Décès du grand imam de Dédougou: El hadj Almâmy Famanta Traoré repose au cimetière route de Tougan

La prière mortuaire s’est déroulée là où l’imam officiait les prières à l’occasion des fêtes de Ramadan et de Tabaski

Décédé le lundi 3 novembre dernier à Ouagadougou, le grand imam de Dédougou, El hadj Almâmy Famanta Traoré a été inhumé, le mardi 4 novembre 2025 à Dédougou. Une marée humaine a pris d’assaut les rues de la ville de Dédougou pour accompagner le défunt guide religieux à sa dernière demeure.

Mort dans sa 63e année, le grand Imam de Dédougou, Almamy Famanta Traoré, a été conduit dans sa dernière demeure, dans l’après-midi du mardi 4 novembre 2025 à Dédougou. Les autorités administratives régionales, militaires et paramilitaires, religieuses, coutumières et la population de la ville se sont mobilisées pour un dernier hommage au guide religieux de la cité de Bankui.

Du domicile mortuaire au secteur 1 de la ville, à la tombe au cimetière route de Tougan, autorités et population ont battu le pavé pour accompagner le défunt à sa dernière demeure. Dans cette ambiance aussi émotionnelle que palpitante, la jeunesse a exigé et obtenu de soulever le corps, s’opposant à l’utilisation de tout moyen de locomotion jusqu’à sa dernière demeure. Il s’est agi pour elle de rendre un ultime hommage à l’imam pour son dernier voyage. Dans le cortège qui accompagnait le défunt, l’on ne cessait d’entendre dire : « Nous avons perdu un grand homme, un rassembleur … ».

Ces murmures sont repris à haute et intelligible voix par celui qui a joué le rôle de muezzin auprès du regretté, Cheick Oumar Koné. « C’était un homme charismatique. Il a su supporter tout le monde. C’est notre baobab qui est tombé », a-t-il lâché. La voix presque inaudible, il a poursuivi que « face à une situation, le grand imam avait la manie de dire de toujours rechercher l’entente plutôt que la vérité ».

L’ancien collègue de travail du défunt, Mamadou Palenfo, au bord du sanglot, a laissé entendre qu’il a connu l’homme, il y a de cela une vingtaine d’années. « Je retiens de lui, un homme de paix. Il a beaucoup œuvré pour la communauté, surtout dans le cadre du dialogue interreligieux allant jusqu’à parrainer des activités du diocèse », a-t-il précisé. L’évêque diocésain de Dédougou, Monseigneur Prosper Bonaventure Ki, a abondé dans le même sens. Présent à l’enterrement de celui qu’il présente comme son confident, il a avoué qu’il y avait de la fraternité entre lui et le défunt imam. « Il était très ouvert dans sa vie et très sincère dans son amitié.

L’imam était un homme plein de qualités », a-t-il souligné. L’évêque diocésain a saisi l’occasion pour présenter, au nom de la communauté catholique, sa compassion à la famille éplorée et à l’ensemble des musulmans de la région des Bankui. Quant au gouverneur, Babo Pierre Bassinga, il a confié que le grand imam était un homme « affable », un pont entre les communautés et un bâtisseur hors pair. Au nom des corps constitués et de l’ensemble des filles et fils de la région de l’ex-Boucle du Mouhoun, il a présenté ses condoléances mues à la famille de l’imam et à la communauté musulmane régionale. Le grand imam que la ville de Dédougou pleure, laisse derrière lui deux veuves, six enfants et une communauté musulmane inconsolables.

Yacouba BELEM

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