La campagne agricole humide 2025-2026 a effectivement démarré dans la région du Nazinon (anciennement Centre-sud) avec une bonne physionomie des cultures, en cette deuxième décade du mois de juillet. Une situation qui suscite, selon les acteurs, de l’espoir quant à de bonnes récoltes en fin de saison.
Dans la parcelle d’exploitation agricole familiale de Biraogo Laurent Guira, à Guiba, dans la province du Zoundwéogo (Manga), tous les semis ont levé et les plantes présentent une physionomie satisfaisante, en cette deuxième décade du mois de juillet 2025. Le maïs qui constitue sa principale spéculation est déjà haut, d’environ une trentaine de centimètres. Les autres cultures, à savoir l’arachide, les petits poids et le haricot sont également en pleine levée avec des feuillages denses, signe d’un bon arrosage. Depuis le début du mois de juillet en effet, les précipitations sont régulières, au grand bonheur de M. Guira. Les inquiétudes liées au démarrage tardif de la campagne, dit-il, ont laissé place à l’espoir. « Nos champs sont très promoteurs et si nous continuons à avoir de bonnes pluies, les recoltes seront excellentes », soutient-il.
Cette situation est globalement observée à l’échelle régionale, selon le directeur régional de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques du Nazinon, Honoré Onadja. « Dans la province du Zoundwéogo comme celle du Bazèga et du Nahouri, la majorité des cultures sont au stade de levée. Seules les cultures de rente comme le niébé sont, à quelques endroits, au stade du semis », a-t-il indiqué.
Un objectif de 320 862 tonnes de céréales
Pour le directeur régional chargé de l’agriculture du Nazinon, la physionomie générale des cultures, en ce début de campagne, rassure notamment quant à l’atteinte des objectifs au niveau régional. En perspective, a-t-il rappelé, le Nazinon vise, en fin de campagne, une production totale de 320 862 tonnes de céréales, 84 681 tonnes de cultures de rente et 50 240 tonnes pour les autres cultures vivrières. Honoré Onadja s’est dit convaincu que si durant la saison, des longues poches de sécheresse ne se manifestent pas, ces objectifs sont réalisables. Il a souligné qu’avant le début de la campagne, le gouvernement a consenti d’importants efforts pour soutenir les producteurs à cet effet. A titre d’exemple, il a cité l’aménagement de 1 258 hectares de basfond et de 66 hectares de périmètres irrigués, ainsi que l’octroi à prix subventionné aux producteurs de 552 tonnes de semences, 2 460 tonnes d’engrais NPK et urée et 170 tonnes de fumures organiques. « En plus de cela, des semences fourragères ont été mises à leur disposition dont 100 000 boutures de maralfafa et 66 tonnes de semences fourragères », a-t-il confié. L’assurance de M. Onadja quant à de bonnes récoltes s’explique aussi par la nature des semences mises à la disposition des producteurs. Selon lui, ces semences sont à cycle court et mieux adaptées aux aléas climatiques qui caractérisent la situation environnementale actuelle.
1 010 hectares labourés gratuitement
Un autre appui significatif de son département aux producteurs est l’accompagnement pour les labours, grâce aux 23 tracteurs et 10 motoculteurs déjà réceptionnés par la région dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative présidentielle « Offensive agropastorale et halieutique ». A ce sujet, M. Onadja a indiqué que ces équipements ont permis de labourer, à ce jour, au niveau régional, 1 723 hectares dont 1 010 hectares gratuitement, alors que ces opérations culturales se poursuivent toujours sur le terrain.
Bénéficiaire du labour gratuit, Biraogo Laurent Guira, a salué cette initiative du gouvernement qui soulage énormément les producteurs. « Je félicite aussi le gouvernement parce que, cette année, c’était vraiment spécial. Les engrais et les semences subventionnés sont arrivés à temps, contrairement aux années précédentes », a-t-il ajouté, non sans plaider pour l’augmentation de leur quantité lors des prochaines campagnes.
Selon le directeur régional chargé de l’agriculture du Nazinon, l’ensemble des efforts d’accompagnement du gouvernement aux producteurs qui se poursuivront tout le long de la campagne agricole humide concourent à l’atteinte des objectifs de l’Offensive agropastorale et halieutique dont le principal est la réalisation de la souveraineté alimentaire du Burkina Faso. C’est aussi dans cette optique, dit-il, que le ministère en charge de l’agriculture a œuvré à rapprocher les agents techniques des producteurs afin de les aider à surmonter les éventuelles difficultés auxquelles ils pourront être confrontés. « J’invite vraiment les producteurs de notre région à être à l’écoute de ces agents et à suivre leurs conseils pour réussir, ensemble, cette campagne agricole humide », a conclu Honoré Onadja.
Mamady ZANGO
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