusqu’à fréquenter les lieux occultes pour des pratiques de sorcellerie, donc de mécréance à l’encontre de leurs coépouses ou de leurs enfants. Alors que le Prophète prévient que celui qui les fréquente, Allah n’a nul besoin de sa prière pendant quarante (40) jours. Entre les enfants, on en parle pas, tellement la situation est grave.

Et il sied de souligner que ces comportements de travers n’ont rien à avoir avec la religion de miséricorde et de justice qu’est l’Islam. D’autres hommes se comportent comme si les femmes sont sans cœur. Il y a des femmes qui ne sont informées du remariage de leurs maris qu’avant juste la célébration ou après et sans qu’elles ne soient aucunement impliquées. Pourtant, leurs vies seront impactées, leurs droits touchés. Il s’agit, avant tout, de discuter avec elles pour revoir les projets de vie afin de préserver l’harmonie et la concorde des familles. Malgré l’existence de la foi, elles demeurent des humains.
Si la polygamie était bien pratiquée dans nos communautés, elle aurait, par exemple, permis à beaucoup de veuves, de femmes divorcées et de célibataires très avancées en âges de bénéficier de la chaleur et de l’accompagnement de la famille.
Oh notre Seigneur, montre-nous la justice, fais-nous aimer la justice et fais-nous vivre la justice en nous éduquant à la justice.

Oh notre Seigneur, préserve-nous de tout ce qui mène à Ta colère.
Oh notre Seigneur, fais-nous prendre conscience de nos responsabilités et permets-nous de les assumer convenablement pour Ta face.
Oh notre Seigneur, Tu es le Pardonneur et Tu aimes pardonner. Alors, pardonne-nous.
NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.

Dr Inoussa COMPAORE
Imam de l’AEEMB
et du CERFI

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