Candidature à l’AIEA «C’est une opportunité d’impacter l’Afrique», Dr Lassina Zerbo

Actuel secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Dr Lassina Zerbo, est en lice pour le poste de directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie nucléaire (AIEA). Présent à Bruxelles en Belgique pour prendre part au 6e Rebranding Africa Forum (RAF), il a bien voulu évoquer avec Sidwaya, les raisons de sa candidature et ses chances face à trois autres challengers.

Sidwaya (S.) : Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la tête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ?
Lassina Zerbo (L. Z.) : Je suis candidat au poste de directeur général de l’AIEA. D’abord, parce que je suis nommé par le Burkina Faso, et sponsorisé par la Commission africaine de l’énergie nucléaire et aussi endossé par l’Union africaine. Donc c’est porter le drapeau de l’Afrique que de pouvoir être candidat à ce poste prestigieux. Si je suis candidat aussi, c’est dû à l’expérience que j’ai acquise dans un domaine assez similaire, au Secrétariat exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). Ce sont deux organisations complémentaires. Mais, l’AIEA va au-delà du désarment, parce que c’est l’atome pour la paix. Il y a des retombées pour les pays en développement. Elles peuvent bénéficier à l’agriculture, à la médecine nucléaire, à la conservation des aliments et à la recherche de l’eau. Il y a beaucoup plus d’impact que ce que je fais et qui donne la prospection que l’on travaille pour les pays développés seulement. C’est une opportunité pour moi d’impacter beaucoup plus l’Afrique et les pays en développement, dont je me sens beaucoup plus proche.

S. : Quelles seront vos ambitions, une fois élu ?
L. Z. : Etre élu à la tête de l’AIEA, serait un prestige. L’on est dans une situation exceptionnelle où le DG est décédé. Donc ils ont accéléré le processus de recrutement d’un nouveau dirigeant. Il y a un budget qui est déjà voté, un plan à moyen terme déjà adopté. On est obligé d’aller dans cette dynamique, comment on peut apporter sa touche personnelle. Cette touche viendra forcément de l’expérience déjà acquise. Elle nous permettra d’apporter un peu plus que ce qui est attendu au niveau de l’AIEA. Ce qui m’intéresse, c’est surtout l’impact pour les pays en voie de développement. Parce que ce que je fais au niveau de l’OTICE, c’est surtout le désarmement. Ce n’est pas le quotidien d’un pays comme le Burkina Faso. Mais au niveau de l’Agence internationale de l’énergie atomique, on a des impacts immédiats sur le développement. J’ai tantôt parlé de l’agriculture, de la médecine nucléaire… Nous avons déjà des centres qui se développent au Burkina. J’espère, si je suis élu, pouvoir axer mon action sur ces aspects, et faire bénéficier les pays en voie de développement le mieux possible.

S. : Trois autres candidats dont une femme sont en lice. Quelles sont vos chances ?
L. Z. : Si on n’a pas de chances, on ne se présente pas. C’est comme un match de football. Quand vous y allez, c’est pour gagner. Mes chances iront avec les pensées positives et les prières que les Burkinabé donneront à cette candidature.

S. : L’un des grands bailleurs de fonds que sont les Etats-Unis se sont retirés à cause justement du nucléaire iranien. Comment comptez-vous gérer ce dossier ?
L. Z. : Le dossier iranien est un dossier assez sensible. C’est une des questions politiques que le futur DG va gérer immédiatement. Mais les questions politiques sont ramenées au niveau des Etats. Ce sont eux qui définissent la politique qui est implémentée par le DG. Il faut aller avec beaucoup de tact, essayer de construire la confiance au niveau des Etats et voir comment mener les dirigeants à adhérer ou à reconnaitre cet accord comme étant un pas nécessaire vers le désarmement que nous voulons tous.

Interview réalisée par Djakaridia SIRIBIE
De retour de Bruxelles
(Belgique)

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