Energie renouvelable au Burkina Faso

Au terme de sa visite officielle  au Burkina Faso, le président français, Emmanuel Macron et son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, ont inauguré  la Centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli dans la matinée du mercredi 29 novembre 2017.
Le mix énergétique est en marche au Burkina Faso avec la mise en service de la Centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli dans la zone périphérique de Ouagadougou. L’infrastructure a été inaugurée, le mercredi 29 novembre 2017, par les présidents français et burkinabè, Emmanuel Macron et Roch Marc Christian Kaboré. D’un coût de plus de 31 milliards de F CFA, la centrale de Zagtouli, la plus grande de l’Ouest selon les spécialistes, a une capacité de production estimée à 33, 7 mégawatts. Elle compte 129 600 panneaux solaires de 260 Watts chacun et est construite  sur une superficie de 60 hectares. Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, dès l’entame de son propos, à cette occasion, a salué l’excellence des relations entre le Burkina Faso et la France ayant permis l’aboutissement du projet. « Je voudrais saisir l’opportunité qu’offre la présente cérémonie pour exprimer ma gratitude, celle du gouvernement et du peuple burkinabè au président Macron et au peuple français pour l’amitié et le vent nouveau qui souffle sur la coopération entre nos deux nations », a déclaré le chef de l’Etat.
Pour lui, la centrale de Zagtouli traduit  la ferme résolution prise par le pays des Hommes intègres, d’exploiter l’une de ses principales ressources nationales qu’est le soleil pour accroître l’offre d’énergie et faire du mix énergétique une réalité. « Elle traduit la volonté du gouvernement burkinabè d’exploiter rationnellement les ressources naturelles en vue de produire une énergie verte, moins coûteuse et destinée à soutenir l’industrie et l’économie nationale », a-t-il précisé. Le projet de Zagtouli a été rendu possible grâce à l’appui de partenaires financiers que sont l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD). Le chef de l’Etat a salué leurs efforts déployés pour la réalisation de projets de développement économique et social au profit du peuple  burkinabè. Se félicitant du succès de la visite officielle de son homologue français, le président du Faso a émis le souhait de contribuer à l’éclosion et au renforcement des relations entre la France et l’Afrique et particulièrement celles franco-burkinabè « décomplexées, mieux assumées » et porteuses de paix et de prospérité.

La centrale, fruit d’une expertise européenne et locale

A son tour  le président français, Emmanuel Macron, a salué  la réalisation d’un projet qui donne l’image d’une Afrique qui s’engage vers des « solutions durables écologiques » à la fois au bénéfice des populations, mais aussi de l’agenda global climat. Réalisé, selon lui, dans les meilleurs standards internationaux, le projet est le fruit d’une expertise européenne et locale. « Les panneaux sont allemands, les structures et les onduleurs sont espagnoles, les câbles confectionnés en France et certains instruments électriques sont portugais. Les travaux ont été contrôlés par un bureau d’études espagnol et un auditeur français aidé des compétences burkinabè », a-t-il fait remarquer.  Pour Emmanuel Macron, les accords conclus lors de la COP21 doivent être traduits en actes sur le terrain et le Burkina Faso est sur la bonne voie. « Vous démontrez par ce projet que la volonté affichée de l’innovation au service de la transition énergétique est le meilleur moyen de restaurer votre souveraineté dans le domaine de l’énergie », a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter : « Je ne suivrai jamais ceux qui considèrent que l’innovation climatique sera réservée à quelques pays et qu’il faudrait exploiter les énergies fossiles, les centrales thermiques dans nombre de pays en Afrique sous prétexte qu’ils n’auraient droit à l’innovation contemporaine ». A l’entendre, la lutte contre le terrorisme doit intégrer une meilleure  couverture de l’énergie électrique et Macron s’est réjoui que ce projet s’inscrive dans une logique de déploiement de l’énergie vers les populations des zones rurales en particulier celles de la partie nord du pays. Il a précisé que  Zagtouli n’est pas l’achèvement du projet, mais une étape réussie sur « un chemin plus ambitieux ». Il a en outre promis d’accompagner le président Kaboré qui a pris la résolution d’inscrire son pays dans un plan solaire 2025. « Cette ambition qui cadre avec les objectifs de l’Alliance pour le soleil sera soutenue avec force par la France et l’Europe en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) », a déclaré M. Macron. Le directeur général de la SONABEL, François de Salles Ouédraogo, pour sa part, a dit sa joie de voir la centrale en exploitation. « Elle marque un pas vers la réduction de la dépendance énergétique du Burkina Faso », a-t-il précisé.
Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr 

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