Economie nationale: un taux de croissance de 3,6 % en 2023 malgré l’insécurité

A l’exception du Nigéria et du Ghana, tous les pays d’Afrique de l’Ouest devraient connaître une croissance d’au moins 4 % en 2024.

Les « Perspectives économiques en Afrique 2024 » de la Banque africaine de développement (BAD) dévoilées lors de ses assemblées annuelles tenues, du 27au 31 mai 2024, à Nairobi au Kenya, montrent une croissance économique du Burkina Faso de 3,6% en 2023, malgré l’insécurité.

Le Burkina Faso, nonobstant l’insécurité, a enregistré une croissance de 3,6% en 2023. Cette statistique sur l’économie burkinabè résiliente aux chocs endogènes (crise sécuritaire, alimentaire, inflation) et exogènes (guerre en Ukraine, inflation mondiale) provient de la Banque africaine de développement (BAD).

Elle a été dévoilée lors de ses assemblées annuelles tenues, du 27au 31 mai 2024, à Nairobi au Kenya sur le thème : « La transformation de l’Afrique, le groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ». C’est à travers les « Perspectives économiques en Afrique 2024 » de la BAD ayant pour thématique :
« Impulser la transformation de l’Afrique par la réforme de l’architecture financière mondiale » que ce chiffre a été porté à la connaissance du public.

Bien que ce chiffre de 3,6% reste inférieur à celui de 6,0% enregistré sur la période 2010-2019, il faut s’en féliciter au regard des conditions difficiles d’insécurité dans lesquelles l’économie burkinabè fonctionne. En réalité, cette « remontada » de la croissance économique burkinabè par rapport aux années antérieures, s’explique par le fait que l’économie est tirée par les services de l’agriculture, même si les activités extractives continuent d’être affectées par le contexte sécuritaire. Sur le plan de la demande, la hausse de la consommation finale a soutenu la croissance.

L’inflation a ralenti, passant de 14,1 % en 2022 à 0,7 % en 2023, parce que les approvisionnements alimentaires ont connu une amélioration et la politique monétaire a été restrictive. L’on note également, le recul du déficit budgétaire, passant de 10,4 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2022 à 6,9 % en 2023, grâce à l’augmentation des recettes fiscales (17,8 % du PIB en 2023 contre 17,0 % en 2022). En outre, les réformes engagées entre le Burkina Faso et le Fonds monétaire international (FMI), en septembre 2023, ont renforcé la discipline budgétaire et la gouvernance économique. Mais, il est à noter, que les marges budgétaires sont limitées au regard des dépenses liées à la sécurité qui restent élevées.

Le risque de surendettement modéré

« Le risque de surendettement reste modéré, bien que la dette publique, estimée à 60,8 % du PIB en 2023, ait augmenté avec l’émission accrue de titres publics. Le déficit du compte courant s’est détérioré pour atteindre 8,2 % du PIB en 2023 à la suite d’une baisse de la valeur des exportations du coton. Le taux de dégradation du portefeuille du secteur bancaire est passé de 7,5 % en 2021 à 5,7 % en 2022, tandis que le ratio de solvabilité est passé de 13,4 % en 2021 à 14,2 % en 2022, dépassant ainsi la norme minimale de 11,25 % », indique le rapport sur les « perspectives économiques en Afrique 2024 » de la BAD.

Les conditions sociales ont été impactées négativement par le contexte sécuritaire, la crise humanitaire et les chocs climatiques. La pauvreté est passée de 41,4 % en 2018 à 43,2 % en 2021, et la précarité de l’emploi pour les jeunes, reste un défi majeur. Qu’à cela ne tienne, les perspectives écono-miques sont encourageantes, avec une croissance projetée à 4,1 % en 2024 et 4,3 % en 2025, soutenue par l’augmentation de la production extractive et agricole. L’inflation devrait atteindre 2,1 % en 2024 et 2,2 % en 2025 en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires.

Le déficit budgétaire devrait diminuer, passant à 6,0 % du PIB en 2024 et à 5,4 % en 2025, grâce à une hausse des recettes fiscales. La dette devrait rester soutenable, passant à 65 % du PIB en 2024-2025, sous l’effet d’une augmentation des émissions de titres publics pour couvrir le déficit de financement. Le déficit du compte courant devrait s’améliorer pour atteindre 6,5 % en 2024 et 5,4 % en 2025, grâce à l’augmentation des exportations de l’or.

Les économies africaines, en général, restent résilientes face aux multiples chocs, avec une croissance moyenne qui devrait se stabiliser à 4,0 % en 2024-2025, soit à environ un point de pourcentage de plus que les 3,1 % estimés en 2023. Selon les estimations, la croissance moyenne du PIB réel a ralenti, passant de 4,1 % en 2022 à 3,1 % en 2023.

Une synthèse de Boukary BONKOUNGOU
Source : BAD

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