Centre d’instruction des troupes aéroportées: « Attérisage » réussi pour 300 stagiaires parachutistes

Le Centre d’instruction des troupes aéroportées (CITAP) du Groupement commando parachutiste (GCP), basé à Bobo-Dioulasso organise la campagne 2025 de saut parachutiste du 15 au 29 juin 2025. Pour cette session, 500 stagiaires militaires sont initiés au saut parachutiste, après un mois de formation théorique et de préparation physique. L’exercice touche à sa fin pour la première vague de 300 stagiaires, désormais engagés dans la phase pratique des sauts. C’est dans ce cadre que les responsables ont permis l’immersion de la presse dans l’univers de la formation des troupes aéroportées.

Bobo-Dioulasso, 6 heures du matin. Le ciel, encore pâle, s’éveille lentement alors qu’un ballet militaire méthodique s’enclenche sur le tarmac de l’aéroport international de
Bobo-Dioulasso. Sous les projecteurs jaunes d’un soleil naissant, les premiers bruits
de bottes martèlent le bitume. Ce sont les militaires stagiaires de la campagne
2025 de saut parachutiste du Centre d’instruction des troupes aéroportées (CITAP)
qui s’apprêtent pour les sauts para, phase décisive pour valider leur passage au centre
d’instruction. Les uns sont à leur sixième et dernier saut, les autres à leur cinquième
saut ce lundi 23 juin 2025.

Il est à peine 6h 30mn. Les moteurs des véhicules militaires ronronnent en arrière-plan tandis qu’à proximité de la terrasse d’embarquement, une file disciplinée de stagiaires, casques sur la tête et parachutes en bandoulière, se forme. On lit dans leurs
regards une détermination mêlée d’adrénaline montante.

Ils sont près de 300 ce matin, venus parfaire leur formation avec l’espoir de décrocher le
prestigieux Brevet militaire de parachutiste (BMP). Derrière eux, les instructeurs s’affairent
dans une rigueur toute militaire. Les ordres fusent. « Attachez les gaines », lance
un instructeur d’une voix grave et autoritaire.

Tout doit être vérifié, contrôlé, ajusté.

Une équipe mixte de moniteurs burkinabè et marocains supervise l’équipement des
parachutes. Ces derniers, venus du Royaume du Maroc, ont été dépêchés pour appuyer
cette phase cruciale de la formation. Casques vissés sur la tête, gants impeccables,
les encadreurs passent en revue chaque détail : sangles, poignées d’ouverture, attaches
ventrales. Le moindre faux pli est rectifié. « Un saut, ce n’est pas un jeu.

Tout est question de préparation, de confiance et de rigueur », lance un moniteur, le regard concentré sur l’ajustement du parachute dorsal d’un stagiaire. Tout cela se déroule sous les regards attentifs du Commandant de la deuxième région militaire, le lieutenant-colonel
Lassané Porgo et du commandant du Groupement commando parachutiste (GCP),
Honoré Tampougré Sia, venus galvaniser les stagiaires ainsi que les encadreurs. Ils en ont
profité pour briefer les journalistes présents sur le déroulement de la formation et les objectifs visés à travers cette campagne de saut. Parmi les hommes, des femmes.

Quinze militaires féminins incarnent cette féminisation progressive, mais résolue des
troupes d’élite africaines. Silencieuses, mais fières, elles se tiennent dans les rangs,
prêtes à affronter, au même titre que leurs frères d’armes, les exigences de ce rite initiatique militaire. 7h 30mn, le gigantesque cargo militaire stationné sur le tarmac rugit, prêt à décoller avec ses passagers du jour. Les équipes
d’embarquement donnent le signal.

Embarquement à haute intensité

Par escouades, les premiers parachutistes s’avancent, saluent, s’alignent, puis prennent
place dans l’oiseau volant en file indienne. L’intérieur de l’appareil, austère, est rythmé
par le bruit sourd du moteur.

Assis en file indienne, le dos droit, les stagiaires fixent le vide devant eux, concentrés. Il ne
reste plus qu’à attendre le décollage. C’est le début d’une descente vers l’épreuve. La peur
pour eux se lisait sur les visages des scribouillards venus conter l’évènement. « L’objectif de ce stage est d’aguerrir le personnel des Forces armées nationales ainsi que celui des pays amis qui nous en expriment le besoin.

Il s’agit de les amener à cultiver l’esprit de dépassement de soi, à apprendre à vaincre la peur, à se préparer à l’engagement opérationnel et à la prise de décision », nous soufe le commandant adjoint du GCP, chef de bataillon Sami David Palm. A l’en croire, ce stage s’adresse particulièrement aux personnels destinés à exercer des fonctions de commandement, notamment les officiers et les sous-officiers.

Il leur apporte un avantage supplémentaire qui leur permet, une fois déployés en unité, que ce soit au sein des troupes aéroportées ou dans d’autres composantes, de répondre
efficacement aux exigences opérationnelles de leurs armées respectives. A l’intérieur du
Camp Ouézzin Coulibaly, la zone de saut est déjà balisée. Des officiers et techniciens scrutent le ciel.

Les journalistes, eux aussi, s’installent à distance, les objectifs braqués vers les nuages. Puis, comme une envolée d’oiseaux bien dressés, les premiers parachutes s’ouvrent. Ils se déploient dans un ballet silencieux, presque poétique. Les uns après les autres, les stagiaires touchent le sol, se relèvent, replient leur voile avec discipline avant de
rejoindre leurs encadreurs pour le débriefing immédiat. Ce stage 2025, sous l’égide du chef de bataillon Sami David Palm revêt une dimension stratégique au-delà des frontières. Dix pays ont fait confiance au Burkina Faso pour former leurs militaires. Il s’agit du Cameroun, du Tchad, du Djibouti et du Togo.

Une coopération militaire sud-sud pleinement assumée. « Nous voulons faire du CITAP un
centre d’excellence dans la sous-région. Et cela passe par la rigueur, le professionnalisme et l’ouverture aux pays frères », lance le commandant adjoint du GCP aux animateurs des médias.

Le message est clair ! « Face aux menaces régionales, la mutualisation des savoir-faire et
la formation à l’endurance sont les armes les plus fiables », martèle le chef de bataillon
Palm. Le saut, au-delà de sa prouesse technique, devient un symbole, celui de l’engagement, du courage, de la capacité à agir vite, fort et bien partout.
A la mi-journée, les ultimes parachutistes touchent le sol.

Les visages sont fatigués, mais rayonnants. Le stage touche à sa fin, mais pour ces hommes et femmes, une page nouvelle s’ouvre. Celle de la disponibilité opérationnelle à toute épreuve. Sous les acclamations de leurs encadreurs et collègues, et les flashs d’appareils photos et caméra des hommes des médias, les stagiaires viennent de réussir
avec brio au Brevet militaire de parachutiste.

Noufou NEBIE

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