L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a organisé une visite terrain suivie d’un point de presse le mardi 9 avril 2019 à Ouagadougou. L’objectif a été d’informer les journalistes sur la situation de la desserte en eau potable et des travaux qui sont en cours pour assurer la continuité du service dans la ville de Ouagadougou et ses environs.
Thérèse Sam, une ménagère, habite le quartier Bassinko. Depuis 7h du matin de ce 9 avril 2019, elle fait la queue devant une borne-fontaine. Après près de 5h d’attente, elle n’a pas encore eu la moindre goutte d’eau dans ses bidons. « L’eau est coupée depuis dimanche. Ce n’est pas facile de vivre dans ce calvaire, encore moins mener une activité génératrice qui nécessite l’usage de l’eau », s’est-elle exprimée.
Comme dame Thérèse, nombreuses sont ces femmes qui souffrent pour s’approvisionner en eau potable surtout en cette période de chaleur. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces coupures ‘’intempestives’’ vécues dans certains quartiers de la capitale. Et de l’avis du Secrétaire général de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), Moumouni Sawadogo, en dehors des coupures dues à certains travaux d’aménagement programmés, certaines perturbations causées par les coupures de courant ou délestages sont dommageables à la fourniture de l’eau.
« La perturbation de la distribution d’eau en cette période chaude est liée essentiellement à certaines pannes qui interviennent sur les installations et qui font que le pompage de l’eau s’interrompt ; les tuyaux se vident. Dès que la situation est rétablie, le temps de remplir les conduites est assez long. Ce n’est pas comme l’électricité où dès que la panne est réparée, il suffit d’un clic pour que tout le système reprenne», a expliqué M. Sawadogo.
Quand la situation commence à s’améliorer, a-t-il dit, les premières personnes qui attendaient impatiemment commencent à se ravitailler. « Cela retarde les chances de l’arrivée de l’eau chez ceux qui sont encore plus éloignés », a étayé le SG de l’ONEA. Il a, de ce fait, avoué que ce n’est pas de gaieté de cœur de constater ou d’entendre les plaintes des populations qui restent des heures voire des jours sans eau. « Nous travaillons jour et nuit pour offrir aux populations des services de qualité », a-t-il dit.
Les entreprises à pied d’œuvre
C’est d’ailleurs cette assertion qui a sous-tendu l’organisation d’une visite terrain avec les journalistes, aux fins de constater les travaux en cours pour soulager les populations de la ville de Ouagadougou et ses environs. Les sites de Tanghin, la station de pompage de Bangpooré, le site de distribution d’eau à Bassinko et le chantier d’intensification du réseau à Yagma ont été les endroits visités.
Une sortie qui a permis aux hommes de médias de constater de visu l’avancée des chantiers. De chaque côté, les entreprises sont à pied d’œuvre pour finir à bonne date l’ensemble des travaux. Parmi ces tâches, il y a la pose et le raccordement des conduites de distribution, la réalisation des branchements, la construction et le raccordement de bornes-fontaines.
Les travaux sont exécutés dans le cadre du projet Ziga II. Lequel projet a débuté en 2015 et prend fin en décembre 2019. Le Coordonnateur dudit projet à l’ONEA, Valentin Sirima, a souligné qu’il y a un total de 11 contrats prévus. Sept ont déjà été réceptionnés et quatre en cours. « Les travaux en cours d’exécution permettront d’amener l’eau jusqu’aux quartiers éloignés tels que Yagma, Bassinko, Rimkieta et Pabré », a affirmé M. Sirima. Mais en attendant, des solutions palliatives sont développées par l’ONEA.
Il s’agit de la distribution de l’eau par le biais de citernes dans les zones dites sensibles.
Elaboré pour améliorer les conditions de vie des populations des zones concernées, le projet Ziga II dont le coût total est de 107,3 milliards F CFA, escompte un certain nombre de résultats.
Il s’agit, selon Valentin Sirima, de l’augmentation de 7500 m3/h de la capacité de production en eau potable à partir du barrage, l’augmentation de la capacité de stockage de 18 000 m3, celle linéaire de conduites d’adduction d’environ 91,2 km et l’accroissement du nombre d’abonnés à travers 52 200 branchements sociaux et 160 bornes-fontaines.
Gaspard BAYALA