Education : «L’école des présidents» a célébré ses 95 ans

L’école des présidents

L’Amicale des anciens élèves a commémoré, le jeudi 28 novembre 2019, les 95 ans d’existence de l’école Alwata-Diawara de Tougan. A l’occasion, les anciens élèves ont offert des fournitures à l’établissement, des motos aux forces de défense et de sécurité et enfin, des vivres aux déplacés.

L’école Alwata-Diawara de Tougan, créée en octobre 1923, a 95 ans. L’amicale des anciens élèves a décidé célébrer le jeudi 28 novembre 2019 cet anniversaire. Une manifestation qui vise à magnifier l’excellence dont l’école a fait preuve dans la région de la Boucle du Mouhoun et au Burkina Faso en général. Cette commémoration veut également favoriser l’investissement dans le système éducatif dans la région. L’école Alwata-Diawara est cet établissement qui a participé à la formation de trois présidents du Faso. Il s’agit du général Sangoulé Lamizana, du colonel Saye Zerbo et de l’actuel chef d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. C’est ce dernier qui a présidé la célébration de ces 95 ans du temple de savoir.

Le président du comité d’organisation, Moussa Sanogo, a rappelé que l’école, depuis sa création, a enregistré plus de 9 300 élèves. Pour lui, construire une école et la faire fonctionner est un investissement pour le développement durable. La
preuve, a-t-il poursuivi, Alwata Diawara, a contribué à assurer la formation de plusieurs hautes personnalités du pays, des hauts cadres de la Fonction publique et privée. Le thème : «Enjeux et perspectives du système éducatif dans un contexte de défis sécuritaires», est une interpellation, selon le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Edgar Sié Sou.

Le président du Faso et les membres du comité d’organisation ont apporté
du réconfort à la population du Sourou, confrontée à la menace terroriste.

Cette partie du Burkina, a-t-il indiqué, est confrontée à des attaques terroristes qui troublent la quiétude des populations. «Pour la seule province du Sourou, nous avons accueilli à ce jour 3 687 déplacés dont 2 561 élèves. 138 écoles sont fermées», a-t-il déploré. La présidente de la cérémonie, Saran Sérémé, a invité la population de la région et de tout le pays à une résistance contre les forces de mal. «Nous restons débout pour défendre l’école burkinabè et notre territoire à tout prix. Personne ne viendra le faire à notre place», a-t-elle insisté.

Elle a souhaité de tous ses vœux qu’une solution rapide soit trouvée à ce fléau. Car, foi du Médiateur du Faso, «en toute chose, il y a une solution. Ensemble, nous allons trouver la solution aux difficultés que vit notre chère patrie». La marraine, Clémentine Dabiré, épouse du Premier ministre, a salué la présence du président du Faso qui, selon elle, est un message fort et un réconfort inestimable pour la population.

Pour elle, en s’attaquant à l’école, c’est le modèle de société et la cohésion pacifique que ces obscurantistes s’en prennent. «La mobilisation du Sourou à cette célébration montre que la population reste unie et engagée pour défendre l’école, volontaire pour défendre la patrie en réponse à l’appel du président du Faso», a-t-elle laissé entendre. A l’occasion des 95 ans, le Fonds de développement culturel et artistique a remis un chèque de 9 254 000 FCFA à sept troupes artistiques de la région.

Adama SEDGO


Qui est Alwata Diawara ?

Alwata Lamizana dit Diawara est né en janvier 1925 à Tougan. Il fit ses études primaires à Tougan et à Ouahigouya. Il poursuit ses études à l’école de Terrasson de Fouguères à Bamako au Mali, puis au Lycée Vavollenhoven de Dakar. Rentré en Haute Volta, il intègre l’administration en tant que commis à Tougan.

A 24 ans, il est élu conseiller territorial du cercle de Tougan puis vice-président du Haut conseil de Haute-Volta à 26 ans. Il perd la vie, le 21 février 1951 dans un accident de circulation à Dédougou lorsqu’il se rendait à Bobo-Dioulasso pour une session parlementaire. En 1984, le nom Alwata Diawara est attribué à l’école primaire dans laquelle, il fit ses premiers pas. Son nom est également attribué à un collège et une rue à Bobo-Dioulasso. A l’occasion des 95 ans de l’école, sa fille Safiatou Lingani/Lamizana, épouse du regretté Jean Baptiste Boukary Lingani, figure de la Révolution de 1984, a promis des installations solaires à l’école, des consommables médicaux à l’hôpital, pour une valeur d’environ 2 millions F CFA.

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