
Maître de conférences en informatique, ingénieur polytechnicien de formation, Dr Olivier Lompo est enseignant-chercheur à l’université de Franche-Comté en France et à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne en Suisse. Il y enseigne des modules comme Data mining, Traitement du langage naturel (NLP), Vision par ordinateur, Internet des objets (IoT) et réseaux de capteurs sans fil, Intelligence artificielle (IA) pour les systèmes cyber-physiques, cybersécurité et IA. Ses travaux de recherches portent sur l’optimisation intelligente de l’allocation des ressources et de la transmission de données dans les réseaux de capteurs sans fil à l’aide de l’IA distribuée. Dans cette interview, il fait l’état des lieux de l’IA dans le monde, aborde les enjeux et défis liés au développement de l’IA en Afrique. A travers la Maison de l’IA du Burkina Faso qu’il a lancée en juillet 2025, Dr Olivier Lompo veut contribuer à promouvoir l’utilisation de l’IA dans les secteurs clés comme la santé, l’agriculture, l’éducation, la cybersécurité et la cyberdéfense.
Sidwaya (S) : Aujourd’hui l’IA est en train de révolutionner tous les secteurs d’activités. Quelle place l’IA occupe-t-elle aujourd’hui dans le développement socioéconomique du monde aujourd’hui ?
Dr Olivier Lompo (O.L) : Il faut noter que l’IA est en train de redessiner les structures de notre société et son influence s’étend bien au-delà de la simple automatisation. L’IA transforme profondément les méthodes de travail ainsi que les modèles économiques. Pour exemple, quand vous prenez le cas dans la santé humaine et animale, nous pouvons faire des diagnostics précoces, une médecine personnalisée et même une chirurgie assistée par des robots compagnons.
La modélisation de la structure à 3 dimensions d’une cellule a été possible grâce à l’IA et clairement à travers le procédé DINO v2. La génomique et les thérapies géniques, les cellules souches, la nanomédecine, les nanotechnologies réparatrices, l’hybridation entre l’homme et la machine sont autant de technologies qui vont bouleverser en quelques générations tous nos rapports au monde. Il est aussi probable que
l’espérance de vie augmente au minimum, au cours du XXIe siècle. C’est génial ça !
Vous voyez, dans le domaine de la finance, la détection des fraudes, la gestion
automatisée des risques est une avancée majeure aujourd’hui, c’est anodin peut-être mais dites-vous toute fois si cela n’était pas maîtrisé que seraient devenues les masses colossales de données financières à analyser ?
Pour parler du rôle de l’IA dans le développement économique mondial, il faut retenir qu’elle est devenue un énorme levier stratégique pour la croissance, la compétitivité et surtout même pour l’innovation. Quand on regarde dans les pays qui ont adopté et fait de l’IA leur allié stratégique vous remarquerez que l’automatisation des tâches répétitives a libéré du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée.
Nous savons aujourd’hui que grâce à l’IA, les services bancaires peuvent atteindre des populations non bancarisées pour le cas des pays d’Afrique. Les écarts sociaux et économiques pourraient être très vite observés et accentués surtout par les nouveaux métiers dans la Tech. D’autres avancées majeures que nous vivons, c’est aussi dans l’optimisation énergétique quand on sait la place qu’occupe l’énergie aujourd’hui, la maîtrise des prévisions climatiques et le plus important, la maîtrise dans la gestion de nos ressources agricoles. Les Etats qui intègrent rapidement l’IA dans leurs politiques publiques prennent également une longueur d’avance en compétitivité et en
performance sociale. L’IA n’est plus une option, elle est devenue un levier incontournable de croissance et de souveraineté.
S : Quelle appréciation faites-vous du développement de l’IA en Afrique, en général, et au Burkina Faso, en particulier ?

O.L : Il faut noter que l’Afrique est déjà dans le processus de révolution et d’ailleurs participe depuis une décennie à développer et à déployer quelques solutions en Intelligence artificielle pour sa population. Ce qu’il faut retenir, c’est la portée des solutions IA africaine ; sur le continent, nous avons tendance à penser local, à développer des projets informatiques à impact continental. A mon avis, je souhaite que les ingénieurs en IA aujourd’hui puissent réfléchir de manière un peu plus globale, mondiale, sans
pour autant s’éloigner de l’ingénierie IA africaine.
Nous avons, par exemple, Copyly AI ou même NextGit AI pour ne citer que ceux-ci qui sont des IA africaines développées par des ingénieurs africains. Il faut noter que nous avions plus d’un millier d’outils IA africains, mais jusque-là à faible impact social, économique. Au Burkina Faso, ça bouillonne ! Beaucoup de projets en IA, des solutions innovantes sont créées. L’effort du gouvernement en ce sens est très salutaire quand vous observez les différents laboratoires de recherche en IA comme le LAMIBIO et la CITADEL, on comprend combien les doctorants, les chercheurs font avancer les projets en IA. Nous avons également l’écosystème
des universitaires qui conçoivent, développent, testent des outils IA en local.
S : L’IA peut-elle être une alternative pour aider l’Afrique à refaire son retard de développement dans bien de domaines ?
O.L : Je dirai bien un grand « OUI », quand on sait sur le continent les beaux projets qui se font. Nous savons que l’IA peut compenser le manque de ressources humaines qualifiées dans certains domaines comme le diagnostic médical à distance, la traduction automatique pour les langues africaines, ainsi que les chatbots pour les services publics ou bancaires. Ce qui pourrait permettre aux Etats et aux entreprises d’offrir plus de services avec moins, en réduisant les coûts liés et en élargissant l’accès.
Je prends comme exemple la possibilité de développer un outil d’identification des élèves en difficultés d’apprentissage avec la possibilité de détection précoce des décrochages scolaires. Les IA peuvent également aider dans la lutte contre la corruption pour une bonne gouvernance.
Avec la situation sécuritaire actuelle c’est un bon allié qu’il faut chouchouter, les IA peuvent être utilisées pour développer des logiciels de prévention des conflits et même de prédiction. Ce qui va clairement aider à la maîtrise des conflits et des crises sociales et économiques.
L’Afrique peut bâtir son propre modèle d’IA : éthique, frugal, inclusif et ancré dans ses réalités. Nous avons Mistral et Claude avec l’Europe, Open AI, Meta AI ou Gemini avec les Etats-Unis, Deep Seek avec la Chine et l’Afrique quelle est sa place ? Une IA révolutionnaire arrive en septembre 2025, c’est celle que nous avons développé au Centre IA de recherche de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et l’EPF de Zurich en Suisse. C’est un modèle de langue 100% Suisse et gratuite avec une vraie ouverture aux données.
S : L’IA n’a pas que son côté positif, elle a aussi son revers de la médaille. Avec l’avènement de l’IA, beaucoup craignent les pertes massives d’emplois, sans oublier les questions éthiques ou morales qui pourraient découler de son utilisation. En tant qu’expert du sujet, qu’en est-il réellement ? Y a-t-il péril en la demeure ?
O.L : Ces craintes sont légitimes, mais, à mon avis, mal orientées. L’IA pourrait supprimer certes des emplois, mais elle les transforme profondément, et c’est dans ce processus de mutation que de nouveaux métiers et emplois sont créés. Il faut donc anticiper cette mutation en formant les jeunes et les actifs aux compétences de demain. Quant à l’éthique, elle est au cœur de notre démarche. Nous devons définir une gouvernance de l’IA ancrée dans nos valeurs africaines, éviter les biais algorithmiques par l’ouverture des données, garantir la protection des données à travers la Commission de l’informatique et des libertés, et promouvoir une IA de confiance. C’est aussi tout le rôle de la
Maison de l’IA : former, encadrer et réguler.
S : Avez-vous le sentiment que sous nos tropiques, il y a une claire prise de conscience de l’importance de l’IA comme vecteur essentiel de changement et de développement socioéconomique du continent ?
O.L : La prise de conscience émerge, mais elle reste encore élitiste et concentrée dans quelques cercles. Il faut vulgariser, démocratiser et sensibiliser les décideurs, les jeunes et même les ruraux. L’IA doit être perçue comme un outil de développement. A travers nos programmes à venir dès ce mois d’août, nos publications sur LinkedIn, Facebook, Instagram, la Maison de l’IA s’est engagée à rendre
l’IA accessible à tous les Burkinabés.
S : Que doit faire l’Afrique, le Burkina Faso, pour tirer le meilleur profit de l’IA afin de répondre efficacement aux défis de développement ?
O.L : Investir massivement dans la formation, créer des hubs d’innovation, valoriser et disponibiliser les données locales, promouvoir l’entrepreneuriat technologique et surtout mettre en place un cadre réglementaire clair et efficace. Le Burkina Faso doit notamment intégrer l’IA dans sa stratégie de développement national en créant une agence de l’Intelligence artificielle et du numérique spécialement dédiée, favoriser la recherche appliquée et encourager les partenariats public-privé.
S : Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire.
Comment les solutions de l’IA peuvent aider ce pays à lutter efficacement contre l’hydre terroriste ?
O.L : L’IA permet de renforcer la surveillance territoriale grâce à la reconnaissance d’images (drones), d’analyser les signaux faibles sur les réseaux sociaux, d’anticiper les mouvements suspects par des modèles prédictifs et d’optimiser la logistique militaire. Elle peut aussi faciliter la gestion des déplacés internes, la prévention de la radicalisation ou encore la sécurisation des sites sensibles. Il faut cependant que ces solutions soient développées localement et en respectant nos juridictions fondamentales. Il faut noter que la Maison de l’IA aujourd’hui travaille en partenariat avec l’ANSSI, la BCLCC, la DCSSIC, la DGTI et bientôt avec la CIL, à réfléchir, former et sensibiliser, développer, déployer des outils IA qui pourraient clairement aider à maitriser progressivement l’insécurité liée au terrorisme et à la sécurité intérieure.
S : En tant qu’enseignant-chercheur en IA, quels sont vos domaines ou sujets de recherches ? Quel est l’état des lieux de la recherche en IA dans le monde ?
O.L : La recherche en IA est dominée par les grandes puissances technologiques comme les Etats-Unis qui possèdent les plus grandes universités au monde dont Stanford, MIT,

l’utilisation de l’IA dans les secteurs clés comme la santé, l’agriculture, l’éducation, la cybersécurité et la cyberdéfense.
Berkeley qui mènent les recherches fondamentales. Nous savons également que Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft dominent les modèles linguistiques avec GPT, Gemini et Claude pour ne citer que ceux-là. Des investissements massifs dans le deep learning, le self-supervised learning, les LLMs et LAMs, la robotique et l’IA embarquée sont observés.
La Chine, quant à elle, demeure la montée en puissance accélérée avec le soutien massif de l’Etat pour devenir leader mondial d’ici à 2030. Des ténors tels Alibaba, Tencent, Baidu développent des modèles puissants comme Ernie, ChatGLM. Concrètement, on note une percée dans la recherche qui est aujourd’hui très avancée en vision par ordinateur, en IA militaire, en surveillance et en modélisation prédictive.
L’Europe porte des Initiatives centrées sur l’éthique comme l’IA ACT, pour lequel j’ai travaillé au sein de la commission de l’Europe avec mon département de recherche FEMTO-ST. On observe une forte présence des IA Européennes en robotique cognitive, en santé numérique et beaucoup plus en recherche fondamentale. Certains centres IA comme l’INRIA en France, le TUM en Allemagne, ou l’EPFL en Suisse ont des productions de très haut niveau. Il faut noter que le Canada aussi à travers l’Ecole de Yoshua Bengio, c’est celui-là même qui a reçu le prix Nobel de physique en octobre 2024 avec son laboratoire MILA, pionnier en IA responsable et IA fondamentale.
En ce qui concerne l’Afrique, nous pouvons remarquer l’émergence de quelques centres de recherche comme la CITADEL, AI4D, DSN. Il faut noter que je travaille sur l’optimisation intelligente de l’allocation des ressources et de la transmission de données dans les réseaux de capteurs sans fil à l’aide de l’Intelligence artificielle distribuée. C’est un domaine pour lequel, au sein du laboratoire FEMTO-ST, mon équipe et moi avions pu travailler sur la manière dont les algos d’IA peuvent être intégrés dans les nœuds de capteurs pour améliorer l’efficacité énergétique tout en réduisant la latence des communications. Le tout étant de réussir à optimiser les routes de transmission dans des systèmes de communication sans fil.
Je pars de cet exemple concret, Imaginons une ferme de 20 hectares équipée de capteurs LoRa et de stations météo connectées. Le système va permettre à prédire une sécheresse locale 48h à l’avance, d’activer automatiquement l’irrigation sur les zones critiques et enfin de prioriser l’envoi des alertes vers les zones à haut rendement. Il y a autant de domaines
d’applications.
S : Quels sont les derniers développements de l’IA ou les derniers sujets de recherches en IA ?
O.L : Je dirai que les tendances aujourd’hui sont pour les modèles de fondation GPT-4.5, Claude 3, Gemini Ultra, LLaMA 3 vers une convergence entre NLP, multimodalité, et cognition artificielle. Avec l’IA générative, on peut clairement réussir à créer du texte, de l’image, du son, de la vidéo, surtout avec le modèle JEPA, qui est Joint Embedding Predictive Architecture. Pour ce qui est de l’apprentissage auto-supervisé, nous allons avoir le remplacement progressif de l’apprentissage supervisé dans de nombreux domaines comme le NLP. Et le tout dernier outil qui est AlphaFold, celui-là même qui permet la simulation quantique et la modélisation d’un environnement et du climat.
Pour des ingénieurs ou des chercheurs qui souhaitent avoir une percée internationale, je leur conseillerai de travailler sur ces quelques sujets qui jusque-là n’ont pas encore été résolus comme le Large-Scale World Model Training qui désigne un processus d’entraînement de modèles d’Intelligence artificielle à très grande échelle, conçus pour modéliser le monde réel ou des environnements simulés. Ces modèles sont capables de prédire, simuler et comprendre le comportement du monde physique ou informationnel à partir de données d’observation, souvent dans un cadre d’apprentissage auto-supervisé ou par renforcement. L’objectif du World Model Training est d’avoir un agent IA qui raisonne, imagine et anticipe un peu comme un être humain.
S : En tant qu’enseignant-chercheur en IA dans des universités européennes, comment comptez-vous apporter votre expertise pour la promotion de l’IA au Burkina Faso ?
O.L : Alors, il est clair qu’ayant travaillé sur le programme Gov GPT qui est une IA générative Suisse essentiellement conçue pour les membres du gouvernement, la création de la Maison de l’Intelligence artificielle du Burkina Faso est pour moi la naissance d’un grand rêve. Cette expérience dans le processus de développement de cette IA Suisse qui est dès lors leur plus grand modèle de langage open source. Il faut retenir que ce projet a été développer et testé au IA Search Center à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et de Zurich où je suis ingénieur de recherches. Les membres du gouvernement alimentent cette IA avec des informations jusqu’au niveau confidentiel.
C’est dans ce sens que j’ai pensé créer un lieu, un espace, une plateforme d’expression d’échanges et de cocréation sur les IA au Burkina Faso.
S : Le 22 juillet dernier, vous lanciez la Maison de l’IA à Ouagadougou. Que renferme ce concept de maison de l’IA (objectifs, services offerts, activités qui y seront menées, les bénéficiaires, conditions d’accès …) ?
O.L : La Maison de l’Intelligence artificielle du Burkina Faso est conçue pour former, innover, créer, tester et déployer des solutions d’IA locales. Il y’a des programmes de formation continue et à la carte, un incubateur de projets IA, un accélérateur de startup et un centre de recherches collaboratif en cours de structuration. Le but étant de créer des ponts entre la recherche, les entreprises et les citoyens.
L’objectif est de favoriser l’innovation et la compétitivité et d’offrir un cadre d’apprentissage d’expérimentation et de cocréation. La Maison de l’IA veut promouvoir l’utilisation de l’IA dans les secteurs clés comme la santé, l’agriculture, l’éducation, la cybersécurité et la cyberdéfense.
Proposer des formations à la carte et certifiantes adaptées à tous les niveaux. Participer aux cadres de concertations et d’élaboration sur la gouvernance éthique et responsable de l’IA. Nous allons également travailler à comprendre les cyber malveillances et aller progressivement vers une entière maîtrise de la cybersécurité.
Clairement, nous allons accompagner l’Etat à mieux préparer les grands projets IA afin de jeter les bases de la politique de gouvernance des données et de l’usage des IA au Burkina Faso.
Nos projets et programmes sont destinés à tout public. Chacun peut se rapprocher de la Maison de l’IA et sinon prendre connaissance de nos actus sur nos réseaux sociaux et site internet. Pour y accéder, c’est « venez comme vous êtes », c’est le Smile de la Maison. Avec l’équipe, nous avions pensé à des modèles d’abonnement à l’année et bien sûr qu’il sera proposé des formations gratuites sans doute.
S : Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre en place ce projet de la Maison de l’IA au Burkina Faso et non ailleurs ?
O.L : Un double constat : le retard croissant de l’Afrique dans les innovations stratégiques et le potentiel énorme de nos talents. Nous avons voulu créer un espace pour que le Burkina Faso ne soit pas un consommateur passif, mais plutôt devienne un acteur clé de cette ère numérique. La Maison de l’IA est née de cette volonté de souveraineté technologique et d’inclusion numérique. Parce que nous souhaitons accompagner l’Etat et le secteur privé dans leur démarche de processus de digitalisation des services pour le bien commun des burkinabé.
S : La mise en place d’un tel projet a nécessité la mobilisation d’importantes ressources financières, humaines, technologiques. Quel est le coût du projet et comment ce grand projet est-il financé ?
O.L : Il s’évalue à près d’une centaine de millions en tenant bien sûr compte de toutes les valorisations sociales.
S : Après le lancement de la Maison de l’IA, quelles sont les prochaines étapes ou défis ?
O.L : Faire connaitre nos programmes de formations aux burkinabés. Jusque-là, la Maison de l’IA a animé deux conférences sur les IA, l’une à l’ULB à l’endroit des étudiants et la seconde à Azalaï pour les startup et entreprises.
En fin septembre, le tout nouveau laboratoire de recherches et développement de la Maison de l’IA va être fonctionnel, opérationnel, et accessible pour besoin de travaux. A ce jour plus d’une cinquantaine d’institutions publiques-privées sont en partenariat avec la Maison de l’IA. L’objectif est de les accompagner dans l’élaboration et
la structuration de leurs projets.
S : Pour la réussite de ce projet, avez-vous des attentes particulières vis-à-vis des autorités, du public burkinabè ?
O.L : Les autorités du Burkina Faso adhèrent déjà au projet, nous avions pu aller à la rencontre de plusieurs d’entre elles, d’ailleurs nous en sommes honorés. Nous espérons un soutien politique fort, une facilitation administrative, une intégration du projet dans les stratégies nationales d’éducation et de transformation digitale, ainsi que l’implication des ministères de l’Education, de l’Economie, de la Transition digitale, de la Recherche, de la Sécurité et de la Défense, pour ne citer que ceux-ci.
Quant au grand public, la campagne a été faite et est faite encore afin d’informer sur nos planning et programmes du mois. Je demanderai simplement au peuple burkinabé de rester dans cette dynamique chaleureuse d’appropriation de la Maison de l’IA. Nous leur confions ce projet et que chacun des ingénieurs Tech du Burkina puisse se reconnaitre à travers la philosophie de cette maison.
S : Avez-vous un message particulier à lancer ?
O.L : Le Burkina Faso est dans le train de l’intelligence artificielle. Il est alors temps de croire en nos talents, de bâtir nos solutions et de faire de la technologie un bassin d’espoir, d’emploi et de paix sociale. Avec de la volonté, du sérieux et de la vision, je pense que le Burkina Faso peut devenir très vite une référence en IA inclusive et éthique en Afrique. Nous sommes un pôle fédérateur de la majorité des talents dans la Tech au Burkina Faso, c’est comme un tunnel de compétences pour lesquels chaque institution ou particulier même pourrait venir puiser pour s’en abreuver.
Rejoignez-nous à la Maison de l’IA pour écrire ensemble cette nouvelle page
de notre histoire techno-logique, car ça bouillonne déjà.
Interview réalisée par
Mahamadi SEBOGO























