Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale a organisé une rencontre sur le contrôle du fichier électoral, le lundi 12 octobre 2020 à Ouagadougou.
A la suite des suspicions de fraude qui pesaient sur l’enrôlement biométrique, l’opposition politique a introduit une requête auprès du gouvernement pour l’organisation d’un audit international sur le fichier électoral avant la tenue du scrutin de novembre prochain. A l’époque, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a déclaré que tant qu’il n’y a pas un audit international du fichier électoral, il n’y aura pas d’élections. Sa « menace » a été prise en compte par le gouvernement qui, grâce à l’appui de certains partenaires au développement que sont l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Union africaine, a entamé un processus de contrôle du fichier électoral par des experts internationaux. Ledit processus a débuté le lundi 12 octobre 2020 par une rencontre entre les experts et les représentants de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de l’Alliance pour la majorité présidentielle (APMP) et du CFOP, sous la houlette du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale. La rencontre a réjoui Zéphirin Diabré qui s’est dit heureux de constater que sa requête a été acceptée par le gouvernement. « C’est une grande satisfaction pour le dialogue politique que cette question très importante du fichier électoral notamment dans sa dimension critique puisse trouver une solution grâce à l’implication de nos partenaires au développement », a-t-il déclaré. Il a salué la disposition d’esprit de la majorité présidentielle qui a permis la visite des experts qui auront pour mission principale de s’assurer que le fichier électoral est un fichier avec lequel il est possible d’aller aux élections. Pour lui, cela constitue une étape très importante en ce sens qu’il va permettre d’avoir des élections qui ne sont pas sujettes à controverses. « Beaucoup de pays traversent des difficultés immenses à l’occasion des élections et nous ne voulons pas qu’au Burkina Faso, ces élections soient l’occasion d’affrontements divers », a-t-il noté. Son souhait est aussi partagé par les partis de la majorité présidentielle qui ont salué cet audit du fichier électoral. Au-delà du contrôle du fichier électoral, Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’APMP s’est réjoui du fait que le dialogue politique soit une réalité au Burkina Faso. Il a salué les initiatives prises aussi bien par l’opposition politique que par la majorité présidentielle afin de garantir des élections apaisées et acceptées de tous les acteurs. Au regard de l’importance de cet audit pour la crédibilité des élections à venir, le ministre d’Etat, ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo, a invité l’ensemble des parties prenantes à un travail de fond afin que dès la semaine prochaine, il puisse avoir les résultats. Ce qui va permettre à la CENI, a-t-il indiqué, de poursuivre le processus électoral.
Nadège YAMEOGO