Campagne 2022 de commercialisation de la noix de cajou : Le prix du kilogramme fixé à 330 F CFA bord champ

Le gouverneur du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo (milieu) : « C’est une filière très porteuse qui recommande beaucoup d’encadrement ».

Le Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIA-B) a lancé, le samedi 26 février 2022 à Gaoua, dans la région du Sud-Ouest, la campagne de commercialisation de la noix brute de cajou. Pour cette campagne, le prix plancher du kilogramme de la noix de cajou bord champ est fixé au minimum à 330 F CFA, contre 300 F CFA en 2021.

C’est parti pour la campagne 2022 de commercialisation de la noix de cajou. Pour cette année, le prix plancher ou prix minimum garanti du kilogramme de la noix bord champ est fixé à 330 F CFA, contre 300 F CFA en 2021. De même, le montant du prélèvement à l’exportation et la réexportation du kilogramme de noix brute de cajou est fixé à 25 F. La campagne a été lancée, le samedi 26 février 2022 à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest par le Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIA-B).

Le président du CIA-B, Ibrahim Sanfo, a insisté qu’il est interdit de vendre l’anacarde en dessous de ce prix mais c’est possible d’aller au-delà. « Nous avons pris tous les dispositifs pour le respect de ce prix afin de permettre aux producteurs de rentrer dans leurs fonds. Il faut faire comprendre aux producteurs que nous sommes dans un monde de business et qu’en deçà de ce prix, ils ne doivent pas vendre.

Nous les invitons à ne pas brader et surtout dénoncer ceux qui voudraient le faire », a lancé Ibrahim Sanfo. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo, s’est félicité de la tenue de la cérémonie de lancement de la campagne dans sa région, 2e du pays en matière de production. Pour lui, la filière de l’anacarde est très porteuse et a besoin d’encadrement. « Pour cette saison, je pense que le ministère en charge du commerce va veiller, avec les acteurs, à l’effectivité de ce prix pour qu’on ne brade pas la production.

Ainsi, les producteurs pourront avoir des revenus avec le fruit de leur labeur », a plaidé Emmanuel Zongo. En outre, il a relevé que les unités industrielles de transformation peinent à prendre de l’envol dans le Sud-Ouest. Pour ce faire, le gouverneur a appelé à des actions afin de booster la rentabilité de la filière dans la région.

Des sous-produits faiblement valorisés

La qualité de la noix de cajou produite au Burkina Faso s’est améliorée, selon les acteurs.

Dans la même lancée, le parrain de la cérémonie de lancement de la campagne, par ailleurs président de la délégation consulaire des Hauts-Bassins de la CCI-BF, El hadj Al Hassane Sienou, a fait remarquer la quasi inexistence du maillon de la transformation de la noix de cajou. Une situation peu reluisante, selon lui, et qui commande d’agir. Ce lancement étant placé sous le thème « Filière anacarde : quelle stratégie pour plus de valeur ajoutée locale ? », le parrain a donc invité les opérateurs économiques de la région à pousser davantage la réflexion.

« Quant à nous, nous nous engageons à accompagner les initiatives qui en découleront ce, pour corriger cette image de la région », a promis M. Sienou. Le président du CIA-B, Ibrahim Sanfo, a notifié que l’organisation tournante (Banfora en 2021) des cérémonies de lancement vise à s’approcher des zones de production afin de s’enquérir des difficultés et voir dans quelle mesure intervenir pour permettre aux acteurs de la chaine de vivre de leur labeur.

« Avec les efforts consentis par l’ensemble des acteurs intervenant dans la filière, le Burkina Faso s’est fait une place parmi les pays producteurs de l’anacarde du monde. En termes de qualité, le KOR (mesure de la qualité) de la noix produite au Burkina s’est amélioré et oscille en moyenne entre 47 et 49% », a informé Ibrahim Sanfo. Cependant, a-t-il martelé, la filière anacarde fait face à de grands défis et est confrontée à bien de contraintes et le manque à gagner est énorme. « Moins de 10% de la production nationale est transformée à l’échelle locale et les sous-produits sont faiblement valorisés. Ce constat peu reluisant nous commande de redoubler d’efforts », a-t-il dit.

Joseph HARO

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