Commémoration du 15 octobre 1983 : les acquis de la Révolution présentés à la jeunesse

La Convergence de l’espoir a organisé un panel « sur les acquis de la révolution d’août 1983 », le 14 octobre 2019 à Ouagadougou. Cette activité entre dans le cadre de la commémoration du 32e anniversaire de l’assassinat du leader de la Révolution, Thomas Isidore Sankara.

La Convergence de l’espoir s’est fixé pour mission d’inculquer à la jeunesse burkinabè les valeurs de la Révolution démocratique et populaire d’août 1983 à octobre 1987. A l’occasion de la commémoration du 32e anniversaire de l’assassinat du leader de la révolution, Thomas Isidore Sankara, le parti politique  sankariste, a organisé un panel, le 14 octobre 2019 à Ouagadougou, sur le thème : « sur les acquis de la révolution d’août 1983 ». Le président de la Convergence de l’espoir, Dr Jean Hubert Bazié, a expliqué le choix de ce thème par un devoir de mémoire. De son avis, la jeunesse burkinabè a été privée de la connaissance des acquis de l’époque, car ceux qui ont pris le pouvoir en octobre 1987 ont renié cette révolution qui combattait la gabegie, la corruption, le vol et le mensonge et prônait certaines valeurs comme l’intégrité. Pour retracer ce pan de l’histoire, trois témoins de la révolution ont été invités à partager leur expérience. Il s’agit de Jean Emmanuel Ouali, de Batian Bénao, tous deux journalistes de formation et l’économiste Firmin Diallo. M. Ouali a relevé que sous la Révolution, l’accent était mis sur les langues nationales. A cet effet, une stratégie d’alphabétisation en langues nationales a été mise en place.

« Ces langues ont été introduites dans le système éducatif classique et chaque membre du gouvernement avait le devoir de choisir une langue du Burkina pour être alphabétiser », a expliqué celui qui a connu le président Sankara depuis l’école primaire à Gaoua. Le deuxième paneliste, Batian Bénao a abordé plusieurs domaines sous l’ère révolutionnaire. Dans le secteur de l’éducation, il a fait savoir que le régime de l’époque a mis l’accent sur le cycle primaire et secondaire à travers la construction de nouvelles classes. « Le président Sankara a rompu avec les coopérants français qui intervenaient dans les écoles et payés aux frais du contribuable burkinabè à hauteur de 300 000 FCFA par mois pour chaque coopérant. Pour lui, ce montant pouvait servir à recruter 4 à 5 enseignants burkinabè», a soutenu M. Bénao.

Un programme « clair » en place

Au plan économique, le Conseil national de la révolution (CNR) s’est orienté vers une économie auto-centrique tournée vers la transformation des produits locaux. « Dès 1985, le CNR a obligé la Société de brasserie du Burkina a utilisé le maïs burkinabè pour la production de la bière », a cité le conférencier.

Le dernier panéliste, Firmin Diallo a, à son tour, relevé qu’à l’avènement de la révolution, un programme clair de transformation de la société était déjà disponible. « Il se trouve pour l’essentiel dans le discours d’orientation politique prononcé le 2 octobre », a indiqué M. Diallo. Ce discours, a-t-il poursuivi, implique que les entraves au développement du pays comme la domination impérialiste, la dépendance économique et l’appareil d’Etat néocolonial soient combattus. Les transformations devront donc être faites par les populations pour les populations elles-mêmes. Et pour aboutir à ces réformes, plusieurs tâches ont été dégagées comme le découpage du pays en régions diversités socioéconomiques et culturelles, la création des Comités de défense de la révolution (CDR) et la transformation de l’école.

La formation d’une armée nationale populaire à vocation de combattre tout ennemi intérieur et extérieur, le développement d’une politique sanitaire adéquat et la participation des citoyens à la production nationale sont autant d’actions à entreprendre. Selon le conférencier, toutes ces réformes ont permis d’engranger des acquis dont certains font la fierté du Burkina Faso de nos jours. Une position soutenue par le président de La convergence de l’espoir. A l’époque, a-t-il argué, les questions de la femme, de la responsabilité politique, de l’engagement citoyen, de justice nationale et le sacrifice du leadeur par rapport aux citoyens ordinaires étaient au cœur de l’action politique.

Abdoulaye BALBONE &
Nicole Sorgho (Stagiaire)

 

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